mercredi 29 décembre 2010

Cheesecake sans cuisson

Pour être brève, ça y est, je suis partie de Bâle, et je suis rentrée dans ma famille dire un petit coucou au Val de Loire, avant de partir en Bretagne faire un p'tit coucou à celle de mon chéri.

En juin dernier, j'avais préparé un cheesecake aux fraises, en suivant une recette tirée d'une page arrachée d'un magazine que ma tante m'avait passée. C'était un cheesecake qui ne cuit pas*. C'était loin d'être mon premier, mais j'avais égaré la recette. Qui ressemblait à celle du magazine.

Je voulais en refaire un pour Noël.

Je demande à ma mère de récupérer la recette de cheesecake aux fruits chez ma tante. Ceci fait, je déplie la feuille et là, surprise, je ne reconnais pas MA recette. Un truc totalement différent, sans œufs donc sans crème anglaise, avec Philadelphia, noix de coco et cuisson.

Ah fluche.
Coup de fil à ma tante, visiblement un trou de mémoire de ce côté, elle me dit que c'est la recette qu'elle a toujours utilisée, et qu'elle n'en a pas d'autre.
Je n'en trouve aucune semblable sur le Net, alors essayons de décrire.

La base de MA recette était en speculoos mixés/écrasés mélangés avec du beurre ramolli. Ca a été la première fois que j'arrivais à en faire dans ma vie, du beurre ramolli, tiens. D'habitude il est totalement fondu. Tu recouvres le fond de ton moule à cheesecake avec la pâte obtenue. A ce niveau j'ai jamais, jamais réussi à obtenir un bon compromis : soit c'était pas assez mixé et problème d'homogénéité pour le fond de gâteau, soit au contraire c'est mixé trop fin et la pâte se retrouve toute molle (mais avec bon goût quand même, hein !) quand tu dégustes.

Les fruits, comme vous voulez. Enfin, rouges quand même : fraises, framboises, groseilles... Perso j'apprécie le plus les framboises, des fruits très mous qui libèrent leur jus dans la crème, mioume.

La crème était un mélange de blancs d'œufs battus en neige, de crème fouettée, de faisselle égouttée et d'une espèce de crème anglaise faite avec les jaunes des mêmes oeufs, du sucre (ordinaire et vanillé), un zeste de citron et de la gélatine fondue dans la crème pour que le gâteau puisse prendre. Sans dosage, c'était laborieux : déjà j'ai oublié de sucrer correctement, à peine trente grammes pour un gâteau entier. Pour le reste, c'était pas mal.

Je vous mettrai une photo au prochain gâteau, celui-là a été englouti un peu vite par sept goinfres et je n'ai pas retrouvé mon appareil.

Je vous donne une recette, mais au doigt mouillé, les quantités surtout : à vous d'adapter !

125 g de speculoos
60 g de beurre
300 g de faisselle égouttée
3 oeufs
80 g de sucre (plus si vous avez un bec bien sucré, et classique, roux, glace, comme vous voulez - mais s'il est pas glace il faudra le faire fondre entièrement dans la crème anglaise)
1 sachet de sucre vanillé
1 zeste de citron
4 à 5 feuilles de gélatine (pour les végétariens, je vous laisse convertir en agar-agar vous-mêmes)
Fruits rouges congelés, 250 g environ, de quoi recouvrir le fond du plat en fait.
30 cl de crème fluide, pas allégée (sinon la crème fouettée ne prendra pas)
20 cl de crème fluide encore mais là on s'en fout si elle est allégée ou non.

Réduire en morceaux/purée les spéculoos. les mêler au beurre ramolli. Tâche salissante. Vous pouvez tenter le mixer, chez moi ça n'a pas marché parce que je bol était trop grand. Tapisser le fond du plat.
Rajouter les fruits par-dessus, coupés en petits morceaux si nécessaire.
Mettre la crème grasse au freezer et le saladier où elle sera fouettée au congel. Ca marche toujours mieux en milieu bien froid.
Faire égoutter la faisselle si ce n'est pas déjà fait.
Casser les oeufs, séparer les blancs des jaunes.
Mouiller la gélatine, puis l'égoutter.
Préparer la crème anglaise : les 3 jaunes, les 20 cL de crème on s'en fout, le zeste de citron, le sucre et le sucre vanillé, et la gélatine mouillée. Faire chauffer à feu doux sans bouillir, juste pour faire fondre la gélatine. Faire refroidir à température ambianete (pas au frigo : faut pas que la gélatine prenne...)
Fouetter la crème, si elle n'a pas congelé au freezer.
Battre les blancs en neige (dans mon cas, le faire faire. Les oeufs en neige et leur corollaire la meringue sont mon cauchemar culinaire : ça rate à chaque fois ou presque)
Mélanger la crème refroidie, la faisselle et la crème fouettée. Incorporer les blancs sans les casser.
Verser le tout dans le moule par-dessus les fruits.
Laisser une nuit au frigo. Une fois que le gâteau a bien durci, vous pouvez rajouter des décos sur le dessus, comme d'autres fruits. En servant, démouler en ôtant le côté du moule avec la charnière.

C'est en gros la recette de mon dernier gâteau, un peu corrigée, parce que mon résultat était : pas assez de gélatine (des parts un peu écroulées) , pas sucré (j'ai oublié !), la pâte un peu molle au fond (là j'ai pas de solution) mais bon quand même... A suivre pour les améliorations, j'espère qu'il y en aura !

*Rien de bien traditionnel j'en ai conscience, mais je trouve les cheesecakes traditionnels au Philadelphia et/ou cuits beaucoup trop lourds.

lundi 13 décembre 2010

Blumen

Pour éviter de devenir folle, un test à la con de temps en temps ça relâche la vapeur. Celui-là je l'ai vu dans les archives de E. :


I am a
Daffodil


What Flower
Are You?




Une jonquille, mh ? Je les ai toujours bien aimées ces fleurs, ça m'évoque toujours le souvenir de la rangée de terre du jardin de mon grand-père, jonquilles et narcisses en mars-avril, tulipes en mai.

Ceci dit, parfois je savais pas répondre aux questions, genre sur le devenir de mes plantes d'appartement (j'en ai pas) ou sur le cadeau idéal (pas de bonne réponse), ou sur le prêt de l'argent : je veux bien prêter 100 dollars à un ami (j'ai d'ailleurs prêté récemment bien davantage), je me soucie quand même un peu qu'il me rembourse (chuis pas Crésus non plus), mais je vais pas lui faire un échéancier...

Jonquille un peu pâlotte sans doute, ça m'irait bien au teint.

dimanche 12 décembre 2010

Des adresses à Strasbourg...

Avant de (re)partir, tout de même, c'est la moindre des choses !
Alors vu que je suis une vilaine gourmande, je vais commencer par les restos. Et par mes préférés.

Le Caveau Gurtlerhoft :
En plein centre, en face de la cathédrale. Sert de la cuisine alsacienne classique, choucroute, Baeckoffe, Munster au curry EDIT: cumin plutôt. La combinaison de ce dernier avec l'aspect caveau (c'est un vrai caveau, c'est assuré) peut poser un problème, rapport à une aération un peu... pas extraordinaire. A essayer tout de même, la cuisine est soignée, simple et bonne, et les prix pas excessifs vu l'emplacement. Par contre, c'est vraiment une mauvaise idée d'arriver sans réserver.

La Chaîne d'Or :
Très bonne brasserie/resto à l'intersection de la rue des Francs-Bourgeois et de la Grand-Rue, et pas très cher : un menu complet ou des moules/frites à volonté pour 15 euros, huîtres à volonté selon la saison à 22 euros (moi j'ai jamais fait, la demi-douzaine me suffit bien, ça ferait cher de l'huître), une carte assez variée, des plats alsaciens et français en général, et surtout des plateaux de fruits de mer (4 formules différentes entre 25 et 40 euros, la dernière incluant du tourteau et du homard). Probablement mon resto préféré en ville. J'y ai mangé la dernière fois un filet de daurade plus cher que le menu entier, mais mioume, sans regret.

Tapas Toro :
Rue du Faubourg National, au sud de la gare centrale, du côté de l'Ill. Un bar à tapas, pas franchement raffiné mais très peu cher : un bon plateau, suffisant à partager à deux appétits modérés, pour quinze euros. Méfiez-vous du Rioja, surtout par temps chaud, proposé en fin de repas. L'unique fois de ma vie (en juin caniculaire, faut dire) où j'ai dû dormir deux heures et demie pour cuver un demi-verre, qui m'a étourdie dès la première gorgée.

Les Plaisirs Gourmands : A Schiltigheim cette fois, route du Général de Gaulle, entre les deux arrêts de la ligne 6 Embranchement et Moser. On habitait pas loin avant. C'est un restaurant de type gastronomique, mais avec des prix normaux, des plats à la carte un peu chers mais des menus tout à fait raisonnables (qui changent régulièrement, donc tu n'épuises jamais les possibilités). Pour un exemple, j'en parlais ici. La prochaine fois, je prendrai des photos des plats, histoire de vous faire saliver un peu.

La Table Chaude :
A Schiltigheim de même, sur la même rue, à quelques dizaines de mètres du précédent. Un resto qui propose de la vraie cuisine italienne, bien au-delà des sempiternels pizza/pâtes. J'ai remarquablement bien mangé là-dedans, pour un prix pas hyper discount, mais modique. Des ravioles aux truffes blanches en entrée, quand même, ça valait mes 28 euros.

Los Loquitos :
C'est qu'il faut aller si vous voulez de la cuisine sud-américaine crédible (et maison !), et PAS à la Taqueria qui est beaucoup plus connu mais carrément moins bon. Un tout petit resto avec une toute petite salle dans une petite rue (rue des Pucelles) d'un petit pâté de maisons de la grande île.

Sushido :
Quai des Bateliers, à l'est de la Grande Île. Japonais relativement sympa, et pas trop cher pour un japonais. Bonne hygiène aussi, c'est important pour le poisson cru. Sinon il y a aussi le Mikado, sur le quai de Turckheim, si vous voulez un sukiyaki après lequel même les grands mangeurs demanderont grâce (ou plutôt de quoi emporter ce qui reste et refaire bombance le lendemain)

Flam's :
Rue des Frères, au nord de la cathédrale. C'est une chaîne de restaurants de tarte flambées qu'on trouve à plusieurs endroits en France. Faut pas se leurrer, dans le centre-ville, c'est là que tu peux manger le plus de tartes flambées les plus variées pour le moins cher. J'aime bien y aller quand j'ai une envie de tarte flambée, mais vraiment juste pour ça.

