jeudi 29 septembre 2011

Moment linguistique

La semaine dernière, j'avais eu une journée de boulot super pourrie. Manqué mon train à l'aller (ça n'arrive jamais), re-manqué au retour (bus en retard, beaucoup plus fréquent) et pris plein la gueule au milieu. C'est donc de mauvais poil que je suis montée dans l'Ortenau S-Bahn (ce train régional entre Offenburg et Strasbourg, cette ligne constituant la seule possibilité d'avoir un abonnement transfrontalier) pour rentrer à la maison.

Depuis deux ou trois semaines je bosse ma méthode d'italien pour essayer de ne pas tout oublier de cette langue, et je l'avais donc ouverte dans le train. J'ai vaguement remarqué les deux dames montées plus tard, assises en face de moi.

Jusqu'à ce qu'une des deux me demande si j'étais italienne... en espagnol.

J'avoue que sur le coup, j'ai été tellement déboussolée que je n'ai pas compris en quelle langue répondre. En espagnol certes, ça paraît évident, mais quand on baragouine à peine quelques mots, moins déjà. Et entre l'allemand parlé toute la journée, l'italien et le français dans le lire... j'ai répondu tout à fait par réflexe en français, avant de me reprendre en espagnol (pas encore trop compliqué à dire...)

A suivi une conversation tout à fait amusante.
De ma vie, jamais je n'ai parlé un tel sabir.

A moitié en anglais, à moitié dans mon quasi-inexistant espagnol, avec pas mal de mots allemands qui sont sortis tout seuls et un rien d'autre chose luso-franco-italien. Même pour expliquer que j'étais française travaillant en Allemagne, le verbe travailler j'ai réussi à le sortir en portugais. Et je me rappelle avoir utilisé questo (italien donc) parce que les démonstratifs espagnols ne me revenaient pas (esto, eso et aquel, OK mais trop tard : et pour les utiliser à bon escient, quand tu sais même pas utiliser ser et estar... avec un peu de chance ça ressemble aux hoc/iste/ille latin peut-être ?)

Ces deux dames étaient donc des touristes en Alsace/Bade-Wurtemberg, et j'ai donc un peu parlé du coin comme je pouvais. En échange elles m'ont un peu parlé de l'Espagne, et notamment de Séville. Vraiment penser à prévoir un voyage un jour.*

Sympathique moment linguistique décidément.

It saved the day.

*Mais clairement pas cette année vu que le Crous m'a fait une vacherie et diminue ma bourse des trois quarts.

dimanche 18 septembre 2011

Les réalités si difficiles à voir...

Ca fait trois fois en dix jours que le même blog me retourne les tripes.
Mais je partage parce qu'il faut juste... ouvrir les yeux parfois.

samedi 17 septembre 2011

Garder un chien de sa chienne...

... contre son école.

Oui je vous parlerai de Karlsruhe un jour, c'est promis. Quand j'aurai le temps de prendre des photos du château, de son parc ou de Marktplatz.

J'aimerais bien avoir le temps de les prendre moi-même ces photos mais je n'y arrive pas... Je me suis habituée à ce rythme infernal de transports (rien que ça ça ferait un post entier, les transports Strasbourg-Karlsruhe).

Bref.

Là je commence à recevoir des mails de l'école, et je me dis que bon sang j'ai pas envie d'y retourner pour tout un tas de raisons...

1. Langues vivantes.

L'un de mes projets, cette année, c'était d'apprendre l'espagnol à l'école.
Quand j'étais en première année, outre l'anglais et l'allemand obligatoire, mon école proposait des cours facultatifs d'une troisième langue, à des niveaux débutant ou moyen : espagnol donc, mais aussi chinois, japonais et russe.
A l'époque, j'avais choisi de tenter le russe, considérant que si besoin était je pouvais toujours apprendre l'espagnol seule, ce qui aurait été clairement plus facile que l'inverse... En pratique, notre prof était un papy très charmant, très cultivé, qui nous a beaucoup parlé Russie et culture en général mais malheureusement pas assez de la langue, si bien qu'à la sortie de l'année j'avais déjà oublié comment dire merci. A la fin de l'année, dû à des mauvais résultats de partiels et tout un tas de soucis, j'ai décidé de ne pas continuer.

