mercredi 25 mai 2011

Comme le temps passe...

On est déjà presque fin mai et je n'ai pas vu passer le mois...

- à chercher un F1 à Strasbourg - trouvé, reste plus qu'à avoir les clés, l'aménager et le meubler, ouéééééééé....

- à chercher une chambre meublée à Karlsruhe pour ce stage restant à faire - je réponds à plein d'annonces, ça se précise, je suis confiante pour juillet,

- à chercher une bourse de subvention pour ce même stage, sinon c'est mes économies de Suisse qui vont y rester - Erasmus m'a renvoyé un "bah non on subventionne que le premier stage d'une année césure". Ah vous l'aviez pas demandée à l'époque, ah vous l'auriez pas eu de toute façon vu la belle paye, ah ce stage est tout aussi obligatoire que le premier, ah si vous aviez fait ce stage non payé en premier et non en troisième vous auriez même été dans les prioritaires pour les sous ? Rien à fiche. Pas de sous, ça vous apprendra à vouloir vous former sur le tas tiens. Je cherche les solutions de recours mais c'est chaud patate.

- à découvrir que mon copain n'avait pas finalement si envie de rompre que ça, et à donner une chance de réparer une relation (et une confiance, la mienne) franchement endommagées...

- à hésiter pas mal de temps sur ce que j'allais faire concernant le point 1 du coup,

- à faire tout ce qu'il fallait pour se pré-inscrire au master recherche de sciences analytiques de l'université - joindre tout le programme officiel de prépa PCSI et PC, un cursus national, dans le dossier papier de candidature ? Non, sans déconner ?

- à contacter un labo du CNRS lié à ce master pour le stage de dernière année (entretien dans une semaine, si ça marche ça sera une sacrée épine dans le pied en moins pour l'an prochain...

- à prier pour être admise dans le module complémentaire que je veux l'an prochain également -si j'avais su que les notes obtenues aux exams l'an dernier feraient peut-être l'objet d'une sélection, j'aurais peut-être plus travaillé...

- à régler mes problèmes avec mon père - qui ne boude plus mais continue à se comporter pareil sans avoir compris ce qui n'allait pas, spa encore ça...

- à cuisiner et à faire des tests - note pour moi même, sympa cette marinade de sandwich grec, j'ai doublé toutes les doses vu ma quantité de viande... et ça pue l'ail dans tout l'appart dès qu'on touche le saladier... donc 1 gousse suffit, deux (quatre dans mon cas) c'est carrément trop... Par contre j'ai réalisé le gâteau impossible de E. dont je ne trouve plus le lien. Il a très bien réussi à un détail près, le gâteau au chocolat était 3 à 4 fois plus épais que le flan... Merci beaucoup à E. tout de même, je réajusterai la prochaine fois. Ceci dit le gâteau a bien étonné mes collègues, objectif atteint.

Même quand les gens en général et ton père en particulier te considèrent comme oisive car en vacances, la vie peut être un peu compliquée parfois.

vendredi 6 mai 2011

Tournants

Billet défouloir et complètement décousu juste après. Accrochez-vous ça va tanguer.

Comme E. l'a deviné il y a déjà un bout de temps, je pars bientôt à Karlsruhe. Juillet précisément. En attendant, rien à faire de particulier.

Sauf que ces vacances que j'ai attendues avec tant d'impatience, ben, elles viennent de prendre un tournant imprévu. Disons que concrètement, je n'ai pu que regarder ma relation amoureuse, vieille de presque trois ans, s'écraser comme un avion de ligne sur une montagne sans rien pouvoir y faire. Le moral, ça va pas super bien ; disons que j'hésite pas mal entre l'appréciation (on va pas dire l'euphorie quand même) d'une liberté à laquelle j'aspirais visiblement quelque part, et la grosse, grosse, grosse déprime.

En attendant, en pratique, je n'ai plus de logement et en trouver un pas cher à Karlsruhe s'annonce super compliqué. Et je n'en ai plus depuis longtemps à Strasbourg non plus... Et mes projets pour les vacances, va falloir les revoir.

Et mon père qui veut que je vienne en Bretagne si je veux me faire consoler.
Ben c'est gentil, c'est vrai, mais...
Rien que l'idée me déprime encore plus.

