mercredi 30 juin 2010

La phrase du jour

Extrait des propos de Philippe Val dans Le Monde (du 20 avril, si tôt ?) censés justifier le renvoi de Didier Porte et Stéphane Guillon de France Inter, lu dans le Canard Enchaîné d'aujourd'hui :

"Le problème ce n'est pas Stéphane Guillon en soi, c'est sa place. Il n'est écrit nulle part que l'humour doive intervenir à 7h55."

A quand les plages horaires pour l'humour définies par le Parlement ?

Pour être de bonne foi, je suis toujours dans les premiers à taper sur les citations coupées d'un discours qui peuvent modifier son sens, mais quand on arrive à dire un truc pareil même dans un discours, je pense que je serais pas d'accord au final.

mardi 29 juin 2010

Ehemalige Elsässerin, zukünftige Schweizerin ?

Et voilà.
Examens réussis, ô miracle !
Ce qui veut dire, demain soir, direction Bâle !

(merci mille fois JvH pour ton encouragement, ça aide ;) )

mercredi 23 juin 2010

Histoire d'appartenance

Alors il paraît que je suis bretonne, de par les origines de ma famille, entièrement bretonne d'un côté, en partie bretonne de l'autre. On me l'a dit des dizaines de fois.
Paraît que j'en ai le sale caractère et l'entêtement. C'est sûrement vrai.
Mais qu'est-ce qui fait de toi un Breton bon sang ? Le sang justement ? Ou quand même un ne serait-ce que vague sentiment d'appartenance à la Bretagne, un lien avec elle ?
Je n'ai pas ce sentiment.
Je ne l'ai jamais eu.
Je commence même à tomber dans l'excès inverse. Avant même d'être descendue du train (Quimper, quand tu viens d'Alsace tu t'es donc déjà payé toute la traversée de la région et même celle du pays entier), je me sentais déjà comme une étrangère. Alors que pas du tout en arrivant à Porto, Zurich ou Toronto, où je n'ai jamais souffert du mal du pays. Et je m'attends à apprivoiser Bâle comme j'ai apprivoisé Strasbourg il y a deux ans.
Est-ce simplement dû au milieu dans lequel j'évolue quand je suis là-bas, et qui me fait l'effet d'être un poisson tiré hors de l'eau, tellement j'ai peu d'atomes crochus avec cette partie de la famille ? Un endroit où je n'ai pas d'amis, et tellement isolé que je n'ai aucune liberté de mouvement sans voiture ni même vélo ? Possible. Bismarck parlait de ses pénibles voisins à chiens. Moi j'ai redécouvert y a pas longtemps que j'ai la famille qui évolue comme un poisson dans l'eau dans un milieu dont certains membres sont capables de tirer un trait sur des années d'amitié à cause d'un chien bruyant, capables de te reprocher de pas trouver le temps de les appeler alors qu'eux ne le font pas davantage. Je me demande d'ailleurs s'ils ont mesuré ce que me coûtait de traverser la France dans toute sa largeur à la veille d'un déménagement simplement parce que je n'avais pas eu le temps de venir depuis trois ans. Et surtout celle où faut vraiment pas rester trop longtemps sous peine de devenir fou. Trois jours c'est bien. Alors vu la distance, tu te douteras que c'est pas souvent hein.
Je n'y ai pas passé un mauvais moment pourtant, au contraire. C'était même plutôt sympa de ne pas y voir une goutte de pluie, pour une fois, de se rappeler le goût de poissons et de fruits de mer très frais, de se rappeler à quoi ressemble l'océan, et la baie des Trépassés reste un de mes endroits préférés (pourtant qu'est-ce qu'elle est fichtrement froide et venteuse, mais grande, relativement peu peuplée et quasi sans algues)
Mais ce sentiment d'étrangeté ne me quitte jamais là-bas.
Jusqu'à la ville de D., très active il y a quelques décennies, qui me donne de plus en plus l'impression d'une ville fantôme, du fait de l'émoussement de la pêche en France.
Je n'y ai pas grandi, et la région où j'ai grandi, bien que n'y ayant aucune origine familiale, reste la mienne. Je lui porte un attachement que j'ai essayé d'éprouver pour la Bretagne en vain...
J'ai pourtant toujours aimé la mer, mais pas nécessairement là-bas. Et les algues tueuses de cheval sur les plages, celle qui ont défrayé la chronique l'an dernier, ont vraiment toujours été plus ou moins là, même si ça fait douze à quinze ans qu'elles sont devenues réellement gênantes. Au point de gâcher les souvenirs de plage d'un enfant.
Et voir tous ces gens autour de toi, si fiers d'être bretons, parfois même sans vivre ou avoir vécu en Bretagne, tu passes ton temps à te demander si tu n'es pas une extraterrestre. Et à simplement souhaiter être internationale, sans lien qu'on essaie de t'imposer, un peu comme un homme qu'on te demanderait d'aimer alors qu'il t'est au mieux sympathique, au pire exaspérant.
La Bretagne est bien certainement infiniment plus complexe que je la vois... Mais je ne parviens

