jeudi 29 juillet 2010

Croisée des chemins

22 ans aujourd'hui, et un peu l'impression d'être à un carrefour de sa vie.

Année de stage, donc fini la vie d'écolier, on a plutôt le rythme et les horaires d'un boulot à plein temps, ce qui est, au début, plutôt épuisant. Si bien que je commence à peine à découvrir cette ville, où à aller aux réunions des jeunes de ma boîte.
La législation suisse est aux 40h, comme la canadienne (au moins l'ontarienne, mais je pense que c'est national). Avec une pause de 30 mn minimum pour des journées de plus de 7h, d'une heure minimum pour des journées de plus de neuf heures. Ce qui veut dire qu'à ma boîte, tu commences quand tu veux (pointage électronique) du moment que tu as tes 8h de boulot effectif par jour, mais en pratique je reste souvent 8h30-9h, voire plus...
Au moins ma boîte me paie, ce que la législation en Suisse n'impose pas... pas plus qu'en Belgique, ça promet pour ma prochaine destination, et contrairement à la France, qui impose une gratification à un tiers du SMIC à des stages de deux mois au moins. Une aumône, tout juste, dont la plupart des entreprises se contenteront. Phénomène intéressant dans les annonces : beaucoup de groupes établis dans des pays sans obligation de gratification la proposent tout de même, et pas minimale... à la condition d'être un minimum accoutumés aux stages, ce qui n'est pas trop le cas de tous. En un an de recherche, je n'ai vu qu'une, peut-être deux boîtes françaises qui proposaient une gratification supérieure au minimum légal. Comme quoi.
Ainsi un salaire ridicule aux yeux d'un Suisse (disons, moins de la moitié du salaire moyen), peut dépasser 100% du SMIC français.
Du décalage international.

Bon, je finis cet aparté.

Presque plus d'études... 15 semaines environ pour la troisième année vraiment à l'école, et trois à six mois de stage derrière. Une misère.
Une année bien nomade qui ne fait que débuter.
Ne pas savoir que faire l'année d'après : avoir pris ses dispositions pour une université allemande, mais ne pas y trouver ses souhaits de formation, et commencer à penser à y renoncer, le coeur un peu serré tout de même. Pas envie de sacrifier mes souhaits de formation pour le saint nom du dieu Erasmus. L'université est vraiment trop généraliste à mon goût.

Avoir vécu l'expérience de vivre avec son amoureux un an, devoir la stopper pour cause d'incompatibilité géographique. Espérer y parvenir un jour, si la vie ne nous sépare pas avant.

C'est peu, 22 ans, finalement.

mercredi 7 juillet 2010

Nicht so einfach...

(J'aime bien la façon de faire de JvH qui poste ses titres dans la langue du pays ou de la région où elle habite. Mais là c'est surtout que la pensée, et certaines autres, me viennent... en allemand)

Pas si facile, donc, de s'installer seule comme une étrangère dans un nouveau pays. Même pas frontalière, mais carrément émigrée : pour une si courte durée, je suis pas sûre que j'y aurais beaucoup gagné de passer la frontière tous les jours...

Bon là j'ai pas le courage pour ze note structurée. Quelques constats donc, en vrac :

- Où tu constates de visu dans ton portefeuille la baisse, que dis-je la chute, de l'euro. Drôle de surprise à La Poste, où j'ai changé mes sous comme d'habitude (c'est le plus avantageux que je connaisse, les gens soyez pas fous évitez banques* et bureaux de change, je vous jure, mais si vous connaissez mieux je suis preneuse par contre). L'euro s'est donc tellement cassé la figure qu'on en arrive à :
mars 2007 : 112 euros = 170 CHF (donc 1 euro = 1,52 CHF)
juin 2010 : 297 euros = 370 CHF (donc 1 euro = 1,24 CHF)
Pas tout à fait exact au vu de la commission mais quand même non négligeable ! Enfin aujourd'hui ça m'embête, mais quand je convertirai mon salaire en euros, ça va être autre chose. Ca doit être marrant, pour les frontaliers, le salaire qui dépend du taux de change du moment. Non, je suis pas spéculatrice monétaire.

