vendredi 29 octobre 2010

Werber + maths = 3

J'étais en train d'écrire un autre article quand j'ai repensé à ce livre. Le prix encore dessus est en euros, et je me souviens que j'étais au collège quand je l'ai acheté, c'est donc 2002.

Encyclopédie du savoir relatif et absolu, ça s'appelle. De Bernard Werber. Un titre pompeux qui dissimule un grand nombre d'anecdotes, plus que de véritable savoir à mon sens (entre l'onironautique et la sexualité des punaises de lits (sic), honnêtement, mon cœur balance). Bref, de la littérature de gare, au mieux. Et pourtant je ne suis pas si exigeante.

A la page 180 de ce bouquin, il y a un chapitre fascinant :
"1+1 = 3, cela signifie que l'union des talents dépasse leur simple addition"
Admettons.
Blabla philosophique qui se termine par :
Cela dit 1+1=3 peut gêner beaucoup de gens qui diront que ce principe philosophique est nul puisque mathématiquement faux.
Pour le moins...
Pourtant, prenons l'équation vérifiée (a+b)*(a-b) = a² - a*b + b*a - b². A droite -a*b et +b*a s'annulent, on a donc (a+b)*(a-b) = a² - b².
Jusque là pas de problème, c'est exact, c'est ce qu'on appelle une identité remarquable. Un truc qu'on apprend en 3e donc, pile l'année où j'ai acheté ce machin.
Divisons les deux termes de chaque côté par (a-b), on obtient donc : [(a+b) * (a-b)] / (a-b) = (a² - b²) / (a-b). Simplifions le terme de gauche : (a+b) = (a² - b²) / (a-b).
Désolée, avec Blogger c'est pas super beau graphiquement, il est pas prévu pour les fractions non plus. Pour le fond, correct a priori, mais il aurait quand même été bien de préciser qu'on ne peut réaliser cette opération que lorsque a est différent de b, i.e il ne faut pas avoir a=b. Les mathématiques de base comme avancées interdisent toujours, toujours, toujours dans ce genre de calculs, la division par zéro. (A ce stade, si je tombe sur quelqu'un qui pinaille sur les notions de topologie alors que c'est pas le sujet dans cet exercice, je le mange. Vivant. A la petite cuiller.) Je parle donc d'une exclusion qui devrait figurer dans tout raisonnement mathématique rigoureux.
Reprenons.
Posons a = b = 1.
Et voilà, la condition sine qua non de l'opération précédente est foulée aux pieds... Cela marque le début du tissu d'absurdités.
On obtient donc (1+1) = (1-1)/(1-1)
Nan mais moi, déjà, voir écrit un truc pareil, ça me brûle les yeux. Et ensuite, sans honte :
Lorsqu'on a le même terme en haut et en bas d'une division, celle-ci = 1.
Tu demandes à n'importe quelle calculatrice de te donner le résultat de la division de 0 par 0, ou même de 1-1 par 1-1 si elle le peut, ta calcultruche (je sais pas comment j'ai réussi à taper ça mais je le laisse, c'est joli) te dira jamais "ça fait un". Elle va juste de traiter d' ERROR, ou de Syntax Error si elle est un peu plus évoluée.
Bref, sa dernière affirmation est vraie, à une exception près qui est précisément ce cas, quand ces deux termes sont égaux à zéro...
Pour résumer la fin, il en arrive donc à l'élégante conclusion 2=1, donc 2+1=1+1, donc 3=1+1.

La preuve par trois, si j'ose dire, qu'à l'aide une opération unanimement interdite par les mathématiques on peut arriver à dire n'importe quoi. Ben oui, pour reprendre vos mots monsieur, ce principe philosophique est et reste mathématiquement faux, quel que soit le chemin par lequel on passe. Les maths ça se contourne pas. Si une affirmation est fausse, tous les raisonnements qui prétendent y arriver seront faux. C'est comme ça, et si vous voulez de la philosophie de comptoir, dites-vous que cette immuabilité fait partie de la consistance du monde.

J'ai lu ce livre en 2002, à 14 ans, et j'ai déjà trouvé l'erreur à cette époque. Ce qui veut dire que monsieur écrivain d'une "encyclopédie" peut déjà être corrigé par un collégien.
Ca craint.

Et ça m'a coupé toute envie de lire Werber par la suite, verdict confirmé deux ans plus tard par la lecture du Papillon des Etoiles, acheté pour offrir mais l'occasion du cadeau ne s'est pas faite. M'est tombé des mains au bout de quelques pages. Il y avait pourtant de quoi faire avec une ancienne star/championne/je sais plus, estropiée par un accident de la circulation, et en parallèle le responsable de l'accident qui le vit mal. Ben non. Ca fait flop. Les personnages sont plats, inintéressants, colorless.