mardi 15 juin 2010

Stress

Ca y est, il est là. Et bien installé le sagouin, pour quinze jours si je compte bien. Après c'est soit la joie, soit la grave, grave déception.
Justifier
Deux ans en école déjà, avec ses cours, ses semaines de labo, ses demi-journées à mélanger l'anglais et l'allemand. Et ses partiels. A chaque fin de semestre.

J'en profite d'ailleurs pour dénoncer un grand mensonge. On dit tout le temps aux futurs prépas, ouais la prépa c'est dur, mais après t'as les trois ans d'école peinard.
Mensonge, mensonge, mensonge. J'ai jamais autant galéré en prépa que maintenant. En cours de semestre je travaille moins bien, aucun contrôle continu sur les cours magistraux, qui sont trop bruyants ou pas assez structurés, je peine, sérieusement.

Et là donc, ce sont les partiels. Onze, et encore, on en a fait trois en cours de semestre. Sept finis, quatre restent. Y en a un demain.

Le problème avec les partiels, c'est la grande surprise des résultats à la fin. Au premier semestre, je suis sortie de X confiante, oué celui-là c'est bon j'aurai la moyenne (de 12 ici ! c'est ça qui est dur, 10 j'y arrive bien, je serais plutôt entre 11 et 12), et de Y deux jours plus tard super agacée : arrivée en retard cause bus, copie super brouillon, rien de satisfaisant, cata cata. Bilan : 5 points de plus sur Y.
Soyons réalistes, il y a toujours plus de déceptions. Une de mes copies m'ayant vraiment déçue, j'ai demandé à la voir. Osons une analogie : quand tu comprends que tu devais mettre du blé dans ta machine à pain alors que tu y as mis du maïs, ben t'as pas le bon pain à la sortie, logique. -2 au moins pour pas avoir pigé l'énoncé (logique, mais quand même ambigu), très énervant.
Bref, autant dire qu'il ne faut pas compter sur les pronostics.
En première année, je suis passée au rattrapage. Problème : il n'y en a pas en deuxième année, on n'a pas de droit à l'erreur.
Et vraiment pas, cette année plus que les autres. Si je repique, je peux pas faire mon stage parfait, je peux pas partir pour Bâle, et ça, je crois que j'en serais malade. Et savoir les résultats deux jours avant de commencer, ben c'est dur dur...

lundi 7 juin 2010

Bouquins encore - Le cycle de Valdemar

C'est une série de fantasy, chronologiquement très étalée, écrite par Mercedes Lackey, dont j'avais déjà parlé un peu ici. Un monde complexe, de nombreux royaumes, mais une histoire centrée sur celui de Valdemar, et notamment de ses Hérauts.

Les Hérauts de Valdemar sont quelque chose dont toute nation juste, équitable et pérenne aurait besoin. Le calendrier de Valdemar commence à la fondation du royaume, par un baron nommé Valdemar fuyant, avec les gens de sa baronnie, un roitelet tyrannique. Inquiet de l'avenir de son pays, et notamment de la valeur des rois et reines qui lui succèderont, peu avant sa mort, le roi prie.
La réponse qui lui est apportée se présente sous la forme de trois chevaux blancs aux yeux bleus : les Compagnons. L'un élit le roi, l'autre son fils, et le dernier le Héraut du roi, qui décide alors que ce titre deviendra beaucoup plus important : les Hérauts, qui seront élus par les Compagnons à venir, deviendront les hommes de confiance du roi, de par leur nature incorruptibles et ayant pour seul but la protection et la justice de Valdemar. Ils remplissent toutes sortes de fonctions, de juges occasionnels à dirigeants d'armée. Beaucoup possèdent des dons mentaux particuliers. Le roi ou la reine devra être un Héraut pour accéder au trône.

Sont nés ainsi de nombreux livres, souvent rassemblés en trilogie. Ils seront cités ici dans l'ordre chronologique, qui n'est pas celui de parution (et celui de ma lecture est encore un troisième ordre...)