- Pour l'instant je carbure aux tickets de transport. Chers : les tarifs étudiants, en Suisse, c'est pas encore trop trop ça, et ça fait quand même presque 6 ans que j'ai plus 16 ans. Y a quand même des tickets moins chers pour les trajets de "4 stations max" (Kurzstrecke). Pas de bol : j'habite à 5 stations du boulot, et le tarif au-dessus c'est pour toute la zone Basel. Autant dire qu'en ce moment je fais pas mal de trajet à pied.

- Mon boulot c'est juste... impressionnant. J'ai pas trop envie qu'on reconnaisse mon employeur, alors je n'en dirai pas plus.

- Un peu crevant cependant. J'ai une tonne de trucs à faire, au boulot bien sûr, en dehors ensuite, des trucs qu'on peut ranger dans le vaste domaine de la paperasserie (ou informati(tra)casserie, soyons modernes (et néologismophiles)). Demain, Einwohnersamt. Service de l'immigration. Au secours.

- Rapport à l'immigration, ça m'énerve toujours de jamais trouver sur Internet l'info suivante : où se trouve le photomaton le plus proche. Suis allée jusqu'au S*mply de Saint-Louis, où les collègues m'ont assuré qu'il y en avait un. En effet, mais j'ai acheté deux trois bidules en passant, et je suis quand même tombée sur la frustrée du siècle à la caisse qui a grossièrement refusé ("nan jpeux pas" très sec) de me rendre des pièces au lieu d'un billet de 5 euros. Sale ch*euse. Comment je paie mon photomaton avec des billets, moi ? Épilogue, y avait un photomaton dans la galerie commerciale... en bas de ma rue.

- Pas besoin d'ouvrir un compte en Suisse pour mon salaire. Limite ça décevrait ma mère, déjà morte de rire à cause de ma future allure d'évadée fiscale. Par contre le premier salaire le 25 août, ça risque d'être chaud les finances.

- Au boulot on parle anglais, allemand et accessoirement français. Une sacrée mosaïque. Je connais les trois langues, mais l'allemand oral a une tendance à muter en suisse-allemand qui me laisse parfois un peu... pataude, disons. Va me falloir des rudiments in vivo, je crois bien.

- Entre le clavier allemand au bureau (Qwertz pour les intimes), le Qwerty au labo et l'Azerty sur mon PC perso, je sais plus trop trop écrire...

- Le taux de change dont je parlais ne s'applique visiblement pas en gare aux billets de train. Pour un trajet Bâle-Strasbourg, 10 ou 15 euros selon leur pataquès période bleue/blanche** en France, payé au guichet à Bâle... 31 CHF. Me suis fait avoir. Au final, il s'avère que quand t'as passé la douane à la gare, il y a un de ces petits distributeurs TER du côté français (quand j'aurai le temps, j'éditerai cette note avec des photos)

*Paraît que le distributeur automatique du Crédit Mutuel à côté de la gare de Saint-Louis propose des euros et des CHF, sans frais.

** Vous connaissez ces billets de TER taille carte de crédit sans heure spécifiée, où il faut connaître la période ? Y avait un couple de lycéens dans mon compartiment qui s'est fait avoir par le contrôleur pour cette histoire de bleu blanc. J'vous jure que le contrôleur qui vous cite en exemple à ces deux-là parce que vous avez bien compris, c'est très gênant. Surtout que :
- j'ai 6 ans de plus qu'eux et prends sans doute le train bien plus souvent
- quand ils ont changé le tableau il y a genre deux ou trois ans, j'étais quasi aussi paumée qu'une novice
- et là si j'ai pas eu de problème, c'est parce que le calendrier de la semaine était affiché sur le distributeur.
Comme quoi, si t'y connais rien et que t'as pas un minimum de chance, tu te plantes, c'est quasi obligé.

vendredi 2 juillet 2010

Une chanson pour une langue

J'avais depuis longtemps dans l'idée de poster une petite liste "Une chanson pour une langue du monde"... On va dire trois maximum, allez, par langue citée, et selon les idées qui viennent... Si ça vous amuse essayez, c'est l'occasion de découvrir des trucs !

Français Bon, c'est un peu ma langue maternelle quand même... Vu que j'aurai d'autres occasions de parler de ça, on va dire que y a pas longtemps j'ai redécouvert Thomas Fersen et son Monsieur qui m'a bien amusée, super originale cette chanson. Ne pas oublier La lettre de Renan Luce, je trouve le clip trop mignon, et en général l'artiste est à découvrir si pas déjà connu. Sinon d'autres grands classiques, Emmenez-moi (Aznavour), Je ne suis pas un héros (Balavoine), Foule Sentimentale (Souchon)...

