mercredi 17 novembre 2010

Sprachen in Basel

Sprechen Sie Deutsch in Basel ?

En ce qui me concerne, la réponse est clairement non. L'allemand a toujours été pour moi une langue difficile sur certains points : le genre des mots, l'ordre des mots dans une phrase, les pluriels et la place de l'accent tonique, voilà mes quatre bêtes noires (en particulier la dernière, à propos de laquelle je n'ai eu aucun cours ni trouvé aucune documentation).

Mais alors quand tu vis en Suisse allemande, c'est encore mieux. Rien que la salutation Griezi** m'a longtemps échappé. En ce qui me concerne je rentre en France tous les week-ends, auprès de mon chéri (qui lui ne vient pas à Bâle car j'ai pas de place chez moi, et en plus faut payer pour recevoir des invités dans mon cagibi), et la langue de mon boulot c'est l'anglais, donc mes contacts avec l'allemand local sont relativement limités.

Alors je dis que la langue du boulot c'est l'anglais. Mouais. Pour me contredire, il suffit de regarder n'importe quel panneau sur un bâtiment ou un conteneur (Warenannahme, Haupt Eingang, Braunes Glas*, tout ce qu'il y a de plus anglais), ou d'aller dans un des restos du boulot sous-traités à d'autres compagnies locales, dont les employés ne sont pas nécessairement anglophones. Sans même compter les communiqués officiels, souvent en anglais et en allemand, qu'on reçoit par mail. Version française de temps en temps, et parfois (rarissime) l'italien (ça reste une des langues officielles du pays, bien que peu parlée ici).

De plus, on parle un anglais de non-anglophones. C'est-à-dire que toutes les fautes d'anglais que les non-anglophones font ressortent régulièrement, du genre mettre le present perfect au lieu du présent dans une phrase contenant for ou since. Français comme Allemands comme Suisses, pas de discrimination. En passant, un truc qui révèle souvent un natif germanophone, c'est quand on le fait maintenir un long discours en anglais, et qu'au bout d'un certain temps ça glisse et work devient "veurk" ou worry "veurry". Il doit bien y avoir des trucs qui révèlent les francophones aussi... Sans compter que tu entends souvent des phrases surréalistes comme "It was erstaunlich"... On se retrouve au final à parler un sacré patois, sors-moi les tools pour le Massenspektrometer.

Puis y a les fois où tu sors du boulot. En général, c'est pour les conversations courantes et relativement brèves (commerçants, voisins, etc.), ça je m'y retrouve plutôt bien. Mon contact avec l'allemand est donc plutôt superficiel, et je progresse plus par la lecture en allemand et le bouquin de points de grammaire que je révise de temps en temps***... Va falloir arranger ça par un autre contrat en Allemagne.

Billet bâlois dès que j'ai le temps d'aller faire des photos sur lesquelles il fasse un minimum jour (et beau, allez, rêvons un peu****), j'ai envie depuis longtemps d'aller faire le tour des "Tor" bâloises notamment. A suivre...

* Traduction seulement sur demande pour cette fois. J'ai la flemme.

** Préambule local. Paraît qu'on dit Gruezi, mais alors il me faut vraiment plus d'imagination que je n'en ai pour entendre un U dans ce mot.

*** Rien travaillé depuis près d'un mois, ni allemand, ni italien, ni portugais, ni rien. J'ai honte.

**** Paraît qu'il a fait un temps magnifique le week-end que j'ai eu l'idée saugrenue de choisir pour aller en Belgique et y saluer les routes inondées...

6 commentaires:

  1. Je te plains, je suis allée rendre visite à mon beau-frère à Zürich et j'ai trouvé que c'était difficile de parler: on ne peut pas vraiment faire semblant de savoir parler le suisse-allemand, et quand on parle le bon allemand on ne parle pas vraiment la langue de l'endroit... bref, une situation étrange!

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  2. Ah nan tu fais pas semblant, c'est sûr. Ou alors t'as l'air d'un sacré clown. Au moins ils comprennent l'allemand classique, c'est toujours ça...
    Ce n'est pas encore si terrible, comme je l'ai dit le Suisse-allemand n'est pas mon quotidien. Au boulot, français et anglais. Rien que m'imaginer parachutée vraiment en Suisse allemande sans bouée me donne (linguistiquement seulement, bien sûr) des sueurs froides.
    Ceci dit, dans ma recherche en Allemagne, je serais bien inspirée d'éviter la Bavière aussi, apparemment.

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  3. pourquoi utiliser l'anglais?!?

    faut se mettre à l'allemand! juste une question de respect...des autres et de soi même!

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  4. Pourquoi utiliser l'anglais ?
    Parce que je travaille dans une boîte internationale dont c'est la langue officielle. Et en ville, ainsi que face aux prestataires externes que je croise à la boîte, peut-être que je le disais pas assez clairement mais j'utilise exclusivement l'allemand.
    Je veux bien croire que c'était pas assez clair et qu'il s'agissait d'une méprise, mais je dois dire que je n'apprécie guère le ton condescendant sur le respect de quelqu'un qui n'a visiblement pas lu plus que ces quelques lignes pour en savoir plus, vu qu'autrement il saurait que je parle déjà l'allemand. Comme je l'ai dit, je ne maîtrise pas le suisse-allemand, qui est relativement différent.

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  5. "Sors moi les tools pour le Massenspektrometer."
    J'adore!
    (Pis moi, j'aime pas les gens qui critiquent sans laisser leur nom; c'est trop facile!)
    L'an dernier, pour la grippe, il y avait des spots en schwyz, et le sous-titrage était en "bon" allemand: décalage garanti!
    (Le Blashund du vérificateur de mot, c'est quel genre d'instrument de musique?)

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  6. Celle-là j'avoue je l'ai un peu exagérée, les trois langues sont en fait sorties en deux phrases, j'ai un peu contracté, mais le sens était là. Par contre "it was erstaunlich" est réel.
    Au moins, sur le campus, le suisse-allemand est relativement limité.
    Mon ex (suisse, francophone, mais habitant Zurich), avait un dico de suisse-allemand (schwiitzerduutch que ça doit s'écrire cette barbarie). Je l'ai regardé une ou deux fois. Ca m'a fait peur. Bon après t'as en plus les variantes, basler, berner, zürcher...
    Faudrait que je prenne en photo les pubs en dialecte que je vois aussi, mais elles sont relativement rares vu que c'est surtout oral.
    (Bon faut que j'aille bosser moi, il est presque 9h...)

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