La Guerre des Mages (The Mage Wars)
- Le Griffon Noir (The Black Gryphon)
- Le Griffon Blanc (The White Gryphon)
- Le Griffon d'Argent (The Silver Gryphon)

Quelque 1000 ans avant la fondation de Valdemar, une guerre entre deux mages ravage les terres émergées. Le premier tome raconte cette guerre et le cataclysme à travers les deux héros, le Griffon Noir Skandranon et le Kaled'a'in Ambredragon (Amberdrake), un plus ou moins psychothérapeute, appartenant à un clan humain particulier. les deux suivants la nouvelle vie des différentes races impliquées après la guerre. N'ayant pas encore lu ce qui se passe après Par le Fer, pas mal de choses ont dû m'échapper, et vu que cette trilogie a été écrite dans les dernières, il doit manquer de certains détails.

Le Dernier Héraut-Mage (The Last Herald-Mage)
- La Proie de la Magie (Magic's Pawn)
- Les Promesses de la Magie (Magic's Promise)
- Le Prix de la Magie (Magic's Price)

Quelque 600 ans après la fondation de Valdemar. J'en parlais déjà ici. Il s'appelle Vanyel Ashkevron et sera le dernier, et le plus puissant, Héraut doté du pouvoir de manipuler la "magie vraie" à Valdemar. Après sa disparition sur un champ de bataille, les hérauts ne pratiqueront plus que la "magie mentale" pour protéger le royaume. Par la suite, le nom de Vanyel demeure dans l'histoire, et ses oeuvres restent vivaces des siècles plus tard.

Les serments et l'honneur (Vows and Honor)
- Soeurs de Sang (Oathblood)
- Les Parjures (Oathbreaker)

Environ 1250 ans après la fondation de Valdemar. Tarma shena Tale'sedrin est la dernière survivante du clan Shin'a'in (cousin des Kaled'a'in mentionnés plus tôt) des Enfants du Faucon (Tale'sedrin dans leur langue). La déesse des Shin'a'in (certains dieux ont des pouvoirs très concrets dans cette série) l'a faite Kal'enedral : elle est devenue une servante de la déesse, une guerrière d'exception, ayant le droit de vengeance par le sang, mais devenant en contrepartie totalement dévouée à sa déesse, incapable d'avoir un époux ou des enfants.
Elle devient la soeur de sang d'une magicienne nommée Kethry, en voyage pour devenir Adepte (Mage du plus haut niveau) qu'elle rencontre sur le chemin de sa vengeance, le meurtre des pillards assassins de son clan. Kethry, Shin'a'in d'adoption, deviendra la mère du nouveau clan Tale'sedrin. Toutes deux projettent de fonder une école de magie et des arts du combat, et deviennent mercenaires afin de gagner l'argent nécessaire pour cette fondation. Cependant, Kethry est liée à une épée magique, Besoin, qui l'oblige à épouser la cause des femmes en détresse, ce qui leur fera vivre beaucoup d'aventures.
Dans le deuxième tome, Tarma et Kethry sont engagées par une prestigieuse compagnie de mercenaires ; la disparition de leur capitaine les engagera dans la querelle de succession au royaume de Rethwellan, voisin de celui de Valdemar.

Les Hérauts de Valdemar (The Heralds Of Valdemar)
- Les Flèches de la Reine (Arrows of the Queen)
- L'Envol de la Flèche (Arrow's Flight)
- La chute de la flèche (Arrow's Fall)

Quelque 50 ans plus tard. (C'est la toute première série publiée, mais pas la première chronologiquement....)
Talia, petite paysanne des frontières de Valdemar, ignore ce qui lui arrive quand elle est élue Héraut. Héraut personnel de la Reine Selenay, qui plus est, soit un poste d'une très haute importance.
Le premier livre raconte ses débuts en tant que apprenti Héraut, où elle est notamment censée civiliser la princesse Elspeth trop gâtée ; le second sa période de probation qui fera d'elle un Héraut confirmé, et où elle découvrira que ses pouvoirs mentaux, mal maîtrisés, la mettent en danger. Le troisième la verra confrontée aux négociations d'un mariage de la princesse Héritière Elspeth avec le prince d'un royaume voisin, négociations qui tourneront au drame et à la guerre.

Par le Fer, la Légende de Kerowyn (By the Sword, Kerowyn's Tale)

Même époque que la trilogie précédente, mais ailleurs. Kerowyn, petite-fille de Kethry, grandit dans le château d'un petit seigneur de Rethwellan. Rêvant de devenir mercenaire, elle est formée par Tarma et hérite de l'épée Besoin. S'ensuivront un certain nombre d'années de hauts faits de guerre parmi les mercenaires de Rethwellan, jusqu'à ce qu'une mission l'amène à se joindre à Valdemar à la guerre.