Sidi Bou Saïd :
Rue du vieux marché aux vins, centre-ville. Cuisine d'Afrique du Nord. J'y suis allée une seule fois, et ça fait longtemps, mais honnêtement, je pense que leurs couscous servis pour une personne calent facilement l'estomac de deux. Et il était bon. Mon chéri est devenu un adepte du thé à la menthe fraîche depuis qu'il a goûté celui que j'avais commandé en dessert.

La Boucherie :
Même rue. Une chaîne aussi, mais où tu peux avoir de la bonne viande. Et des os à moelle.

Et ceux que j'ai moins appréciés :

El Pimiento
Rue du Jeu des enfants, à cent mètres de la place centrale de l'Homme de Fer. Un bar à tapas raffinés, contrairement au précédent, mais... cher ! Si tu veux faire une collation correcte avec une boisson, compte minimum 40 euros. Par contre je repasserai jeter un oeil à la carte, y a vraiment des idées très intéressantes de recettes faciles à refaire.

Oishii/Osaka : Voisin du précédent pour le deuxième, ces deux restos japonais font (faisaient ?) partie d'un même groupe. L'Oishii je n'y suis allée qu'une fois, c'était pas trop mal mais sans plus, car un peu cher. L'Osaka, par contre, j'y suis retournée souvent. C'est cher ! On avait l'habitude de partager un gros menu pour deux pour satisfaire mon goinfre de chéri, mais quand le prix a grimpé de 7 euros d'un coup (après le marché de Noël 2008 il me semble) et qu'on a eu de la mauvaise viande, on n'y est plus retournés. Honnêtement, le Mikado est moins cher et tout aussi bon.

La Taqueria :
Resto mexicain ? Enfin soi-disant, resto à touristes plutôt... J'en ai connu de meilleurs (à commencer par cet excellent mexicain à Stuttgart dont il FAUT que je retrouve l'adresse pour vous la livrer, où on a pris un plateau apéro pour deux, un repas copieux chacun pour 11 euros...). Pour la Taqueria, rien d'exceptionnel, sûrement pas cuisine maison. Cocktails sympa par contre.

Sushi : (je sais plus où dans le quartier de la Krutenau) "Pas sympas !" est ce que j'en ai retenu. Loin de chez moi, j'avais pas trouvé d'autre adresse pour les sushi à emporter, je n'y suis allée qu'une fois (Mikado et Sushido font du "à emporter" aussi, et sinon y a le Mooze, cette chaîne spécialisée là-dedans, pas chère mais pas top).

Bistro Romain
Quelle déception. Un prix standard pour une assiette vraiment minimaliste !

Pour la suite, on va sortir des restaurants, mais ça sera pour un autre billet...

EDIT :
Merci mon coeur. Le resto de Stuttgart, c'est celui-là.

jeudi 9 décembre 2010

Wie kann man verrückt werden ?

C'est super facile de devenir fou en fait. Surtout en décembre d'une année césure.

- Décembre déjà, le mois des cadeaux de Noël et des impôts locaux. Je me débrouille plutôt bien pour les cadeaux, entre les wishlists et les idées qui me viennent relativement facilement (la clé : beaucoup écouter les gens pendant l'année), SAUF pour ma cousine qui est un problème un peu tous les ans. J'ai mis quinze jours à trouver, contre un à deux pour tous les autres. Bon, ça c'est fini, passons aux choses sérieuses.

- Des coupons salaires de mon ancien job qui datent d'avril et qui sont toujours pas payés, pour un total qui doit être relativement proche de 200 euros. C'est pas que j'ai pas besoin d'argent, c'est juste que j'ai aucune idée d'où ils sont passés après le déménagement. Ca m'aiderait, pourtant, et faut les retrouver. Chez mon chéri. Dans le tas d'affaires de 42 m² entassés dans 23. Hahahaha.

- Un logement à quitter, payé par la boîte, j'ai pas du tout pensé à donner un préavis vu que le bail devrait finir dans deux semaines - mais est-ce que la proprio était au courant du caractère temporaire de la location, voilà qui commence à m'inquiéter comme question. D'autant que c'est super compliqué, la boîte le paye, et je crois que la location est passée par un autre intermédiaire encore.

- Un autre logement à trouver à plusieurs centaines de kilomètres, à Charleroi plus précisément. Un kot, comme ils disent là-bas. Impossible de visiter, du coup, je ne connais personne sur place. J'ai plus qu'à espérer trouver sans tomber sur une arnaque.

- Une présentation de six mois de boulot mercredi, censée inclure une diapo sur une analyse de mes produits sur une technique que j'ai jamais utilisée d'un appareil dont je connais tout juste le fonctionnement.

- Un rapport de stage à terminer. Déjà il y a deux jours, j'ai réalisé que je l'avais envoyé en oubliant une partie que j'ai passée un après-midi à rédiger, et là à l'instant le paragraphe précédent me fait comprendre que j'ai décrit seulement la moitié du système dont je parle au-dessus. Crap.

Bon, à l'exception du point 3 et peut-être du 1, tout est normalement bouclé dans dix jours. Mais après, on commence un autre cycle :

- Retour dans ma famille de la région Centre. Noël à préparer, évidemment je participe.

- Juste après Noël, petit tour en Bretagne rencontrer la famille de mon chéri (oui, vous noterez la proximité immédiate avec l'Alsace, ça rend pas les choses faciles). Revenir ensuite.

- Puis repartir, pour Stras et pour la Belgique, afin de trouver un logement si ce n'est pas encore fait, et si c'est le cas au moins de le visiter, en espérant que ça aille.

- Et commencer un nouveau stage, de 4 mois au moins.

Nom
de
nom,
je suis déjà nerveusement à bout !

Elles sont où mes vacances ?

lundi 6 décembre 2010

La mayonnaise à l'huile d'olive

Cette expérience date d'il y a un an ou deux, je sais plus, mais on se fout encore de moi à ce propos, donc autant la partager, si ça peut sauver vos mayos à vous.

J'ai commencé ma mayonnaise normalement, moutarde, oeuf, sel poivre, puis commencé à ajouter l'huile. Colza, pour les Oméga 3.
Et au bout d'un certain temps, paf. A sec, le colza. Et plus de bouteille de rechange.

Titillée par mon sens de la diététique, j'ai délaissé l''huile de tournesol (dont je trouve pourtant qu'elle donne, pour la mayo, de meilleurs résultats gustatifs que le colza) pour l'huile d'olive. Et j'en ai mis une certaine quantité, de l'huile d'olive, pour remplir mon bol.

Alors la mayonnaise avait une consistance de rêve, et sûrement de remarquables qualités nutritionnelles pour une mayonnaise.
Sauf qu'elle était absolument immangeable.
Amère, amère et seulement amère.

Donc voilà, les enfants, ne faites pas ça, vous serez juste bons soit pour recommencer votre mayo, soit pour éloigner vos invités pour toujours.

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Comme souligné dans les commentaires, ça peut marcher avec d'autres huiles moins fortes en goût. Moi j'achète une huile qui a beaucoup de goût, l'huile d'olive Lesieur.

Bientôt, le test de l'huile d'olive qui a congelé puis décongelé dehors. Moi j'ai trouvé qu'à l'odeur, elle était encore mieux qu'avant...

dimanche 5 décembre 2010

Bento für eine Feinschmeckerin

AHA.
Mon colis est arrivé.

Bon, comme je me le tue à le dire à mon namoureux dès qu'il commence un discours, je ne comprendrai rien s'il ne pose pas un contexte avant. Vous pareil, je suppose, ou alors z'êtes carrément plus doués que moi. Contexte donc :
Quand je suis revenue de Belgique (une ptite visite de ma future boîte et des alentours, faudra que je vous raconte un jour comment ça a tourné) il y a trois semaines, j'ai pu constater que niveau restauration dans ma future boîte et autour d'elle, ben sans voiture, c'était un peu la dèche.
Ayant l'idée dans la tête depuis plus de six mois, je me suis donc dit que ce serait une belle occasion de me mettre aux boîtes à bento.

Et vu que moi j'aime bien les repas avec plein de petites choses différentes, posséder juste une grosse boîte à bento, ça ne me disait pas grand-chose. Plein de petites boîtes, de bouteilles petites pour les sauces et grande pour la thermos de thé/boisson frâiche/chocolat chaud, c'était mieux. Je me suis donc fait une liste théorique, assez extensive de ce que j'aimerais bien posséder : nombre, taille, passe au micro-ondes ou peu importe.

Une fois arrivée dans la recherche sur le Net, c'était beaucoup moins marrant : déjà à cause du double sens de bento, qui peut se comprendre comme lunchbox ou comme "plat décoré figuratif"* dans le langage occidental. Et une fois arrivé dans les boîtes, super difficile de trouver des contenants pas kitsch, surtout pour les petits contenants prévus pour les enfants et, du coup, décorés façon Hello Kitty ou Pokemon.

J'ai finalement dégotté sur BentoAndCo, le site d'un Français exilé au Japon, mon bonheur. Mon chéri s'est joint à moi, a commandé une boîte pour lui-même plus quelques autres machins, et m'a demandé de rajouter deux trois trucs pour quelqu'un d'autre.
Au final : une immense commande à trois chiffres dont le premier n'est pas un 1. Somme dont un quart a constitué les frais de port et de douane, vive Fedex.

Ma commande est (enfin) arrivée.


(Oui, moi aussi j'aimerais bien que la photo soit prise proprement sur une table, mais chez mon chéri c'est absolument impossible)

Récapitulons

En haut à gauche, une boîte rouge et noire, principale, pour un petit plat sympa, pas vraiment classique pour le coup, mais pas kitsch du tout non plus : un mignon petit lapin dessus. La bouteille qui va avec, 350 mL de contenance, en métal donc assez lourde.
A droite, une petite boîte blanche en contenant deux autres. Parfait pour une petite entrée et un petit dessert.
Juste en-dessous, une boîte ivory conçue pour un bagel et une petite salade. Je n'aime pas les bagels, mais elle conviendra très bien aussi pour un petit pain/sandwich rond.
En bas à gauche, six très petits compartiments et deux petits pour rajouter des petites sauces çà et là. Déception. Aucun couvercle sur ces compartiments (en silicone et tout mous), juste sur la boîte qui les contient tous. Malpratique.
Juste à côté, un verre à soupe. Très bien conçu, un verre dans un autre verre, avec un double couvercle, une cuillère sous le premier, le second, juste au-dessus de la soupe, comporte une petite valve pour la vapeur.
A droite, sous la boîte à bagel, un coffret rigolo à couverts : une fourchette, une cuillère, deux baguettes.
A droite encore, trois pitites bouteilles à sauce (27 mL de capacité).
A droite toujours, une autre bouteille, bleue, toute légère, en plastique, avec un habit en doudoune. Rigolote.
Et au-dessus, en haut à droite, deux sacs isotherme couleur pétard, un vert et un orange.