Paraît que la série des Fourmis vaut le coup, mais je doute de jamais la lire, du coup.

jeudi 28 octobre 2010

Unexpected

J'ai pas moins de cinq brouillons commencés à propos de tout et n'importe quoi, que je finirai bien par publier un jour, mais en attendant je vous propose une photo (qui date déjà pas mal et que je viens de retrouver dans mon PC) :

Ah bah oui je suis dans l'obligation de vous mettre juste un lien, parce qu'allez savoir pourquoi Blogger fait son sale con depuis mardi que j'essaie d'uploader cette image, ce que j'ai jamais réussi... et quand j'héberge l'image ailleurs, elle arrive bien sur Blogger mais en format tellement king size qu'au final tu vois rien.

Donc un parc à Toronto, août 2009. Quand on pense au nombre de panneaux en France qui portent l'inscription inverse, ça commence souvent par faire sourire... Pas vous ?

A venir donc, si j'en crois la liste de mes brouillons : mes madeleines de Proust, souvenirs de classes prépa, les langues de Bâle, une histoire de balance et un bouquin.
Sine die, dans l'immédiat...

mardi 19 octobre 2010

Donnerstag, den 31. März 2011...

Nan mais j'ai vraiment pas de pot avec cette période de l'année.

L'événement parisien dont je parle dans mon lien devrait logiquement se reproduire, cette année, le jeudi 31 mars. Un concours où j'ai fini deux fois dans le top 10 dont une sur le podium. Concours étudiant : je n'ai plus que deux participations.

Et là, en cherchant des concerts...
Within Temptation, jeudi 31 mars 2011, Bruxelles

J'aime beaucoup Within Temptation.
Je devrais habiter en Belgique à ce moment-là (enfin si ça s'appelle encore Belgique...).

Ai plus qu'à prier pour que par chance ça soit le 7 avril cette année...

Warum ?

Einige Wörter

J'aurais même dû dire viele Wörter, car j'en ai beaucoup à dire :

- Si j'avais encore l'heur de croire que certain journal dont le nom commence par Fig et finit par (h)aro était encore un journal digne de ce nom, me voilà cruellement détrompée.

- J'adore quand quelqu'un de ma connaissance pas français parle des mouvements sociaux actuels, et de la révolte face à la réforme des retraites. Et pas en bien. Ca pourrait être une belle occasion de débattre, mais ça a vite tourné court, et je me suis pas sentie trop écoutée quand je dis que ce qui m'embête c'est moins le report de l'âge légal que tout ce qu'il y a à côté, comme ça, ça, ça ou même ça*...

- Je trouve cet article très modéré par rapport à ce qu'il raconte. Personnellement, sans aucun doute, j'aurais été beaucoup plus virulente. Voyons le passage le plus important : "Les chiffres d'abord: 91,4% des diplômés de master (à bac plus cinq) ont un emploi trente mois après leur diplôme." Et pour Pécresse c'est un bon résultat ? Presque 10% des Bac+5 au chômage deux ans et demi après avoir obtenu leur diplôme ? On n'a pas les mêmes standards. Et elle doit pas savoir la galère que c'est, deux ans et demi de chômage quand t'as pas cotisé avant. Sans compter que l'article - et l'étude aussi, qui se contente de comparer les universités, moi qui attendais plus développé que l'article, quelle déception quand j'ai ouvert la page - reste absolument muette sur les salaires, la proportion d'emplois stables (CDI), ou celle d'étudiants qui trouvent un emploi pour lequel leurs études ont servi à quelque chose (combien des 86% des diplômés en lettres et sciences sociales qui ont trouvé un emploi bossent en caisse chez Leclerc ou Quick ?). Consternant.