Voilà.
C'est tout ce que j'ai lu pour l'instant, mais il y a une suite, momentanément introuvable en français même si elle a été traduite. Pour ceux qui lisent l'anglais, je conseillerais donc de lire dans cette langue. Je la commande, et je l'attends déjà avec impatience.

mercredi 2 juin 2010

Bouquins.

Bon, l'autre jour je vous parlais de mon rapport à la littérature académique, alors autant aller jusqu'au bout : depuis quelques mois je me suis remise à la lecture "détente" que constitue pour moi la fantasy. Avec des découvertes de quelques parles et un certain nombre de déceptions.

Mercedes Lackey, Le Dernier Héraut-Mage (trilogie) : je connaissais déjà avant la série de Valdemar, le nom du royaume central de toutes les histoires des personnages. Qualité autant dire variable (rien pigé à la trame du Griffon Noir, premier tome de la trilogie La guerre des Mages, c'est le gros bazar, et les autres on va dire que j'ai bien aimé sans plus), mais cette trilogie-là est de loin ma préférée. Le héros, le dernier Héraut-Mage donc, s'appelle Vanyel Ashkevron, fils aîné et héritier d'un seigneur, qui rêve de devenir Barde, en vain. Ne plaisant pas à son père, il est envoyé à la cour royale auprès de sa tante, Héraut-Mage de son état. Là-bas il s'épanouit, découvre (et accepte) son homosexualité et rencontre l'amour, mais une terrible tragédie le fera devenir, à son tour et malgré lui, un Héraut-Mage doué de talents multiples. J'ai trouvé que Vanyel était un personnage extrêmement bien raconté, l'amour et la tragédie dans le premier tome sont incroyablement prenants, de l'adolescent inexistant au héros et défenseur du royaume, mais toujours, ou presque, désespérément solitaire par peur du mal que ses adversaires pourraient faire à ceux qu'il aime.

Karen Marie Moning, Les chroniques de MacKayla Lane : j'ai pas réussi à lâcher le bouquin une fois commencé, et j'ai lu les deux premiers tomes, Fièvre noire et Fièvre rouge. Le prologue du bouquin (à la première personne le livre) est un bon résumé, je m'en inspire donc. MacKayla Lane, Mac pour les intimes, est une sidhe-seer (oui en gaélique, qui semble écossais d'ailleurs, dommage pour une histoire qui se passe à Dublin, où c'est pas le même gaélique), ce qui veut dire qu'elle peut voir les faës, qui envahissent la ville et qu'elle traque sans relâche. A lire, ça vaut vraiment le coup.

Lynn Flewelling, Le royaume de Tobin : les dieux veulent que Skala soit dirigé par une lignée de femmes, ce que s'appliquent à réaliser leurs adeptes. Mais le fils d'une reine folle prend le pouvoir, évince sa soeur de la succession et élimine toute sa parentèle féminine pour éloigner les menaces. Lorsque la soeur du roi accouche de jumeaux, une petite fille vivante, Tobin, et un petit garçon mort-né, une sorcière déguise Tobin en garçon en utilisant son frère jumeau pour lui éviter la mort. Tobin grandira en petit garçon, hanté par la fantôme de son jumeau. Pas encore fini, j'en suis au tome trois, mais ça m'a bien plu.

Jeaniene Frost, Chasseuse de la nuit (Tome 1 : Au bord de la tombe) : un monde semblable au nôtre, mais pas tout à fait : s'y cachent des vampires. Catherine Crawfield est née du viol de sa mère par un vampire, elle est donc à moitié vampire et traque les autres vampires en espérant trouver et tuer son père. Un jour elle rencontre un vampire, Bones, qui lui apprend à devenir une meilleure chasseresse et dont elle devient la partenaire pour l'élimination de vampires. L'idée m'a bien plu, mais l'histoire de la chasse au Hennessey ne m'a pas captivée et la fin ne m'a pas donné envie de poursuivre, je suis donc pas sûre de la continuer.