Parce que je crois honnêtement que mon père est incapable de consoler qui que ce soit. Il sait pas, c'est tout. En tout cas, pas moi. J'ai déjà exposé ici les relations particulières que j'ai avec ma famille paternelle, mais les choses évoluent de mal en pis.

Le problème, c'est que mon père ne va pas accepter le fait que je n'aie pas la moindre envie de "me faire consoler en Bretagne" (j'en ai marre que mes pensées me viennent en anglais, j'ai failli écrire "won't take no for an answer").
Ma mère n'en aurait pas fait tout un pataquès si je n'étais pas venue et étais restée silencieuse pendant un certain temps. Ce qui n'arrive jamais d'ailleurs, parce qu'on est relativement proches, qu'on arrive à discuter facilement. Avec mon père, non. On ne vit tellement pas sur la même planète... (D'où les doutes sur la consolation, comment on peut consoler quelqu'un sans le comprendre...)

Je pourrais citer des tonnes d'exemples, comme ça. Mais quand ma mère m'a parlé d'un truc sorti d'un de ses multiples bouquins de psychologie - faut que je précise à ce stade que ma famille maternelle est relativement branchée psycho, notamment ma cousine qui l'étudie, alors que pour moi la psycho c'est un trou noir, et je n'y connais rien de rien de rien. Bref, elle me sort de ses bouquins de psycho le concept des "relations à somme zéro". Je ne suis pas douée pour expliquer la psychologie alors je n'essaierai même pas, mais disons que pour moi, cela se manifeste par une angoisse constante de la "réciprocité" que mon père semble attendre en permanence pour son affection et les cadeaux qu'il fait. Visites exigées dès que j'ai le malheur de passer à moins de 300 km (j'approche plus la Bretagne par accident, juré), coups de fil attendus régulièrement sous peine de bouder ou provoquer une querelle familiale, et ce même si je suis super loin, super occupée ou rien à raconter (qui l'intéressera s'entend, ce qui limite grandement les possibilités). Ça se manifeste innocemment, par exemple par les remarques "oh, tu te souviens quand je t'avais offert ça ?" qui, quand elles deviennent aussi récurrentes, ne sont plus innocentes.

Du coup j'ai notamment du mal avec le fait qu'il me donne un peu d'argent tous les mois depuis cinq ans que je suis dans mes études (alors que bon, ma mère quand j'étais mineure s'est débrouillée toute seule), et qu'il ait voulu me reconnaître à ma majorité (jamais fait, et je m'y refuse - n'y voyez aucune influence maternelle). Toujours l'impression qu'il va exiger la reconnaissance en échange, alors que, de fait, vu que je suis boursière je n'ai pas vraiment besoin de cet argent. Argent complété tous les ans à mon anniversaire et à Noël : ça aide mes économies c'est sûr (aujourd'hui assez ébouriffantes pour une étudiante), mais j'ai aussi l'impression assez gênante derrière que lui il ne se casse pas la tête pour me chercher une idée de cadeau tellement il me connaît mal ! (oui je sais, y a des parents qui délaissent complètement leurs enfants, blabla. Je sais. Et sachez bien vous que ça n'enlève rien à mon malaise permanent)

Ca ne veut pas dire qu'il ne m'aime pas, je ne doute pas qu'il m'aime vraiment.
Mais les relations à somme zéro, d'après le psy, et d'après la logique élémentaires, sont destinées à foncer direct dans le mur.
Je pense que tout ça, il n'en a même pas conscience.
Mais moi...

Avant-hier je l'ai eu au téléphone. Ca fait moins de deux semaines que j'ai pris la massue dans la gueule, j'arrive pas à faire semblant d'être motivée et de faire des projets pour venir, et là la consolation sort : "secoue-toi un peu, ça va bien hein, et je trouverais super super décevant de ta part que tu viennes pas" d'un ton pour le moins réprobateur.
Ben tiens.
Des consolations comme ça, je m'en passe très bien.
Et moins que jamais j'ai envie de réserver mon billet pour Quimper maintenant.

La prochaine étape, c'est la suivante : lui parler au téléphone, certes. De choses qu'il ne comprend pas et qui montreront à quel point il est en décalage avec moi. Et lui parler de feu mon grand-père maternel, son modèle, et la relation simple que lui avait avec ses filles et petites-filles.
Ca peut être intéressant comme expérience.