- J'ai acheté le dossier du Monde sur le Brésil la semaine dernière. Intéressant, mais comporte notamment (= je ne l'ai pas encore fini) une intéressante contradiction en l'espace de quelques pages. Page 8, les citations de Lula, notamment celle-là "Quand on arrive ici, à Windhoek, on n'a pas l'impression d'être dans un pays africain. Peu de villes au monde sont aussi propres, avec une architecture aussi belle", et page 19 intitulée "Quand Lula commet bourdes et bévues" : "Six ans plus tôt, arrivant en voyage officiel à Windhoek, il s'était dit surpris que "la Namibie ne ressemble pas à un pays africain", ajoutant à propos de sa capitale : "Peu de villes dans le monde sont aussi propres et belles". Je pars du principe que Lula n'a pas décliné cette phrase deux fois, je ne pense pas faire erreur. Sans même prendre en compte la non-fidélité des citations sur les deux pages (ça serait pourtant la moindre des choses), si on fait un peu gaffe à la sémantique, j'ai quand même l'impression que la première laisse un doute sur le fait que la supposée saleté de l'Afrique puisse n'être qu'un préjugé, alors que la seconde ne laisse pas du tout ce doute. Je ne sais pas en quelle langue Lula a prononcé ce discours, en anglais, en portugais ? En tout cas je n'ai pas réussi, encore, à retrouver la citation originale, et vu que je n'ai jamais entendu parler en Europe du buzz que ça aurait - j'insiste sur le conditionnel - provoqué, je ne saurais imaginer quelle est la bonne version. J'ai juste trouvé ça (en portugais), mais ça ne me paraît pas certain vu l'absence de guillemets, je vais donc continuer à chercher.

- Maître Eolas demande de faire passer le mot alors je le fais passer à mon bien plus mince lectorat. Contexte, pour résumer, mais c'est développé dans l'article : la France venant d'être condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme sur la question des gardes à vue, la législation étant non conforme. Bref, la Chancellerie, au lieu de mettre tout ça en conformité, imagine un nouveau régime, une parfaite zone de non-droit joliment nommée "audition libre". En gros, c'est l'interrogatoire comme en garde à vue, sauf que t'es pas enfermé certes, mais aussi qu'on ne te précise pas tes droits, qu'on ne te précise ni de quelle affaire il s'agit ni que "tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous", i.e. tu mènes la conversation complètement à l'aveugle, seul et sans défense.
Conclusion du maître :
"Alors si cette cochonnerie de projet de loi devait passer, retenez d’ores et déjà ce principe, et faites passer le mot : libre audition, piège à con. Si des policiers vous proposent une audition libre, acceptez, puis dites que vous décidez librement de ne faire aucune déclaration et de ne répondre à aucune question, et que vous allez partir librement, après leur avoir librement souhaité une bonne fin de journée. Si les policiers vous menacent alors de vous placer en garde à vue, vous saurez que cette proposition d’audition libre n’avait pour seul objet que de vous priver de vos droits. Vous voilà en mesure de les exercer. Vous les avez bien eus. Pas un mot sans un avocat à vos côtés."
Ma conclusion à moi, c'est qu'au vu des propos plus tôt dans l'article, "Dans un pays respectueux du droit en général, ou professant une faiblesse pour les droits de l’homme, le pouvoir législatif se ferait un devoir de voter promptement une loi nous mettant en conformité avec ces principes. C’est par exemple ce qu’a fait la Turquie, et avant même d’être condamnée par les arrêts Salduz et Dayanan. Dès que les autorités turques ont compris, elles se sont mises en conformité en 2005 (les arrêts sont tombés fin 2008). En France, on fera à la française. C’est à dire qu’on fera voter une loi qui tentera de contourner cette décision. Les droits de l’homme sont chez nous trop précieux pour fréquenter les commissariats sales et vétustes." on n'est pas super bien placés pour donner des leçons à la Turquie en vue d'une intégration dans l'UE...
C'est très résumé, et l'article original est bien plus intéressant, il fait même sourire parfois, ce qui sur ce genre d'exaction est un exploit. Les commentaires aussi sont intéressants, surtout ceux concernant le fait que n'avoir rien à se reprocher ne signifie pas que tout ce qu'on peut dire dans ce genre d'interrogatoire est sans danger (94 à 97, 108, 119 à 121, 131), ainsi que les abus dont témoigne le commentaire 75 notamment.

- Faudrait vraiment que je retrouve un certain bouquin pour vous en parler, mais ça devra attendre genre une grosse semaine...

*La présence d'une entreprise sur le territoire compte visiblement plus que le droit du travail des salariés dudit territoire pour certains politiciens. Tu m'étonnes que certains patrons se croient tout permis après.


mercredi 13 octobre 2010

Eifersucht ?