Jenna Black, Le démon intérieur (Morgane Kingsley, Tome 1) : le premier truc que j'en ai retenu, n'ayons pas peur des mots, niveau sesque comme dirait angel (moi aussi j'ai peur de Google) c'est assez trash. Un monde où la mode est d'être possédé et contrôlé par les démons, pratique dont Morgane Kingsley, exorciste, est une farouche adversaire. Et un jour elle se retrouve possédée elle-même, mais son esprit très fort fait que le démon ne parvient pas à la contrôler. Plein de traîtrise, d'adversité... M'a pas franchement marquée, je ne lirai pas la suite.

Kim Harrison, Sorcière sur l'échafaud (Rachel Morgan, Tome 1) : me suis fait chier grave, c'est tout ce que j'en retiens. Décor similaire au précédent, le monde moderne avec un changement, là c'est plus des démons, c'est une maladie dans une tomate qui a décimé les humains normaux et amené à la surface du monde une population de sorcières et autres vampires. Rachel Morgan est une sorcière qui quitte la société pour laquelle elle travaillait afin de se mettre à son compte, emmenant avec elle un des meilleurs éléments. Du coup, la société lance sur elle une menace de mort. S'ensuit une course-poursuite j'échappe à la mort qui s'éternise pendant qu'elle s'acharne à démasquer un type dont la gravité du crime m'a échappé à la lecture. Je me suis vraiment ennuyée.

C'est à peu près tout pour l'instant, mais il devrait y avoir une suite... voire une préquelle.

Seer et la SNCF (énième édition)

Là aujourd’hui, je me demande bien sur qui cibler mes malédictions pour l’étrange concours de circonstances qui devrait coûter, si je compte bien, 81 euros dont 18 non remboursables.

Qui maudire, donc, entre moi-même, la SNCB, mon réveille-matin, la dernière prof de la journée du, précisons-le, mardi (st’important attention), les bus de la CTS ou encore et toujours moi-même ?

Reprenons.

29 avril 2010 : coup de téléphone d’un chef de laboratoire en Belgique pour un potentiel stage en janvier prochain. Il me propose de réfléchir au projet et de passer voir son entreprise quand j’en aurai la possibilité.

Du coup, 1er mai, je cherche des trajets sur le site de la SNCB, la SNCF n’ayant rien su me proposer de satisfaisant. J’avais lu une fois je sais plus où que je sais pas qui, pour faire un voyage France-Italie correct, est passé par… la Deutsche Bahn. En règle générale, entre départ et arrivée, si c’est pas dans le même pays, choisissez d’acheter dans le pays où se trouve la ville la moins importante, ça donne de meilleurs résultats. Enfin je trouve.

Bref. Ne trouvant que les horaires et curieuse – tout de même – du détail accessoire qu’est le prix du billet, je me retrouve sur un autre site qui, comme je prétends posséder une carte de réduction d’un autre pays, me demande son numéro, donc faut la ressortir des profondeurs du sac à main où elle est toujours, vu que c’est le seul endroit où elle est, à ma connaissance, utile.

26 mai : pétage de boulon et décision d’aller réviser chez ma maman pour être tranquille, du 1er au 9 juin donc, pour les partiels qui commencent le dix. Commande de billets : cent euros avec la fameuse carte 12/25. Vu le trajet, ça pouvait être pire. Le 1er juin donc, finissant les cours à une heure X et partant à X+1h36. Deux TGV, 1 Corail Intercités, cinq heures.

31 mai : journée ultra-pénible sur laquelle on ne s’étendra pas, c’est meilleur pour mon moral. Hors-service, Seer ne finit pas ses bagages. Pas bien.

1er juin, hier donc, X + 3mn : sortie du dernier cours, un peu à la bourre mais bon. Se dépêcher pour avoir son bus rare à cette heure-ci.

1er juin, X + 3mn30s : merde, les légumes du mardi. Si je les prends pas aujourd’hui ils seront perdus et mon mec va râler, en plus t’as zappé ton sac nunuche, c’est parti pour trimballer le cageot merdique.

1er juin, X + 7mn : arriver enfin à l’arrêt de bus, pour découvrir qu’il est passé il y a deux minutes. Maudire la conjugaison des légumes et de la sortie un tout petit peu tardive de cours, j’aurais pu l’avoir, en constatant le passage du suivant dans 15 autres minutes.

1er juin, X + 7mn15s : commencer la marche vers le chez soi.

1er juin, X + 16mn : ‘tin t’es lente ma vieille, avec ton sac pourtant pas lourd et ton cageot pas fermé pété d’un côté. Le bus passe plus que dans 8 mn, attends-le.

1er juin, X + 30mn : Enfin le bus arrive, 6 minutes de retard, je sais bien que c’est la fin de ligne mon ptit père, mais là t’es VIDE. Renverser ton cageot à cause du côté pété, avoir l’air ultra-con, du coup pour le réconfort, bouffer une fraise du petit pot. Ultra-mûre, pas acide du tout, mioume.