Reste à commander le sac qui contiendra tout ça. Ce sera l'occasion de soutenir une auto-entrepreneuse française qui fait des trucs jolis et à qui la nouvelle taxe a fait une sacrée mauvaise surprise.

Tout ça pour des bons petits plats le midi. J'ai hâte, la cuisine me manque.

Je m'étais habituée à faire la cuisine (ou à me la faire faire quand j'étais crevée, OK chéri, j'avoue) avec des ingrédients à moi, salés à ma convenance, assaisonnés comme j'aime. C'était bon.

J'ai acheté du matériel. Du grille-pain et de la bouilloire au robot multifonctions et à la sorbetière**. Des bonnes soupes et purées maison avec les légumes de la montagne vertes, des pâtes à la fondue de poireaux carottes et écrevisses...

Puis j'ai déménagé à Bâle, où on partage à huit chambres une cuisine de 6 m² contenant en tout et pour tout deux plaques électriques perchées sur un four, et un micro-ondes. Une cuisine où tu n'as jamais le temps de rester bien longtemps. Ben autant dire que j'ai cessé la cuisine autre que le mélange d'ingrédients crus ou les sandwiches.

Mais j'en suis arrivée à une telle intolérance de la bouffe industrielle que ce saumon à l'oseille et au riz, là, acheté en grande surface, beh y avait que le riz de mangeable. Le saumon, après même pas les trois quarts du temps prescrit au micro-ondes est sorti super chaud (ça se corrige) et carrément overcuit (là, non), et entouré d'une espèce de gelée poisseuse, puant le produit chimique*** et parsemée de minuscule morceaux d'herbe, je ne pense même pas qu'il s'agissait d'oseille tellement ça n'en avait pas le goût. Atroce. J'ai tenu trois bouchées avant de devoir arrêter à cause des nausées. Pouacre.

Je quitte ma boîte, ma cage à lapin et Bâle dans deux semaines, histoire de passer les fêtes avec ma famille, un peu de temps dans celle de mon chéri, et après, en janvier, nouveau départ pour la Belgique, et, avec un peu de chance, le retour à la cuisine.

Vivement.

Surtout qu'il y a peu j'ai (re)découvert ce fabuleux site qui arrive à te faire monter l'eau à la bouche pour un oeuf ou un sandwich triangulaire. Je déteste le pain de mie par principe (bourré de sel et de saloperies chimiques) autant que par goût (salé, un peu amer, hyper mou sous la dent), et ça me fait envie.

Vivement, vraiment.

*Traduction très approximative, et qui fera hurler les fans du Japon qui me lisent. Toutes mes confuses, je ne parle pas japonais et ne le parlerai probablement jamais.

** Offerte à Noël dernier par mes parents. Les fous. Je l'adore, elle est super pratique, tu fais des excellentes glaces en une heure. Et plus légères que celles du commerce car beaucoup plus aérées.

*** Je suis un excellent test pour reconnaître un arôme artificiel d'un naturel. La framboise notamment, j'adore le coulis de framboise fait avec des vraies framboises, alors que le coulis de framboises fait avec des arômes artificiels me file la nausée direct. Ca vaut, dans des versions moins extrêmes, pour tout fruit rouge, presque fruit tout court, ainsi que pour la vanille.

mercredi 1 décembre 2010

Steuer

Financièrement encore plus que météorologiquement, ça craint, décembre.
Le mois d'achat des cadeaux, déjà j'ai tout acheté en moins d'une semaine, à l'exception d'un truc pour ma cousine qui est une pure colle tous les ans.
J'étais contente aujourd'hui pourtant, je suis encore assez nettement dans le positif. J'en ai profité pour commander un joli pépin pour remplacer ma ruine (2 euros dans la boutique du même nom).

Et là, j'ouvre le Netvibes, avec un article de Rue89.

Celui-là.

...

Pheuque. J'avais oublié. Ah oui, cette chose, parvenue chez ma mère l'année dernière en décembre avec une adresse tellement fantaisiste* que je me demande encore comment elle est arrivée. Là elle est déjà là, chez mon copain. Boum. On va partager 270 euros, à payer avant le 15.

Et j'ai oublié de les prévoir au budget. Fin des dépenses décrétée le premier du mois, ça doit être un record.

Mais j'ai déjà ma vengeance.
Au premier janvier je n'aurai aucune résidence, ni en France ni en Suisse (je serai partie) ni en Belgique (pas encore arrivée). Vivent les cartons posés chez chéri et maman on va dire.
Donc pas de taxe en 2011.
Héhé.

* Celle de mon logement, différente, était correcte. Pour ceux qui me diront que j'aurais dû contester rapport à l'inexactitude des infos.

(*) Histoire de labo

Ça faisait déjà quelques jours que j'étais sur cet échantillon présent en grande quantité dans le frigo pour tester ma méthode dessus. Un composé biologique d'un type un peu particulier, comparé à ceux testés avant qui étaient plus classiques.
Et ça ne marchait pas. J'avais des résultats complètement fantaisistes à côté de ma théorie, donc j'ai supposé que la méthode fonctionnait mal pour ces composés.
Je m'appuyais sur le rapport de stage de la stagiaire d'avant moi, qui comportait une partie sur ces composés particuliers. Elle ne mentionnait pas les références du machin, mais ses résultats chiffrés y figuraient.
Y avait un piège : contrairement à ce que je croyais, ainsi que ma tutrice, la stagiaire n'avait PAS traité ce composé-là, mais un autre arrivé un peu avant au labo, dans son rapport. Toutes mes données de départ étaient fausses.
Avec les rapports internes dans les pattes avec les bonnes références dessus, j'ai refait tous mes calculs et ça s'est ajusté comme par miracle dis donc.
A se taper la tête contre les murs, ce genre de bêtises.

(**) Histoire de lecture

Je lisais ici une histoire de polysilane.
Arrivée à la phrase
"Si vous ne savez pas ce qu'est le polysilane, vous avez bien de la chance.",
je ne savais pas, mais en bonne chimiste qui connaît bien ce produit et ses dérivés (des détails ? Le tétraméthylsilane est l'étalon interne le plus couramment utilisé en résonance magnétique nucléaire 1H et 13C. Z'êtes contents de savoir ça hein ?) , je me suis dit
"oué ça doit être un polymère à base de silicium"
(je suis pas polymériste alors j'en sais rien, une bête pareille doit bien exister quelque part mais je suis pas sûre que ça puisse servir à quelque chose)
Je trouvais déjà ça curieux vu l'auteur, et encore plus après la phrase suivante :
Qui n'a pas terminé sa nuit le pyjama rouge vif et sentant la fraise et le lait caillé ne sait pas ce qu'est la véritable cruauté de la vie.
Ne voyant pas bien comment un polymère de silice pourrait faire des taches rouges sur un pyjama, j'ai commencé à trouver ça bizarre. Du coup j'ai cherché sur Google.
Ben en fait le polysilane c'est ça.
Quelle idée de lui donner un nom pareil, franchement... Moi ça me dirait pas des masses d'avaler un polymère de silicium.
Mon métier me perdra.

mardi 30 novembre 2010

Schweizerische Wahl - Ergebnisse

Bon ben au final:
- initiative populaire approuvée (52% environ)
- réponse fédérale rejetée (à peu près le même score)
- harmonisation fiscale entre les cantons rejetée

Au niveau des cantons, la répartition des votes est simple : l'initiative populaire a été rejetée en Suisse Romande (à l'exception du Valais) et acceptée en Suisse alémanique (à l'exception de Bâle-Ville, là ou j'habite).*

Je serre les dents.
J'enrage par simple hantise de la justice automatique.

*Soupir*

Ca peut se comprendre. Personne n'a envie d'inviter un vandale dans sa maison, ou un criminel dans son pays. Si les allocs sentent le populisme, et si ça paraît exagéré pour un cambriolage, meurtriers** et violeurs, ne sont les bienvenus nulle part, pas plus ailleurs qu'en Suisse. Cas de conscience plutôt bien décrit par Philippe Bilger, si ça vous dit.

A propos du repentir des condamnés, la réalité est tenace. Mulhouse se veut une ville de réinsertion, et ce n'est pas forcément une ville très sûre. Ce qui ne veut rien dire quant au taux d'anciens condamnés réinsérés (parce que même si la majorité le sont, on verra toujours le boxon des récidives flanqué par le reste, et non leur calme à eux) mais laisse une impression durable sur le reste de la population. Quant à la justice à deux vitesses pour Suisses et non-Suisses, de droit c'est mal, de fait ça existe déjà : si le droit du sol ou du sang te fait suisse, tu le restes, mais pour le devenir ou pour gagner le droit de résider dans le pays tu dois présenter tes antécédents. Les papiers que j'ai remplis sur la justice sont là pour en témoigner : on fait la différence.

J'apprécie la liberté d'expression suisse, ses nombreuses votations. C'est une bonne chose. En Suisse plus facilement qu'en France, la parole et surtout celle du peuple devient réalité. Tu m'étonnes qu'ils disent que la France est un pays incroyablement difficile à réformer***. Mais là, ils me font peur.

Je n'aime pas ça. Bientôt cette justice, comme la nôtre en France avec ses peines plancher et mesures du même tonneau, si elle reste sur ce chemin de l'automatique, perdra toute son humanité. Et le premier étranger renvoyé par cette procédure automatique dans un pays ou il sera torturé ou tué (ça s'appelle le droit d'asile), ou le premier étranger dont la famille a vécu trois générations en Suisse sans histoire sans y être naturalisé et devra tout abandonner sans aucune chance de réinsertion pour un pays dont il ne parle sans doute même plus la langue, ce sera le premier crime de cette initiative.

Vous voudriez de telles lois si elle s’appliquaient à vous-mêmes, ou à vos proches ?

Et j'essaie de ne pas penser que c'est un peu facile pour vous qui votez oui, parce que vous n'y avez pas forcément réfléchi, parce que vous n'êtes pas étrangers.
Parce que vous êtes déjà suisses.



* Politisch korrekte Romands? titre (entre autres) la Neue Zürcher Zeitung aujourd'hui. Si je donne bien la bonne définition de politiquement correct, à savoir toujours dire ce qu'on suppose qui va plaire à la société même si on ne le pense pas****, je ne sais pas ce qu'en pensent les Romands, mais moi ça me fâcherait. Et qu'on dise ça pour une opinion de masse, je trouve ça encore plus insultant.