Monsieur (Thomas Fersen)
La Lettre (Renan Luce)
Foule sentimentale (Alain Souchon)

Anglais
Pareil, y a un sacré répertoire ! J'ai déjà parlé d'ABBA, de Nightwish et de Loreena McKennitt, donc je vais pas y revenir. Pour les traditionnels, j'ai au moins une demi-douzaine de versions chacun pour Scarborough Fair, Amazing Grace et She Moved Through The Fair... Sinon ? Me viennent à l'idée la très anglaise (!) Borders of Salt de Dan Ar Braz, Sally MacLennane des Pogues...

The Sound Of Silence (Simon and Garfunkel)
Marrakesh Night Market (Loreena McKennitt)
Sally MacLennane (The Pogues)
Et en bonus : la chanson universelle universellement chantée
Amazing Grace (version de Il Divo) et Amazing Grace (version de Hayley Westenra)
Then when I've first begun ;)


Allemand Bon, j'avoue, la pile commence à diminuer. Il y a en premier lieu le groupe allemand Wir Sind Helden (Nous sommes des héros), et particulièrement leur chanson Aurélie, qui parle d'une jeune française pas habituée aux coutumes du flirt allemand "Du erwartest viel zu viel, die Deutschen flirten sehr subtil" (hein mon chéri qui parle pas allemand ?)... Par contre, qu'Aurélie s'étonne que les garçons fuient les filles qui les sifflent... heu, en France aussi, une fille qui siffle les mecs n'est pas forcément la mieux vue du monde, ou c'est moi qui vis sur une autre planète ?
Sinon, je dirais Deutschland, des Prinzen, qui m'a toujours bien amusée par son côté antipatriote (un peu Hexagone de Renaud en allemand, si vous voulez), et Engel, la version chantée par Gregorian (il semblerait que ça soit de Rammstein au départ mais là j'avoue j'ai pas accroché, c'est pas mon style). Ah, y a aussi ça que j'ai vu dans La vie des autres, et qui m'a beaucoup plu (m'en voulez pas trop du sous-titrage en euh je sais pas... hongrois ?)

Aurélie (Wir Sind Helden)
Deutschland (Die Prinzen)
Engel (Gregorian)

Espagnol De pire en pire, je n'y connais rien, mais Solo Le Pido A Dios, de Carlos Nuñez, m'a bien plu, et le Mujer Contra Mujer de Meccano. Et pour la dernière je vais tricher un peu...

Al Andar (ABBA, version espagnole de Move On)
Solo Le Pido A Dios (Leon Gieco)
Mujer Contra Mujer (Mecano)


Italien
Alors en italien, je vais pas vous citer des opéras quand même (Tosca !). Con Te Partiro par Bocelli, ou même Mai de Josh Groban...

Mai (Josh Groban)
Con Te Partiro (Andrea Bocelli)

Portugais
Comme pour l'espagnol j'en connais peu, mais j'aime bien O pastor de Madredeus. Très bucolique.

O Pastor (Madredeus)

Gaélique
Jimmy Mo Mhile Stor, dont je ne possède que la version des Rankins même si je me doute qu'il y en a des mieux (vouloir rajouter des couplets et le faire en anglais parce qu'on parle pas gaélique, j'ai toujours trouvé ça marrant), ou Oro, de Maire Brennan (qui n'a rien à voir avec de l'or, mais tout avec un nouveau-né).

Jimmy Mo Mhile Stor (The Rankins)
Oro (Maire Brennan)

Latin Bon on va dire O Fortuna de Carl Orff, en désespoir de cause (je suis pas super convaincue par la traduction de la vidéo par contre)... (c'est quoi la langue d'Adiemus, j'ai jamais trop su ?)

Yiddish
J'en ai chanté deux cette année : Ojfn Forel (une chanson sur un veau abattu et un oiseau dans le ciel) et Hanerot Halalu (une chanson pour Hanukka). Bon elles m'ont pas plu plus que ça, donc j'ai un peu la flemme de chercher des liens là...

Swahili
Jambo Bwana. J'y comprends pas grand-chose mais en gros c'est une salutation, un "bienvenue" plutôt sympa (Hakuna Matata ça vous parle je suis sûre ?)...

Bon, dix langues ça fait déjà pas mal, non ?