1er juin, X + 35mn : Descendre et, comme souvent, manquer de te faire tuer par un dingue qui tourne à droite sans regarder s’il y a des piétons pour aller à l’arrêt de l’autre bus.

1er juin, X + 45 mn : bus arrive, un de ces vieux bus mal foutus avec 2 poussettes dedans OMG (en passant, je m’élève contre la dictature des poussettes à l’heure de pointe, parce que la replier alors qu’elle prend une place dingue, ne serait-ce que pour éviter à un handicapé de foutre son fauteuil n'importe comment comme je l'ai déjà vu, ou plus simplement laisser de la place, parce que des fois ça m'agace vraiment vraiment, les poussettes (précisons quand même : pliables, sans bébé dedans, avec maman qui peut largement gérer ça vu qu'enfant pas toujours multiple ni pleurant) pas repliées. Surtout en période de pointe quand ça prend deux mètres carrés)

1er juin, X + 47 mn : ma station. Oui deux stations en ligne droite, ça va vite. Mais bon 44 mn pour un trajet en 25mn à pied, record depuis septembre, sans déconner. Evidemment le jour où j’ai un train à prendre.

1er juin, X + 50 mn : Décider, vu ton état de crasse et celui de tes fringues, de ne pas zapper douche et change. Découvrir que t’es plus sûre de l’heure à laquelle part ton train (intéressant comme lapsus calami tyrain, tyrain des horaires oué !), et te rappeler qu’il faut que tu ouvres ta boîte mail dédiée au « commercials » pas accessible facile pour voir. Reporter après la douche. Ton mec, ô surprise, est pas encore parti. Il te propose de t’amener en bagnole avec lui qui va se poser sur le parking de la Laiterie (étrangement, en vrai, c’est une salle de concert). Bah tiens, en tram et à pied c’est super loin de la gare mon ptit cœur, alors non.

1er juin, X + 1h05 : sortir de la douche, hurler en voyant l’heure. Mais se sentir vachement mieux quand même. Balancer sa trousse de toilette et quelques bidules dans son sac de voyage, ouah c’est lourd les cours pour onze partiels.

1er juin, X + 1h10 : checker ta boîte mail, où plutôt te contenter d’essayer , ton PC a total freezé. Renoncer, et faire un adieu rapide à ton mec tout mouillé maintenant dans la douche. Ouin.

1er juin, X + 1h14 : Bon ça y est, t’es en bas de chez toi à attendre ton bus. Vérifie encore une fois que l’angoisse arrive toujours sur les moments d’attente, et te dire qu’il faudrait quand même checker l’heure exacte du départ. Portable pas équipé pour l’Internet (oui je fais partie des irréductibles qui trouvent ça gadget et qui ont un portable juste pour téléphoner avec un forfait minime que je recommande (c’est ni SFR ni Orange ni Bouygues, et beaucoup moins cher), par contre un jour je vais craquer pour un I-pod, je peux pas vivre sans musique et j’ai jamais réussi à tout rassembler pour un tas de raisons qui feront un jour l’objet d’un billet, donc ça serait l’occase) (quelle longue parenthèse) Portable pas équipé pour l’Internet donc + chéri sous la douche donc inopérant, appeler ta maman (qui répond du premier coup, miracle) pour lui demander l’heure exacte du train, en oubliant de préciser que, contrairement à l’habitude, tu ne passes pas par Paris Est.

1er juin, X + 1h16 : Le bus arrive, 2 mn d’avance c’est inespéré.

1er juin, X + 1h18 : Ta mère te rappelle en disant que le train ben tu l’as loupé, parti y a 2mn. Au lieu de désespérer, c’est mieux de tilter tout de suite le problème « Paris-Est » mentionné au-dessus, crois-moi.

1er juin, X + 1h21 : Rappel. Dans 15mn ton train. Ouais, t’es presque arrivé à ton arrêt, après faut marcher un peu et prendre ton billet à une borne, mais c’est faisable. Respire.

1er juin, X+1h23 : t’arrives à ton arrêt, et oué coup de pot, tu chopes un autre bus (pour une seule station…) qui va à la gare. Succès.

1er juin, X+1h31 : t’as composté ton billet (deux fois du coup, vu que t’as oublié qu’il sort déjà composté de la machine jaune, nunuche) et t’es monté dans ton train. En première SVP, vu qu’en tarif 12/25 au moment où j’ai acheté c’était à peine plus cher qu’en seconde, et plus confortable. Découvrir l’absence de prise électrique pour ton PC cependant, non sans râler.