** On pense visiblement plus au meurtrier en série qu'à l'assassin de sa femme dans un moment de folie jalouse.

*** Y a une idée là : peut-être qu'elle le serait moins si on nous demandait notre avis plus souvent, comme sur les retraites...

**** En parlant de ça, un petit mot sur le truc du "voter utile" que j'entends un peu partout de la part de n'importe qui, et qui me hérisse toujours autant le poil. Ça a connu une nouvelle naissance avec le 21 avril 2002 et l'extrême-droite au second tour (et non je n'ai pas voté utile... ni voté tout court, j'avais quatorze ans). "Voter utile" en France, c'est participer à maintenir l'oligarchie des grands partis et leurs dirigeants, qui dissimulent de moins en moins que le peuple, pour eux, ce n'est pas grand-chose. Sans même parler de l'UMP qui ne soumettra même pas au choix populaire son candidat, certains éléphants du PS voulaient déjà décider de qui aurait le droit de se présenter*****. C'est étouffer la possibilité, improbable mais existante, d'un parti réellement démocratique. "Voter utile", ce n'est pas démocratique.

***** Fafa avait inventé le terme des primaires de confirmation, vous vous rappelez ? Pas grand-monde n'a relevé, mais dans le genre "on décide d'abord, et après vous signez le papier sans discuter", c'était plutôt élégant.

jeudi 25 novembre 2010

Schweizerische Wahl

Juste pour attirer votre attention sur la votation (ce que les Français appellent référendum) ayant lieu en Suisse ce dimanche.

La question, qui vient d'une initiative populaire datant de février, est la suivante:
Acceptez-vous l'initiative populaire «Pour le renvoi des étrangers criminels (Initiative sur le renvoi)»?
Accompagnée de sa complémentaire interrogeant sur le projet de loi sur le sujet disant totalement autre chose.

Voilà qui est fort sympathique.
En gros, l'idée consiste à infliger à tout "étranger criminel", outre la peine déjà prévue par la loi, le retrait automatique de son permis de séjour. A savoir, dehors et sans discussion.
Comme la question ne précise pas (ou alors personne ne le dit, parce que je n'ai rien trouvé) le degré de gravité du délit nécessaire pour cette mesure, je suppose qu'on pourra donc se faire renvoyer pour le vol de trois pommes voire un stationnement interdit (EDIT: ah non, Marianne a l'air de poser des limites qui sont relativement larges - et je n'aime pas cet article que je linke).

Etonnant, de la part d'un pays qui attire les étrangers par diverses manœuvres plus ou moins volontaires au point qu'ils constituent un quart de sa population. Je fais encore partie du quart. Je ne reste pas en Suisse, je pars dans un mois, mais je me tiens au courant au cas où je revienne...

J'ai des sentiments mitigés. Il semble qu'en Suisse on demande l'avis des gens plus souvent qu'en France ; j'ai le souvenir d'une votation en 2007 sur l'alignement des assurances maladie sur le système français, qui a dû prendre 75% de non ou pas loin, alors qu'en France, le dernier date de 2005 et le gouvernement s'est assis dessus* un peu plus tard.

Je peux également comprendre qu'un peuple souhaite avoir le pouvoir d'expulser un nuisible, s'ils le voient ainsi, en ne renouvelant pas son permis de séjour (pas comme les bonnes idées de mon pays à moi qui consiste à retirer la nationalité), et les vrais criminels le sont, nuisibles. Déjà avant de te l'accorder, ton permis, on te soumet à questionnaire judiciaire. Mais cette expulsion, ça ne devrait pas s'appliquer à n'importe quel délit (la fraude aux allocs dans la liste, ça sent vraiment fort e populisme...), et encore moins être automatique.

Donc, moi l'étrangère, j'espère le non massif. Parce que j'ai peur des impacts d'une victoire d'un parti qui s'affiche de plus en plus xénophobe. Parce que j'ai peur des dérives, des idées nées aux pays des droits de l'homme français qui suggèrent de chasser les naturalisés s'ils ont commis certains crimes.

*Pas que sur le nôtre, d'ailleurs. "L'Irlande devra revoter !" après leur non, dit par qui vous savez. J'ai honte.

mercredi 17 novembre 2010

Sprachen in Basel

Sprechen Sie Deutsch in Basel ?

En ce qui me concerne, la réponse est clairement non. L'allemand a toujours été pour moi une langue difficile sur certains points : le genre des mots, l'ordre des mots dans une phrase, les pluriels et la place de l'accent tonique, voilà mes quatre bêtes noires (en particulier la dernière, à propos de laquelle je n'ai eu aucun cours ni trouvé aucune documentation).

Mais alors quand tu vis en Suisse allemande, c'est encore mieux. Rien que la salutation Griezi** m'a longtemps échappé. En ce qui me concerne je rentre en France tous les week-ends, auprès de mon chéri (qui lui ne vient pas à Bâle car j'ai pas de place chez moi, et en plus faut payer pour recevoir des invités dans mon cagibi), et la langue de mon boulot c'est l'anglais, donc mes contacts avec l'allemand local sont relativement limités.

Alors je dis que la langue du boulot c'est l'anglais. Mouais. Pour me contredire, il suffit de regarder n'importe quel panneau sur un bâtiment ou un conteneur (Warenannahme, Haupt Eingang, Braunes Glas*, tout ce qu'il y a de plus anglais), ou d'aller dans un des restos du boulot sous-traités à d'autres compagnies locales, dont les employés ne sont pas nécessairement anglophones. Sans même compter les communiqués officiels, souvent en anglais et en allemand, qu'on reçoit par mail. Version française de temps en temps, et parfois (rarissime) l'italien (ça reste une des langues officielles du pays, bien que peu parlée ici).

De plus, on parle un anglais de non-anglophones. C'est-à-dire que toutes les fautes d'anglais que les non-anglophones font ressortent régulièrement, du genre mettre le present perfect au lieu du présent dans une phrase contenant for ou since. Français comme Allemands comme Suisses, pas de discrimination. En passant, un truc qui révèle souvent un natif germanophone, c'est quand on le fait maintenir un long discours en anglais, et qu'au bout d'un certain temps ça glisse et work devient "veurk" ou worry "veurry". Il doit bien y avoir des trucs qui révèlent les francophones aussi... Sans compter que tu entends souvent des phrases surréalistes comme "It was erstaunlich"... On se retrouve au final à parler un sacré patois, sors-moi les tools pour le Massenspektrometer.

Puis y a les fois où tu sors du boulot. En général, c'est pour les conversations courantes et relativement brèves (commerçants, voisins, etc.), ça je m'y retrouve plutôt bien. Mon contact avec l'allemand est donc plutôt superficiel, et je progresse plus par la lecture en allemand et le bouquin de points de grammaire que je révise de temps en temps***... Va falloir arranger ça par un autre contrat en Allemagne.

Billet bâlois dès que j'ai le temps d'aller faire des photos sur lesquelles il fasse un minimum jour (et beau, allez, rêvons un peu****), j'ai envie depuis longtemps d'aller faire le tour des "Tor" bâloises notamment. A suivre...

* Traduction seulement sur demande pour cette fois. J'ai la flemme.

** Préambule local. Paraît qu'on dit Gruezi, mais alors il me faut vraiment plus d'imagination que je n'en ai pour entendre un U dans ce mot.

*** Rien travaillé depuis près d'un mois, ni allemand, ni italien, ni portugais, ni rien. J'ai honte.

**** Paraît qu'il a fait un temps magnifique le week-end que j'ai eu l'idée saugrenue de choisir pour aller en Belgique et y saluer les routes inondées...

dimanche 7 novembre 2010

Geneva & Cholermus

Je viens juste de regarder en VO sous-titré VO l'épisode en question (The Big Bang Theory, S3E15). Je vous présente pas les personnages, j'ai la flemme, et si vous connaissez pas cette très bonne série, your bad.

En gros, un mec scientifique (aux US) a une invitation au CERN Supercollider le jour de la Saint-Valentin et veut en profiter pour inviter sa petite amie en Suisse. Mais son coloc qui rêve de voir le Supercollider est super jaloux et commence les machinations.
Thème central, la Suisse. Déjà, quand t'es européen et qu'en plus tu y habites depuis déjà quelque temps, tu rigoles bien. Traité un peu à l'américaine, un pays capable de te servir une pizza dans un resto dit grec, ou, dans l'épisode, de faire dire à un mec cultivé qu'on dit Gesundheit à Genève quand quelqu'un éternue* (le truc qui m'a fait le plus rire, loin devant tous les gags faits exprès).

Dans l'épisode, il est question d'un plat suisse nommé "Cholermus". Aucune idée de ce que c'est, alors j'ai demandé à Google. Je vous mets le lien de la première réponse parce qu'elle est écrite par quelqu'un qui connaît bien mieux le pays que moi, qu'elle parle du même épisode, qu'elle est parfaitement complète et que je me suis marrée absolument comme une baleine en la lisant.

Pour le Cholermüs, une réponse possible est . En gros tu fais des crêpes et tu les déchiquettes ? What's your point ?

Bon, Big Bang Theory reste une bonne série, sans aucun doute. Et bon, se tromper de région quand on parle des spécialités, c'est relativement courant, et le champagne ne m'avait pas frappée.
Mais quand même, des fois je me dis que les Américains et l'Europe, c'est pas trop ça.
Mais c'est drôle quand même.

* N'empêche, quand un Suisse Romand m'a dit "Santé" pour la première fois quand j'ai éternué, j'ai dû faire une drôle de tête, vu que dans mon petit monde de Française, "santé", c'était pour trinquer...

samedi 6 novembre 2010

Besucher

Bismarck vient d'attirer mon attention sur les statistiques offertes par Blogger depuis mai 2010. J'avais jamais fait gaffe, et c'est plutôt étonnant.

Visites françaises, allemandes, russes, suisses, anglaises, américaines, canadiennes, et aussi un pic de Japon et de Corée du Sud ces derniers temps.
Et plus nombreux que je croyais, y en a pas beaucoup qui laissent une trace de leur passage, dommage :(

Pour les recherches qui arrivent jusqu'à chez moi, y a pas grand-chose de marrant, à part celui qui émet une hypothèse à laquelle j'aurais jamais pensé pour la suite des Chroniques de MacKayla Lane... Si tu veux mon avis, pas bête mais un peu gros quand même, j'espère que KMM est plus subtile que ça !

jeudi 4 novembre 2010

Rauch

Quel que soit celui qui le dit, le discours reste toujours le même :
- Rhooo mais ça va, je consomme qu'un paquet par semaine !
(Ou que lors des fêtes ou réunions entre amis, selon les gens)
Même quand t'as rien dit...