Après deux ans, je sais toujours pas si je sors avec un vrai jaloux ou un soi-disant jaloux pour emmerder le monde en général et moi en particulier. Ca doit être comme toutes les vérités, quelque part entre les deux extrêmes. Et vu que j'ai des amis au masculin, on peut avoir je dirais pas au quotidien mais au moins à l'hebdomadaire des discussions comme celle-ci (sur Skype dans ce cas) :

[22:42:53] Seer: mais je pourrais dire aussi que je veux aller voir Wir Sind Helden à Berne ou à Zurich
[22:44:17] Tryskel: qui t'attend à berne ?
[22:44:54] Seer: personne, pourquoi ?
[22:45:08] Seer: ni à Zurich d'ailleurs :P
[22:45:08] Tryskel: ben, je sais que tu as une nouvelle conquête à zurich...
[22:45:24] Seer: ... crétin, c'est confirmé
[22:45:54] Tryskel: ta relation avec lui qui est confirmée ?
[22:46:42] Seer: non, chéri, il est confirmé que tu es un crétin auprès de l'ISMJ
[22:46:50] Tryskel: :D
[22:47:33] Tryskel: ... traduction ?
[22:47:52] Seer: Instances Supérieures de Mon Jugement :D
[22:48:09] Seer: (t'as mis un moment à demander quand même, t'as cherché sur Google ?)
[22:48:20] Tryskel: ...$
[22:48:47] Tryskel: les liens les plus nombreux, c'était International SportsMed Journal

Non, je ne mène pas une double vie, j'ai juste un correspondant zurichois qui m'aide à apprendre l'allemand pendant que je l'aide à apprendre le français. Je ne l'ai même jamais rencontré.
Fatigant, parfois. Tellement qu'il m'arrive d'avoir envie de flirter avec un mec juste pour le faire enrager euh lui faire plaisir.
A bon entendeur...

lundi 11 octobre 2010

Comment les rendre fous à la CAF

Facile.
Installer un couple en concubinage dans un appart pendant un an.
Envoyer la fille à l'étranger (en atomisant son dossier au passage, sûrement), et le mec dans un nouvel appart où il demande donc une nouvelle alloc.

Déjà là le dossier a coincé, parce que la CAF a fusionné les deux dossiers pour en faire un seul de deux concubins, et aujourd'hui faut encore les séparer.

L'année d'après (si tout va bien), je reviens de l'étranger (on verra si j'ai disparu des fichiers), on revient en concubinage, et on recommence le binz.

Là normalement on en envoie un ou deux à l'asile.

samedi 9 octobre 2010

Widersprüchlich

Je voudrais faire un parallèle.

Entre un point 1, une ligne de conduite :
"Je mène une réforme pour faire des économies budgétaires, je clame que je me fous pas mal de ce que la population bruyante dans la rue en pense vu qu'il faut absolument l'amener à son terme pour la santé financière du pays"
Et un point 2 qui se présente sous la forme d'une action :
"J'achète une pleine page de pub dans un journal gratuit national pour convaincre la population que la réforme est juste"

Ah ? Ca va pas ensemble ? Tant sur le plan de l'argent que sur celui du "je m'en fous" ?

Comme c'est étrange.

Le point 1, c'est donc la ligne de conduite du gouvernement français face à la réforme des retraites. On la connaît tous, je ne m'étends pas dessus.

Le point 2, c'est la page entière officiellement estampillée publicité d'hier que j'ai eu l'occasion de trouver dans le 20 Minutes (français, pas suisse-allemand) abandonné dans le train par un précédent passager. La publicité provenait donc du gouvernement, et était censée expliquer pourquoi la réforme était juste, via deux exemples très peu développés. Le premier, censé vanter la prise en compte de la pénibilité, m'a surtout fait penser qu'elle était bien moins prise en compte qu'avant la réforme, et le second concernait les parents d'enfants lourdement handicapés (loin de moi l'idée de mépriser leurs difficultés, mais on se gardera bien de parler des parents d'enfants tout court qui se retrouvent dans l'obligation de prendre des congés parentaux faute de crèches et qui se voient dans l'impossibilité d'accumuler des trimestres pendant un certain temps).

Ah, ça se voit que sur moi la pub est contreproductive, et que j'ai vraiment l'impression qu'on m'a prise pour une abrutie ? No kidding !

Mais en dehors de toute considération de justice ou pas justice, une bonne économie se doit d'être coûteuse, c'est bien connu.
(C'est qui qui a dit ça déjà ?)

J'ai bêtement laissé le journal dans le train, mais celui de lundi a des chances de contenir encore cette pub avant la mobilisation de mardi... En tout cas si je parviens à la récupérer j'en mettrai ici une copie.


EDIT du 11/10 : je ne suis pas la seule que ça gêne, on dirait... (mais c'est pas cette pub que j'avais vue)