1er juin, X+1h37 : train parti, avec toi dedans, c’était pas gagné d’avance.
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Merde on est arrivé à MLV gare numéro 1, on continue plus tard, parce que malheureusement ça s’arrête pas là...
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1er juin, X+1h45 : ranger tes billets dans ton sac, voir le contrôleur passer à vitesse grand V, chercher comme d’habitude ta carte 12-25 pour la mettre avec tes billets. Et pas comme d’habitude, ne pas la trouver. Nulle part dans ton barda.

AAAARGH.

Oh p***** la vache, madame voyage en TGV, first class, sans carte de réduc OMG OMG OMG, ça va faire mal... Mais c’est pas possible ça, cette carte elle sort jamais jamais de ton sac, tout juste si tu checkes encore avant de partir, ce que t’as pas fait aujourd’hui d’ailleurs faute de temps.

Ben non, faut se rendre à l’évidence, pas là. Inexplicable. Disparue dans les coussins du canapé pour cause de renversage de sac ? Possible, mais improbable dans la mesure où lesdits coussins ont été retournés récemment pour cause de perdage de multiples bidules à toi (derniers au compteur, DD externe que je suis sûre qu’il est à la maison vu que j’ai le câble tout seul sur la table du salon, et stylo quatre couleurs, suis vraiment nunuche ces temps). Imaginer la réaction de ton mec quand tu l’auras au tel, ce qui ne tarde pas au final, alors que tu t’es bien foutue de lui l’an passé pour la prune maousse sur le trajet Strasbourg-Champagne Ardenne TGV pour cause de perte de carte pas tiltée.

1er juin, X+2h10 : après longue recherche, te souvenir de la recherche Charleroi plus haut. Ben oui, tu crois que t’aurais rangé ta carte après en avoir consulté le numéro, plutôt que la lâcher bêtement sur la table basse ? Bah non, hein. Se maudire silencieusement en mangeant ses ongles de rage contenue. S’interroger (étrangement, avouons-le) sur la symbolique du fait indubitable que l’ongle de ton annulaire gauche est de très loin le plus solide des dix.

1er juin, X+2h20 : se résigner à aller voir les contrôleurs. Les découvrir plutôt sympas, et apprendre que la régularisation de tarif que tu vas te bouffer est remboursable en guichet sauf 10 euros pour ta pomme. Respirer. Halluciner quand le plus jeune des 2 te dit que c’est quatre-vingt-douze pépettes européennes pour rien que ce bout de TGV (en gros, si tu fais pareil dans les 2 autres trains, prix du billet x3 voire x4, violent – je rappelle que c’est pas une prune, juste un tarif de bord). Voir que l’autre hallucine aussi, qu’il fait le calcul sur le trajet entier et arrive à 63 pépettes pour tout le trajet donc : c’est mieux (mais les mathématiques version SNCF restent une grande énigme). Découvrir que tu l’as pas fait exprès mais que t’as eu la super réduc de la first class à -60% avec la carte : donc pour info les gens, taper 6 jours avant le départ, sauf week-ends avec jours fériés et ponts, là ça marche pas. Du tout.

1er juin, X+2h40 : respirer avec ton billet régulier et commencer à bloguer (sur Word hein, parce que le Wifi dans les trains...). Ne pas avoir fini en arrivant à MLV à X+4h01, et te magner comme une folle pour sortir dudit TGV.

1er juin, X+4h05 : trouver MLV moche (bah je regrette, mais bon j’avais déjà pas craqué sur Massy TGV l’an dernier) et surtout s’interroger sur le dédale d’escalators à emprunter pour accéder à l’accueil que tu sais pas où il est mais loin loin loin plus haut.

1er juin, X+4h10 : faire la queue pour faire un duplicata de cette fichue carte, grrrr. 8 euros la copie, la plus chère du monde, mais moins que la prune du prochain train, juré ! (Enfin le retour en l’occurrence, l’aller c’est réglé). Entendre ton ventre grogner et tâtonner les deux pièces de 2 euros dans ta poche, mais t’as plus le temps en sortant de l’accueil à X+4h22, ton train repartant dans 11mn.