Et ça finit toujours par la panique un soir à vingt-deux heures, ou un dimanche, parce qu'on est short et qu'il y a pas un buraliste d'ouvert.

Je ne connais pas d'exception.

C'est bien triste...

mercredi 3 novembre 2010

Bus


Ah c'est quoi ?
C'est une bonne question, ça.
Ben en fait, c'est le menu déroulant des pays desquels tu peux partir quand tu veux prendre un bus Eurolines.
Vous remarquerez sans doute un truc. Ou pas.
Pas de Suisse.
Pour moi c'est un peu embêtant quand même, vu que j'y habite, et que j'ai quelque peu l'intention de me rendre à Bruxelles un de ces jours.
Heureusement, la France n'est pas loin. Je me vois donc finalement dans l'obligation de partir de Mulhouse. J'achète finalement un trajet Mulhouse-Bruxelles, avec dans l'idée d'aller de Bâle à Mulhouse dans le train.
Faut savoir en passant que le bus part de Mulhouse à 21h30 et que cette ville est vraiment pas sûre de nuit. Alors quand t'es une femme seule, t'es déjà pas trop ravie.
Quelques mentions mystérieuses m'ont fait passer un coup de fil au seul numéro (surtaxé) disponible auprès du grand public. Et quand je lui demande si Mulhouse est la gare de départ ou juste un arrêt en cours de route, j'entends :
- Non non, il part de Zurich.
Silence.
- Vous êtes en train de me dire qu'il vient de Suisse ce bus, là ?
- Oui oui madame, nos bus desservent aussi la Suisse.
- Non parce que j'habite à Bâle... Il y passe ?
- Oui, absolument, 20h45.

Serre les dents ma vieille.
Merci les gens.
Je réagirais pas comme ça si Mulhouse était une ville plus sécure, mais là...

mardi 2 novembre 2010

Weltmeisterschaft 2010

On joue avec sa tête au rugby. et pour concrétiser au rugby, il faut coopérer. Tout le contraire du foot.

Je me permets de citer cette phrase issue du commentaire 30 de cette note, parce qu'elle m'inspire pour écrire ce soir.

Parce que j'ai pu constater que ce n'est pas vrai.

Du moins pour le foot.

Au départ, je suis loin d'en être une fan.

Pourtant, j'ai suivi avec intérêt la Coupe du Monde cette année, à la grande surprise sinon au grand désespoir de mon entourage masculin. J'avais bien aimé les derniers matchs de 2006, que j'avais regardés avec mon père à l'époque. Je ne joue pas au foot, et je ne regarde pas la ligue des champions ni aucune compétition de ce genre. J'ai - sans doute bêtement - l'impression que la sélection des joueurs des équipes nationales est quand même plus juste que pour des équipes comme le Bayern de Munich, l'Olympique Lyonnais ou le Manchester United. Il ne s'agit pas de les acheter, de se vendre au plus offrant, mais de représenter son pays, ce qui est - un peu - mieux à mes yeux.

Faut bien dire que cette année, les derniers matchs étaient vraiment pas terribles. La finale a été émaillée de fautes plus que de buts, par exemple... On ne parlera pas* d'une France pitoyable, c'est le mot. Je n'ai pas le crédo de soutenir mon pays en général, plutôt de souhaiter la victoire de ceux que je considère les meilleurs, et je regrette beaucoup la défaite de l'Allemagne en demi-finale : le pari du sélectionneur était plutôt audacieux avec son équipe jeune, sans cadors trentenaires, ils jouaient bien ensemble, et ont fini sur le podium sans gagner pour la n-ième année consécutive, avec n je ne sais pas combien mais au moins 3.

Dans l'ensemble, cette Coupe du Monde a été surprenante sur bien des points. Wikipédia les cite bien dans son intro, je reprends bêtement :

Cette Coupe du monde a été le théâtre de nombreuses premières, notamment l’élimination de l'Italie et de la France, finalistes de l’édition précédente, dès le premier tour. De plus, l'Afrique du Sud est devenu le premier pays organisateur de la Coupe du monde qui ne se qualifie pas à l’issue des phases de poules. C’est également la première fois qu’un pays européen gagne en dehors de son continent. En outre, le vainqueur est inédit, puisque l'Espagne n’avait jamais remporté de Coupe du monde jusqu’à cette édition. La finale en elle-même est aussi une rencontre inédite, puisque l’Espagne et les Pays-Bas ne s’étaient jamais rencontrés en Coupe du monde. Enfin, c’est également la première fois que l’équipe victorieuse a perdu son premier match.

C'était également la première fois que l'Espagne arrivait en finale (et leur premier match a été perdu contre la Suisse, éliminée par la suite). Ca devait être la 4e pour les Pays-Bas, et ils n'ont jamais gagné. Ce qui explique sûrement toute cette rage et toutes ces fautes pendant le match.

Les deux matchs qui m'ont le plus marquée sont probablement passés relativement inaperçus auprès du grand public.

Pour le premier, c'est tout le match qui m'avait marquée. Un simple match de poule, groupe E. Japon versus Danemark. Je n'ai pas du tout l'intention de refaire un commentaire du match, mais c'était frappant sur le terrain, voir jouer les Japonais était impressionnant. Une équipe vraiment soudée. Je me souviens en particulier du moment où Keisuke Honda aurait pu tenter de marquer avec une probabilité raisonnable de succès, mais non, il a passé au joueur à sa gauche qui avait plus de chance, ce qui a surpris le gardien par ailleurs, et l'autre a marqué et récolté la gloire du but. Les commentateurs avaient bien souligné que personne dans l'équipe de France (enfin l'équipe, comme a dit un ami, "en France on a pas une équipe sur le terrain, on a juste onze joueurs") n'aurait fait un truc pareil, et je suis d'accord avec eux...

Le second, c'est l'illustration pure et simple de l'exagération des pseudo-blessures pour obtenir une faute de la part de l'arbitre. Un match de poule toujours, Brésil-Côte d'Ivoire. Vers la fin du match, un des Ivoiriens, Keita, s'est précipité vers un de ses adversaires brésiliens, un pilier de l'équipe, qui ne l'a pas vu venir et a fait un mouvement qui lui a flanqué un coup de coude qui n'avait pas l'air bien méchant à la poitrine. Là-dessus, l'Ivoirien s'écroule en se tenant... la tête. Et en se roulant par terre. Exclusion du Brésilien qui avait déjà un jaune.
Un des multiples points qui a fait que cette Coupe a été, outre le théâtre de nombreuses premières, sans doute une de celles qui a suscité le plus de controverses et d'appels à l'arbitrage électronique (plébiscité depuis longtemps mais toujours refusé par la FIFA pour des raisons diverses et variées, et aussi discutables).

Alors certes, le foot c'est le royaume de l'argent.
Certes, cette Coupe du Monde c'est le royaume du fric, beaucoup plus d'ailleurs pour la Fifa que pour le pays d'accueil (la flemme de vous mettre un lien ce soir, on verra demain), une Fifa d'ailleurs soupçonnée de corruption à de hauts niveaux (pareil).
Certes, du supporter de stade parfois violent au supporteur de TV qui gueule à chaque but et fait la fête à chaque victoire sans se soucier du bébé qui dort à côté, les spectateurs ne sont pas tous honorables (ni tous déshonorables, hein, je précise tout de suite, je cite juste ce que j'ai entendu, ce qu'on raconte dans les milieux anti).
Mais de tout ça le foot n'est que le décor.
Et même pour ceux qui a priori ne s'y intéressent pas, un simple match en lui-même, ça peut vraiment être bien à voir.
Bref, je suis bien contente d'avoir tenté le coup malgré l'influence des anti-footeux autour de moi.

*La prétérition, c'est vraiment un tic de langage chez moi, je crois.

vendredi 29 octobre 2010

Werber + maths = 3

J'étais en train d'écrire un autre article quand j'ai repensé à ce livre. Le prix encore dessus est en euros, et je me souviens que j'étais au collège quand je l'ai acheté, c'est donc 2002.

Encyclopédie du savoir relatif et absolu, ça s'appelle. De Bernard Werber. Un titre pompeux qui dissimule un grand nombre d'anecdotes, plus que de véritable savoir à mon sens (entre l'onironautique et la sexualité des punaises de lits (sic), honnêtement, mon cœur balance). Bref, de la littérature de gare, au mieux. Et pourtant je ne suis pas si exigeante.

A la page 180 de ce bouquin, il y a un chapitre fascinant :
"1+1 = 3, cela signifie que l'union des talents dépasse leur simple addition"
Admettons.
Blabla philosophique qui se termine par :
Cela dit 1+1=3 peut gêner beaucoup de gens qui diront que ce principe philosophique est nul puisque mathématiquement faux.
Pour le moins...
Pourtant, prenons l'équation vérifiée (a+b)*(a-b) = a² - a*b + b*a - b². A droite -a*b et +b*a s'annulent, on a donc (a+b)*(a-b) = a² - b².
Jusque là pas de problème, c'est exact, c'est ce qu'on appelle une identité remarquable. Un truc qu'on apprend en 3e donc, pile l'année où j'ai acheté ce machin.
Divisons les deux termes de chaque côté par (a-b), on obtient donc : [(a+b) * (a-b)] / (a-b) = (a² - b²) / (a-b). Simplifions le terme de gauche : (a+b) = (a² - b²) / (a-b).
Désolée, avec Blogger c'est pas super beau graphiquement, il est pas prévu pour les fractions non plus. Pour le fond, correct a priori, mais il aurait quand même été bien de préciser qu'on ne peut réaliser cette opération que lorsque a est différent de b, i.e il ne faut pas avoir a=b. Les mathématiques de base comme avancées interdisent toujours, toujours, toujours dans ce genre de calculs, la division par zéro. (A ce stade, si je tombe sur quelqu'un qui pinaille sur les notions de topologie alors que c'est pas le sujet dans cet exercice, je le mange. Vivant. A la petite cuiller.) Je parle donc d'une exclusion qui devrait figurer dans tout raisonnement mathématique rigoureux.
Reprenons.
Posons a = b = 1.
Et voilà, la condition sine qua non de l'opération précédente est foulée aux pieds... Cela marque le début du tissu d'absurdités.
On obtient donc (1+1) = (1-1)/(1-1)
Nan mais moi, déjà, voir écrit un truc pareil, ça me brûle les yeux. Et ensuite, sans honte :
Lorsqu'on a le même terme en haut et en bas d'une division, celle-ci = 1.
Tu demandes à n'importe quelle calculatrice de te donner le résultat de la division de 0 par 0, ou même de 1-1 par 1-1 si elle le peut, ta calcultruche (je sais pas comment j'ai réussi à taper ça mais je le laisse, c'est joli) te dira jamais "ça fait un". Elle va juste de traiter d' ERROR, ou de Syntax Error si elle est un peu plus évoluée.
Bref, sa dernière affirmation est vraie, à une exception près qui est précisément ce cas, quand ces deux termes sont égaux à zéro...
Pour résumer la fin, il en arrive donc à l'élégante conclusion 2=1, donc 2+1=1+1, donc 3=1+1.

La preuve par trois, si j'ose dire, qu'à l'aide une opération unanimement interdite par les mathématiques on peut arriver à dire n'importe quoi. Ben oui, pour reprendre vos mots monsieur, ce principe philosophique est et reste mathématiquement faux, quel que soit le chemin par lequel on passe. Les maths ça se contourne pas. Si une affirmation est fausse, tous les raisonnements qui prétendent y arriver seront faux. C'est comme ça, et si vous voulez de la philosophie de comptoir, dites-vous que cette immuabilité fait partie de la consistance du monde.

J'ai lu ce livre en 2002, à 14 ans, et j'ai déjà trouvé l'erreur à cette époque. Ce qui veut dire que monsieur écrivain d'une "encyclopédie" peut déjà être corrigé par un collégien.
Ca craint.

Et ça m'a coupé toute envie de lire Werber par la suite, verdict confirmé deux ans plus tard par la lecture du Papillon des Etoiles, acheté pour offrir mais l'occasion du cadeau ne s'est pas faite. M'est tombé des mains au bout de quelques pages. Il y avait pourtant de quoi faire avec une ancienne star/championne/je sais plus, estropiée par un accident de la circulation, et en parallèle le responsable de l'accident qui le vit mal. Ben non. Ca fait flop. Les personnages sont plats, inintéressants, colorless.

Paraît que la série des Fourmis vaut le coup, mais je doute de jamais la lire, du coup.

jeudi 28 octobre 2010

Unexpected

J'ai pas moins de cinq brouillons commencés à propos de tout et n'importe quoi, que je finirai bien par publier un jour, mais en attendant je vous propose une photo (qui date déjà pas mal et que je viens de retrouver dans mon PC) :

Ah bah oui je suis dans l'obligation de vous mettre juste un lien, parce qu'allez savoir pourquoi Blogger fait son sale con depuis mardi que j'essaie d'uploader cette image, ce que j'ai jamais réussi... et quand j'héberge l'image ailleurs, elle arrive bien sur Blogger mais en format tellement king size qu'au final tu vois rien.

Donc un parc à Toronto, août 2009. Quand on pense au nombre de panneaux en France qui portent l'inscription inverse, ça commence souvent par faire sourire... Pas vous ?

A venir donc, si j'en crois la liste de mes brouillons : mes madeleines de Proust, souvenirs de classes prépa, les langues de Bâle, une histoire de balance et un bouquin.
Sine die, dans l'immédiat...

mardi 19 octobre 2010

Donnerstag, den 31. März 2011...

Nan mais j'ai vraiment pas de pot avec cette période de l'année.

L'événement parisien dont je parle dans mon lien devrait logiquement se reproduire, cette année, le jeudi 31 mars. Un concours où j'ai fini deux fois dans le top 10 dont une sur le podium. Concours étudiant : je n'ai plus que deux participations.

Et là, en cherchant des concerts...
Within Temptation, jeudi 31 mars 2011, Bruxelles

J'aime beaucoup Within Temptation.
Je devrais habiter en Belgique à ce moment-là (enfin si ça s'appelle encore Belgique...).

Ai plus qu'à prier pour que par chance ça soit le 7 avril cette année...

Warum ?

Einige Wörter

J'aurais même dû dire viele Wörter, car j'en ai beaucoup à dire :

- Si j'avais encore l'heur de croire que certain journal dont le nom commence par Fig et finit par (h)aro était encore un journal digne de ce nom, me voilà cruellement détrompée.

- J'adore quand quelqu'un de ma connaissance pas français parle des mouvements sociaux actuels, et de la révolte face à la réforme des retraites. Et pas en bien. Ca pourrait être une belle occasion de débattre, mais ça a vite tourné court, et je me suis pas sentie trop écoutée quand je dis que ce qui m'embête c'est moins le report de l'âge légal que tout ce qu'il y a à côté, comme ça, ça, ça ou même ça*...

- Je trouve cet article très modéré par rapport à ce qu'il raconte. Personnellement, sans aucun doute, j'aurais été beaucoup plus virulente. Voyons le passage le plus important : "Les chiffres d'abord: 91,4% des diplômés de master (à bac plus cinq) ont un emploi trente mois après leur diplôme." Et pour Pécresse c'est un bon résultat ? Presque 10% des Bac+5 au chômage deux ans et demi après avoir obtenu leur diplôme ? On n'a pas les mêmes standards. Et elle doit pas savoir la galère que c'est, deux ans et demi de chômage quand t'as pas cotisé avant. Sans compter que l'article - et l'étude aussi, qui se contente de comparer les universités, moi qui attendais plus développé que l'article, quelle déception quand j'ai ouvert la page - reste absolument muette sur les salaires, la proportion d'emplois stables (CDI), ou celle d'étudiants qui trouvent un emploi pour lequel leurs études ont servi à quelque chose (combien des 86% des diplômés en lettres et sciences sociales qui ont trouvé un emploi bossent en caisse chez Leclerc ou Quick ?). Consternant.

- J'ai acheté le dossier du Monde sur le Brésil la semaine dernière. Intéressant, mais comporte notamment (= je ne l'ai pas encore fini) une intéressante contradiction en l'espace de quelques pages. Page 8, les citations de Lula, notamment celle-là "Quand on arrive ici, à Windhoek, on n'a pas l'impression d'être dans un pays africain. Peu de villes au monde sont aussi propres, avec une architecture aussi belle", et page 19 intitulée "Quand Lula commet bourdes et bévues" : "Six ans plus tôt, arrivant en voyage officiel à Windhoek, il s'était dit surpris que "la Namibie ne ressemble pas à un pays africain", ajoutant à propos de sa capitale : "Peu de villes dans le monde sont aussi propres et belles". Je pars du principe que Lula n'a pas décliné cette phrase deux fois, je ne pense pas faire erreur. Sans même prendre en compte la non-fidélité des citations sur les deux pages (ça serait pourtant la moindre des choses), si on fait un peu gaffe à la sémantique, j'ai quand même l'impression que la première laisse un doute sur le fait que la supposée saleté de l'Afrique puisse n'être qu'un préjugé, alors que la seconde ne laisse pas du tout ce doute. Je ne sais pas en quelle langue Lula a prononcé ce discours, en anglais, en portugais ? En tout cas je n'ai pas réussi, encore, à retrouver la citation originale, et vu que je n'ai jamais entendu parler en Europe du buzz que ça aurait - j'insiste sur le conditionnel - provoqué, je ne saurais imaginer quelle est la bonne version. J'ai juste trouvé ça (en portugais), mais ça ne me paraît pas certain vu l'absence de guillemets, je vais donc continuer à chercher.

- Maître Eolas demande de faire passer le mot alors je le fais passer à mon bien plus mince lectorat. Contexte, pour résumer, mais c'est développé dans l'article : la France venant d'être condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme sur la question des gardes à vue, la législation étant non conforme. Bref, la Chancellerie, au lieu de mettre tout ça en conformité, imagine un nouveau régime, une parfaite zone de non-droit joliment nommée "audition libre". En gros, c'est l'interrogatoire comme en garde à vue, sauf que t'es pas enfermé certes, mais aussi qu'on ne te précise pas tes droits, qu'on ne te précise ni de quelle affaire il s'agit ni que "tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous", i.e. tu mènes la conversation complètement à l'aveugle, seul et sans défense.
Conclusion du maître :
"Alors si cette cochonnerie de projet de loi devait passer, retenez d’ores et déjà ce principe, et faites passer le mot : libre audition, piège à con. Si des policiers vous proposent une audition libre, acceptez, puis dites que vous décidez librement de ne faire aucune déclaration et de ne répondre à aucune question, et que vous allez partir librement, après leur avoir librement souhaité une bonne fin de journée. Si les policiers vous menacent alors de vous placer en garde à vue, vous saurez que cette proposition d’audition libre n’avait pour seul objet que de vous priver de vos droits. Vous voilà en mesure de les exercer. Vous les avez bien eus. Pas un mot sans un avocat à vos côtés."
Ma conclusion à moi, c'est qu'au vu des propos plus tôt dans l'article, "Dans un pays respectueux du droit en général, ou professant une faiblesse pour les droits de l’homme, le pouvoir législatif se ferait un devoir de voter promptement une loi nous mettant en conformité avec ces principes. C’est par exemple ce qu’a fait la Turquie, et avant même d’être condamnée par les arrêts Salduz et Dayanan. Dès que les autorités turques ont compris, elles se sont mises en conformité en 2005 (les arrêts sont tombés fin 2008). En France, on fera à la française. C’est à dire qu’on fera voter une loi qui tentera de contourner cette décision. Les droits de l’homme sont chez nous trop précieux pour fréquenter les commissariats sales et vétustes." on n'est pas super bien placés pour donner des leçons à la Turquie en vue d'une intégration dans l'UE...
C'est très résumé, et l'article original est bien plus intéressant, il fait même sourire parfois, ce qui sur ce genre d'exaction est un exploit. Les commentaires aussi sont intéressants, surtout ceux concernant le fait que n'avoir rien à se reprocher ne signifie pas que tout ce qu'on peut dire dans ce genre d'interrogatoire est sans danger (94 à 97, 108, 119 à 121, 131), ainsi que les abus dont témoigne le commentaire 75 notamment.

- Faudrait vraiment que je retrouve un certain bouquin pour vous en parler, mais ça devra attendre genre une grosse semaine...

*La présence d'une entreprise sur le territoire compte visiblement plus que le droit du travail des salariés dudit territoire pour certains politiciens. Tu m'étonnes que certains patrons se croient tout permis après.


mercredi 13 octobre 2010

Eifersucht ?