1er juin, X+4h29 : rester songeuse en considérant que le train censé partir dans 4mn n’est pas annoncé... Regarder le tableau, voir « destination Bordeaux » partir de la voie 4 et décider d’attendre que celui-ci soit parti afin de voir si l’autre le suit voie 4, et s’ils n’osent juste pas l’afficher alors qu’il y en a un autre dessus. C’est finalement le cas, et le train sera retardé de quelques minutes. Pour arriver finalement... dans notre dos, voie 5 en face. Bon. Se souvenir avec émotion de la gare de Metz qui n’avait pas la même politique et de ses trois trains annoncés (30 mn avant le départ, eux s’y prennent tôt) alignés sur la même voie : directions Luxembourg, Verdun et Reims. LES TROIS ALIGNES, je vous JURE ils ont osé, j’en ai encore mal pour les gens paumés entre le train pour Reims au milieu qui partait un peu plus tard, celui pour Lux côté nord et celui pour Verdun côté Sud, géographiquement cohérent ; Metz étant ce qu’elle est, de nuit, la boussole est nécessaire (de jour aussi si tu confonds ouest et est, ça existe, j’ai un spécimen). Pas d’annonces sonores pour expliquer, et ce phénomène je l’ai vu plusieurs fois à Metz et Nancy, et une seule fois j’ai vu un panneau indiquant les trains en haut de l’escalier. Très efficace pour nous paumer, le mec assis en face de moi ce jour-là est parti pour Reims au lieu de Verdun, et une autre fois avant, de Nancy même région même politique faut croire, tiltant à 17h17 le problème, j’ai loupé mon train pour Stras à 17h15 et ai évité de très peu de partir à Luxembourg à 17h19.

1er juin X+5h24 : avoir enfin fini de bloguer, espérer que du coup t’auras plus d’emm***** à raconter, te dire qu’il te reste encore une heure vingt de trajet, et crever de faim. Regretter le sandwich délicieux que t’as pas eu le temps de te préparer à la maison, ainsi que les fraises trop bonnes laissées à ton gouffre de chéri (trop la haine, j’espère qu’il y en aura d’autres la semaine prochaine) Hésiter à acheter un bidule au prix du caviar plaqué or à la voiture-bar. 22mn de trajet pour en profiter, ça suffit ou pas ? Y renoncer finalement et écouter son ventre grogner.

Finir la mise en forme deux minutes avant l’arrivée du 2e train en gare des Aubrais Orléans. Va tout refermer vitesse TGV (trop facile).
Ben c’est pas encore très probant, hein.

[*]C’est pas fini !

9 minutes de retard d’un TGV, avec seulement 7 minutes de correspondance pour choper le Corail après ? Boarf, 2 minutes, il va nous attendre, que je pense. Mais quand la seule correspondance annoncée est la navette vers la gare centrale d’Orléans, là tu commences à te demander.

Eh bah la réponse est nan. Le type uniformé vu sur le quai, j’ai même pas eu l’impression qu’il comprenait de quoi je parlais quand je lui ai demandé si le Corail vers Bidule était encore là ou pas. Avant de se rappeler qu’il l’a effectivement vu rentrer, mais que euh je le vois plus, il doit être déjà reparti. Nan mais les gens, deux minutes quoi, vous pouviez pas attendre la correspondance, vu qu’à cette heure-ci les trains y en a quand même pas bézef ?*

T’as loupé ton train pour deux minutes. C’est la première fois qu’on me la fait celle-là.

Mufles.

Ah mais en fait tu peux le rattraper : il vient de Paris, est passé par cette gare, puis vers la gare centrale, où, vu la particularité morphologique** de ladite gare, il va rester un quart d’heure. Donc tu chopes la navette qui refait un trajet qu’un Corail a fait trois minutes plus tôt, mouarf. Et finalement tu rattrapes ton train justos, en traversant la gare en courant sous une averse monstrueuse. La première fois de ma vie que j’ai apprécié l’attente à Orléans, dis donc.

*Finalement seulement trois personnes concernées par la correspondance si j’en juge par le nombre de coureurs en gare d’Orléans. Tu m’étonnes qu’ils l’aient pas fait, mettre en retard pour trois personnes...

** Orléans et Tours sont les seules gares de centre-ville que je connaisse qui soient fermées (y en a des ouvertes en périphérie en plus, je crois que ces villes au départ ne voulaient pas de gare centrale, et que ces gares ont été construites tardivement) à savoir que dès qu’un train y passe, faut lui virer la lococo et en refixer une autre de l’autre côté, afin qu’il puisse repartir, et rapido si la ville n’est qu’une étape. 10-15 minutes d’arrêt l’étape en général, long donc, mais là tout pile le temps qu’il te fallait pour rattraper le train en navette.