Après deux ans, je sais toujours pas si je sors avec un vrai jaloux ou un soi-disant jaloux pour emmerder le monde en général et moi en particulier. Ca doit être comme toutes les vérités, quelque part entre les deux extrêmes. Et vu que j'ai des amis au masculin, on peut avoir je dirais pas au quotidien mais au moins à l'hebdomadaire des discussions comme celle-ci (sur Skype dans ce cas) :

[22:42:53] Seer: mais je pourrais dire aussi que je veux aller voir Wir Sind Helden à Berne ou à Zurich
[22:44:17] Tryskel: qui t'attend à berne ?
[22:44:54] Seer: personne, pourquoi ?
[22:45:08] Seer: ni à Zurich d'ailleurs :P
[22:45:08] Tryskel: ben, je sais que tu as une nouvelle conquête à zurich...
[22:45:24] Seer: ... crétin, c'est confirmé
[22:45:54] Tryskel: ta relation avec lui qui est confirmée ?
[22:46:42] Seer: non, chéri, il est confirmé que tu es un crétin auprès de l'ISMJ
[22:46:50] Tryskel: :D
[22:47:33] Tryskel: ... traduction ?
[22:47:52] Seer: Instances Supérieures de Mon Jugement :D
[22:48:09] Seer: (t'as mis un moment à demander quand même, t'as cherché sur Google ?)
[22:48:20] Tryskel: ...$
[22:48:47] Tryskel: les liens les plus nombreux, c'était International SportsMed Journal

Non, je ne mène pas une double vie, j'ai juste un correspondant zurichois qui m'aide à apprendre l'allemand pendant que je l'aide à apprendre le français. Je ne l'ai même jamais rencontré.
Fatigant, parfois. Tellement qu'il m'arrive d'avoir envie de flirter avec un mec juste pour le faire enrager euh lui faire plaisir.
A bon entendeur...

lundi 11 octobre 2010

Comment les rendre fous à la CAF

Facile.
Installer un couple en concubinage dans un appart pendant un an.
Envoyer la fille à l'étranger (en atomisant son dossier au passage, sûrement), et le mec dans un nouvel appart où il demande donc une nouvelle alloc.

Déjà là le dossier a coincé, parce que la CAF a fusionné les deux dossiers pour en faire un seul de deux concubins, et aujourd'hui faut encore les séparer.

L'année d'après (si tout va bien), je reviens de l'étranger (on verra si j'ai disparu des fichiers), on revient en concubinage, et on recommence le binz.

Là normalement on en envoie un ou deux à l'asile.

samedi 9 octobre 2010

Widersprüchlich

Je voudrais faire un parallèle.

Entre un point 1, une ligne de conduite :
"Je mène une réforme pour faire des économies budgétaires, je clame que je me fous pas mal de ce que la population bruyante dans la rue en pense vu qu'il faut absolument l'amener à son terme pour la santé financière du pays"
Et un point 2 qui se présente sous la forme d'une action :
"J'achète une pleine page de pub dans un journal gratuit national pour convaincre la population que la réforme est juste"

Ah ? Ca va pas ensemble ? Tant sur le plan de l'argent que sur celui du "je m'en fous" ?

Comme c'est étrange.

Le point 1, c'est donc la ligne de conduite du gouvernement français face à la réforme des retraites. On la connaît tous, je ne m'étends pas dessus.

Le point 2, c'est la page entière officiellement estampillée publicité d'hier que j'ai eu l'occasion de trouver dans le 20 Minutes (français, pas suisse-allemand) abandonné dans le train par un précédent passager. La publicité provenait donc du gouvernement, et était censée expliquer pourquoi la réforme était juste, via deux exemples très peu développés. Le premier, censé vanter la prise en compte de la pénibilité, m'a surtout fait penser qu'elle était bien moins prise en compte qu'avant la réforme, et le second concernait les parents d'enfants lourdement handicapés (loin de moi l'idée de mépriser leurs difficultés, mais on se gardera bien de parler des parents d'enfants tout court qui se retrouvent dans l'obligation de prendre des congés parentaux faute de crèches et qui se voient dans l'impossibilité d'accumuler des trimestres pendant un certain temps).

Ah, ça se voit que sur moi la pub est contreproductive, et que j'ai vraiment l'impression qu'on m'a prise pour une abrutie ? No kidding !

Mais en dehors de toute considération de justice ou pas justice, une bonne économie se doit d'être coûteuse, c'est bien connu.
(C'est qui qui a dit ça déjà ?)

J'ai bêtement laissé le journal dans le train, mais celui de lundi a des chances de contenir encore cette pub avant la mobilisation de mardi... En tout cas si je parviens à la récupérer j'en mettrai ici une copie.


EDIT du 11/10 : je ne suis pas la seule que ça gêne, on dirait... (mais c'est pas cette pub que j'avais vue)

samedi 25 septembre 2010

So kleine Katze...

Hier soir, en rentrant chez mon chéri, une petite surprise nous attendait dans ce qu'il appelle (pompeusement, je trouve) le rez-de-jardin, en vérité un minuscule bout de fausse terrasse envahie par l'herbe et les ronces devant son appartement au RDC.

Un minuscule chaton (environ deux semaines d'âge) juste devant la baie, qui nous regardait en ouvrant sa toute petite gueule pour réclamer à manger, tout tremblant de peur devant les deux grands gugusses qui le regardaient. Et surtout tout seul. Pas de maman à l'horizon.

(Les deux photos sont de mon chéri, j'ai bêtement oublié mon appareil)

Vu qu'on savait pas trop quoi faire de ce pauvre petit bout terrorisé peut-être abandonné, on a appelé la clinique vétérinaire du coin qui nous a conseillé de lui fournir une vieille couverture (le fond bleu de la photo, donc), et d'attendre l'éventuel retour de la mère. Si pas de mère avant le matin, amener le petit à la clinique pour lui fournir du lait maternisé.

Finalement, le petit est allé sur la couverture dès qu'on s'est retournés, et maman est revenue. Elle est très craintive, et on ne sait pas si elle est sauvage (pas de collier, mais elle a l'air en très bonne santé pour un vrai chat de gouttière, et pour voir si elle a un tatouage, bonjour).

On a même droit au probable papa dans le jardin, admirez :

Avec la toute petite boule de poils au milieu des deux...

Là ils dorment, tous les trois. Comme ils sont mignons.

jeudi 16 septembre 2010

EN, une histoire de rancune

Haha.

Sujet douloureux abordé par Camichka sous la note précédente, l'Education Nationale. Hors sujet de mon post un peu, parce que bon y a pas que sous ce gouvernement que c'est devenu la foire. Ca a commencé bien avant.

Je voue une grande rancune à l'EN. Je trouve que c'est une usine à gaz dont on s'amuse à enlever depuis vingt ans ce qui marche le mieux. C'est le ressenti que j'en ai, et la seule idée de rechercher de la documentation partout pour argumenter le point précis qui ne va pas me donne un début de migraine. Sans compter qu'un texte avec des vrais bouts de vie dedans c'est mieux, on va dire que c'est une pierre à l'édifice pour l'instant imaginaire du ressenti des vrais gens du vrai peuple, ceux qui sont pas confinés dans leur bureau.

Le poste de ma mère, partie à la retraite cette année, n'est pas remplacé. Dans un collège de quelque 300 élèves, on passe, si j'ai bien compris, à un poste à temps plein, un à temps partiel et un vacataire pour combler les trous. Ca va être beau.

Mon copain a été enseignant-documentaliste, un poste qui depuis les années qu'il existe n'a jamais été, du moins à ma connaissance, très clairement défini dans ses fonctions. En ce qui me concerne j'ai jamais compris, durant mes sept ans de secondaire, la teneur "enseignant" du titre de la fonction. Pardon chéri. Parce qu'il n'avait pas la science infuse de la gestion de classes et de la préparation de séances, et que la formation à l'IUFM là-dessus est pour ainsi dire inexistante, il s'est fait lourder après l'année de stage. Bah tiens. C'est si facile.

Je vois le Chéwi d'Angel, qui a gagné du boulot supplémentaire pour zéro avantage en contrepartie, je sais bien que l'école n'est pas une entreprise mais je croyais que tout travail mérite salaire, on dirait que non. Je vois Ingliche Titcheur qui essaie de prendre sa rentrée avec beaucoup d'humour, et le mois gratuit qu'elle va bientôt donner à son sacerdoce avec la future peut-être rentrée au 20 août pour rappelons-le 10 mois de salaire ventilés sur douze.

En réfléchissant, je ferais bien un bilan de mes années collège-lycée, pour voir. Matière par matière, pour qu'on voie ce que ça m'a apporté.
On va quand même partir du postulat de base qu'au moins à l'époque, je faisais partie de ces premiers de classe qui se débrouillaient presque partout. Sauf en sport, évidemment. J'ai donc gentiment été en cours de :

- Français : avec son programme multicéphale grammaire/orthographe/compréhension de texte, dont les deux premières têtes avaient tendance à disparaître avec l'arrivée au lycée. En gros, les deux premières parties j'écoutais que d'une oreille parce que je maîtrisais ça depuis la primaire. J'ai un certain nombre de souvenirs assez précis, comme le prof de sixième qui m'a serré la main parce que j'avais reconnu une "interjection" dans un texte, la prof de seconde à mon utilisation du mot "sibyllin" pour décrire je sais plus quoi et qui m'a demandé de le définir pour la classe, ou un certain contrôle en 3e de révision sur le passé composé (oui, en 3e...), auquel j'avais eu un sans-faute en me faisant chier et roupillant à moitié toute la semaine de cours précédente. En ce qui concerne l'étude de texte, au collège je trouvais ça plutôt intéressant pour les procédés basiques, au lycée j'ai déjà exprimé ce que j'en pensais dans cette note.

- Mathématiques : un des cours où j'ai sans doute le plus appris, et le mieux retenu. En 6e et en 5e, on avait un certain nombre d'objectifs* à remplir. Au moins tu savais ce qui allait pas... C'était très méthodique, très organisé comme le sont souvent les profs de maths et comme tous devraient l'être à mon avis. Efficace, du moins pour moi. Mais j'ai l'impression que beaucoup trop de gens se contraignent à suivre cette matière à laquelle ils ne comprennent pas forcément tout, orientation** oblige.

- Latin : 6 ans. De cinquième à terminale. Intéressant pour la culture et les bases linguistiques que ça apporte, mais y a quand même un gros bémol. Suite à la désertion de cette option au bout de quelques années, ces messieurs dans les bureaux ont imaginé de rendre l'épreuve de bac facile*** et de revaloriser le coefficient par rapport aux autres options facultatives (coefficient 3 au lieu de 2). Une épreuve plus simple pour plus de points, ouééé, c'est bien ! Sauf que au final tu passes trois heures par semaine pendant deux ans à étudier et traduire les uns après les autres des textes sans aucun doute très intéressants, mais dont aujourd'hui j'ai pas retenu grand-chose, et certainement ces deux années ne m'ont rien apporté concernant la langue latine, et à peine plus en culture gé (4 ans après le bac, vous retenez quoi de textes à la chaîne vous ?). Je considère aujourd'hui que j'aurais pu passer ces deux années en italien (j'ai dû choisir en entrant en première, ce qui m'est toujours resté en travers de la gorge étant donné que les deux options étaient dans la même classe de 1e S et les cours pas en même temps, à cause des L qui suivaient les mêmes cours et eux pouvaient cumuler !) et en savoir sensiblement plus qu'aujourd'hui...
- Grec ancien : un an. L'année de 3e, ça ne commençait pas plus tôt et ça n'était pas proposé dans le lycée de secteur. Une heure par semaine pendant un an, résultat pour l'essentiel, aujourd'hui, le grec je sais juste le lire (l'alphabet s'entend, je comprends pas ce que ça veut dire quand je lis).

- LV1 Anglais : j'ai commencé en 6e, n'ayant pas eu de cours en primaire. J'ai eu des profs très irréguliers, mais dans l'ensemble assez bons. J'ai jamais adoré le contenu des cours, et ai essentiellement appris l'anglais en lisant des bouquins dans cette langue, en regardant des films en VO et tout ce que je détaille ici. Les cours ne m'ont guère apporté, pour cause de classes pas faites selon le niveau des élèves****... Allez voir ce que Titch dit sur l'égalitarisme, en passant... A mon sens, les cours de langues c'est vraiment pour acquérir les bases, et après faut se débrouiller, il faut que ça devienne de la vraie conversation, en tout cas pour moi ça peut pas marcher autrement.

- LV2 Allemand : j'ai commencé en 4e comme en anglais en 6e, comme une élève douée. J'ai cependant perdu tous mes repères la troisième année : j'ai eu pendant deux ans un prof catastrophique... J'ai aujourd'hui des bases solides, mais manque de vocabulaire, et les sources germanophones ne sont pas aussi faciles à trouver que les anglophones, du coup c'est beaucoup moins évident... Bref, l'Allemand est aujourd'hui lu correctement, écrit avec un peu de fantaisie, mal entendu et carrément baragouiné à l'oral.

- LV3 Italien : 1 minuscule année en seconde. Dû arrêter après, pour les raisons latinistes mentionnées plus haut. Autant dire que mes bases sont fragiles et mon italien "proprio buffo" en VO. J'essaie d'apprendre pourtant... J'aurais aimé pouvoir continuer.

- Philo : alors là, des cours intéressants, mais une épreuve finale à mon sens absolument ridicule. Une réflexion approfondie en 4h sur un sujet à décortiquer ou un document ? Réflexion express à mon avis, et ridicule, on n'a jamais imposé aux écrivains, aux chercheurs, de faire des dissertations et des bouquins en si peu de temps, sans le moindre document pour les aider et élargir leur esprit...

- Histoire-Géo : m'a fourni en sept ans un certain nombre de repères essentiels chronologiques pour l'essentiel.

- Physique-Chimie : rien appris au collège que je ne savais déjà via les livres. Peu intéressant ! Y a qu'en seconde que j'ai compris que ça me plaisait et que je finirais là-dedans. J'ai tout retenu de la chimie, bien obligée, et oublié sans doute une bonne partie de la physique... Voilà qui rendrait un potentiel Capes un peu douloureux, si je l'avais passé (ça n'arrivera pas, je refuse d'être l'employée d'une institution que je désapprouve autant).

- Technologie : m'a servi à rien de rien. Si : une brûlure sur la main gauche lorsqu'un couillon a joué avec le fer à souder. C'est pas comme ça que j'ai appris à utiliser un ordinateur, Word ou Excel. Encore moins le Net.

Voilà, c'est à peu près tout ce que je vois d'important. Musique et arts plastiques m'ont juste permis de découvrir mon goût pour la première et mon imperméabilité face aux seconds, mais ça dépend bien plus des gens que de l'enseignement.

Certes, c'est mon ressenti à moi. Mais ça montre tout de même que même pour les bons élèves, tout n'est pas parfait. Et certaines améliorations seraient simples, comme les groupes de niveau en langues, mais tu dis ça pour des lycéens on te regarde comme un caca sous la chaussure, apparemment. Le but n'est pas de créer des ghettos, mais d'éviter aux élèves des décalages intra-classe, peut-être... Pas si simple, finalement, mais sûrement pas insoluble !

Je pourrais aussi parler de mon expérience de prof particulier, de maths le plus souvent. Je pourrais parler des élèves qui, à cause de la politique du passage à tout prix, se retrouvent en première avec des profs particuliers, genre moi, qui se retrouvent à corriger des graves lacunes du programme de quatrième. Je suis désolée, ça me pose un problème un élève de première S qui comprend pas la notion de vecteur ou ne sait pas réduire une fraction. Mes excuses aux non-matheux qui me lisent.

J'oublie sûrement plein de chose, j'éditerai sûrement ce post par la suite, et je conclurai donc par des questions :
- vous avez l'impression d'en avoir tiré quoi, vous, de ces années ?
- et vos enfants, si vous en avez ?
- qu'est-ce qu'il faudrait changer à votre avis ?

Courage, Camichka. J'espère que ces premiers jours dans la fosse aux lions se passent bien.

*Je sais pas ce qui s'est passé avec cette méthode des objectifs en pédagogie, c'est un des trucs les plus efficaces que j'ai vus et pourtant c'est bizarrement disparu chez les jeunes profs... Effet de mode sans doute ? Un cours avec objectifs, une évaluation suivie de l'acquisition suivie d'un soutien si nécessaire, ça pourrait aider comme formule peut-être, mais c'est pas dans l'air du temps non plus...

** Qui a déjà trouvé utiles les conseils d'un conseiller d'orientation, en passant ? Le mien, en 3e, m'a imaginée bibliothécaire. Bravo, je suis chimiste. Il serait quand même pas inutile de souligner en terminale l'importance du choix post-bac et l'intérêt du projet professionnel, mais non, les profs voient que le bac justement. Rajoute par là-dessus un dénigrement systématique des filières pro par les profs (un peu comme le dénigrement des médecins généralistes que Gélule décrit dans cette note de son très bon blog) et tu te retrouves avec des terminales S qui savent pas quoi faire, se lancent dans un cursus histoire, archéologie ou psycho, loupent les concours de fonctionnaires et trouvent pas d'emploi, et peuvent pas reprendre leurs études car le Crous interdit la réorientation. Ben ouais, mesdames et messieurs, elles sont finies les Trente Glorieuses, le temps n'est plus où on trouve un emploi simplement en faisant des études, et le CAP serrurier trouve du boulot bien plus facilement que le Master de psycho. Je ne pense à personne, suivez mon regard.

*** En gros elle consiste à apprendre par coeur des versions et des plans de commentaires d'un certain nombre de textes, à l'épreuve (orale) le prof t'en choisit un avec un bout à traduire et tu recraches. J'ai eu 19 à ce bachotage, c'est pas pour autant que je parle latin, et j'ai beaucoup oublié...

**** Il n'y a qu'en école d'ingé où j'ai eu des groupes de niveau en anglais que j'ai recommencé à m'intéresser vraiment au contenu des cours, dépourvus des points de grammaire basiques que je connaissais déjà, et où je dormais en classe...

dimanche 29 août 2010

Fools, said I, you do not know...

Je suis tellement affreusement dégoûtée de toutes ces saloperies qui peuvent se faire dans mon pays que je commence à me demander si je ne vais pas chercher tout de suite des horizons plus accueillants que la soi-disant patrie des Droits de l'Homme.

Je voudrais juste qu'on n'oublie pas ce que notre président actuel est capable de dire et de faire pour faire de la politique et chercher des voix des voix des voix.

Oublions le bilan désastreux*, les projets hors de propos, le mépris évident pour le petit peuple qui grouille en bas tout en bas. Etait-il vraiment urgent de défiscaliser les heures sup' au moment où le chômage explosait, d'éliminer la taxe professionnelle et d'en faire peser le remplacement sur les contribuables, de faire bosser les actifs plus longtemps alors que 10% de chômeurs cherchent désespérément, eux, à bosser ? Oublions également que ce type est capable de dire n'importe quoi lors de ses discours (y a vraiment des gens capables de croire que des Français paient 100% d'impôt ? Ils s'interrogent pas sur l'absurdité de la chose ?)

Oublions tout ça, sa crasse ignorance de la loi existante (le comble pour un avocat !), et concentrons-nous sur le simple mépris de ce type pour les droits fondamentaux.

Ce type contre qui la Ligue des Droits de l'Homme a appelé à voter en 2007,
ce type qui a dit lui-même au moment de l'éviction d'Yves Jégo de l'Outre-Mer qu'on ne l'avait pas mis là parce qu'il y connaissait quelque chose, mais parce qu'il fallait bien le mettre quelque part (on voit comment il choisit son gouvernement, déjà),
ce type qui se permet d'intervenir à propos du rachat d'un certain journal en menaçant de fermer le robinet des aides de l'Etat si le "bon" acheteur n'est pas choisi,
ce type dont le gouvernement arrive à proposer sans rougir que les parents paient pénalement le comportement de leurs enfants (bizarre comme même le sondage super orienté Figaro-Ifop n'arrive pas à vraiment plébisciter cette mesure-là, ben oui, là on n'est plus sûr que le méchant c'est toujours l'autre, et puis c'est vrai, socialement c'est excellent, deux ans de taule pour les parents vont bien les aider avec les gamins),
ce type qui, pour dissimuler aux yeux de l'opinion les frasques financières de son parti, recourt à une véritable agression, je ne vois pas d'autre mot, du pouvoir en place face aux Roms (alors que beaucoup de communes ne respectent pas les lois sur les aires d'accueil des gens du voyage, mais ça on s'en fout), agression et stigmatisation qui indignent de concert l'ONU, le pape et la communauté internationale...

comment ce type peut encore récolter ne serait-ce que 34% d'opinions favorables ? Il paraît que c'est très mauvais, moi ça me paraît juste... incompréhensible que ça puisse être autant.

*Exemple d'une gestion de compétition : discussion rapportée par Le Canard Enchaîné, il y a déjà un moment, le ministre du budget qui se vante d'avoir économisé 3 milliards sur un an avec la suppression de 100 000 postes de fonctionnaires, notamment des profs, et un député socialiste qui lui répond que la réforme sur la TVA de la restauration a coûté exactement cette somme et créé 6 000 emplois, donc, conclut-il, une perte sèche de 94 000 emplois pour pas un kopeck en plus dans les caisses de l'Etat.

Je sais bien que tout ça est très incomplet et peu documenté, disons que c'est sous le coup de la colère... Pour les détails je vous suggère Sarkofrance ou les autres blogs "vigilants", comme ils se qualifient, ou encore Maître Eolas qui a bien du grain à moudre ces temps-ci.