Digression commence ici.

En partant en césure, j'ai repris un peu mes cours de langues. Chez moi, y a un tas de méthodes et de bouquins de langues qui s'entassent :
- une méthode d'italien, un bouquin et quelques CDs, qui m'avait séduite parce que c'était le seul faux-débutant qu'on pouvait trouver. Mouarf, elle était pas terrible.
- Rattrapage récent avec Harrap's italien méthode intégrale, vraiment bien, on peut travailler avec juste le bouquin pour sept euros. Mais elle commence à être super difficile à trouver celle-là avec l'audio, même si moi je m'en passe bien.
- deux autres de portugais, la méthode Assimil, trouvée en premier et que j'ai trouvée extrêmement décevante (approche instinctive de la langue plus que vraiment systématique, ne me convient pas du tout), et la méthode Harrap's, achetée avant l'italien et assez convaincante également.
- quelques bouquins de grammaire et de vocabulaire en anglais et en allemand, qui ont déjà un certain âge et me servaient à préparer soit les concours, soit des devoirs sur des sujets assez précis.
- deux petits bouquins Harrap's que je trouve super (allemand et espagnol, payés une misère),
- la méthode d'espagnol Assimil achetée il y a deux ans pour mon copain et que j'ai récupérée... Pas entamée après la déception lusophone.
- et un bouquin de russe "Le russe à votre rythme", premier d'une série de trois tomes. Pour un bouquin chopé à la sauvette pour pas cher, c'est vraiment une surprise agréable. La méthode est efficace, je retiens pas mal ce que j'apprends, et Dieu sait que c'est moins évident pour du russe que de l'italien.
Le second et le dernier de cette liste servent à m'occuper pendant les longs trajets en train vers l'Allemagne et retour.

Fin de digression.

Bref, en rentrant à l'école en novembre, vu que mes résultats se sont améliorés en deuxième année, j'avais dans l'idée de passer en cours d'espagnol niveau débutant.

Jeudi, la responsable du département de langues qui se réveille et pense aux troisième année, qui leur demande de s'inscrire pour lundi... Et là, espagnol, disponible seulement au niveau avancé.
Quelle déception !

2. Année césure

Bon sang que je suis contente d'être passée avant cette bêtise !
On va commencer par là : pour délivrer le titre d'Ingénieur reconnu par l'état, comme la mienne, une école doit recevoir périodiquement l'approbation de la Commission des Titres d'Ingénieur ou CTI, qui vient régulièrement discuter le bout de gras, approuver ça, et critiquer ci.

Et ils aiment pas que les élèves interrompent leurs études pour aller en stage.
Je vous refais ce que j'ai posté sur FB, ça sera plus simple.


Non mais nul. Les nouveaux, j'ai mal pour vous. Surtout pour ceux qui vont rentrer super nombreux à l'école en 2012.
(En plus ceux qui font une césure parce qu'ils ne trouvent pas de stage plus court, ça existe aussi... On les laisse dans les choux ?)

3. Leur nouvelle invention : les parcours transverses

CTI again (en partie)...
A l'école, à partir de la deuxième année, on est répartis en 4 filières qu'on va appeler 1, 2, 3 et 4, assez différentes entre elles et ne menant pas vers les mêmes métiers.
Ils veulent créer maintenant des parcours transverses A, B, C et D, assez différents entre eux également. Et veulent que les élèves de chaque filière se répartissent équitablement entre les 4 transverses.

En pratique on peut prévoir que :
- La totalité de la filière 2 veut aller en parcours transverse B (très peu préféreront A et aucun C et D)
- La filière 1 (la mienne) voudra aller en B (que je veux) ou D, peut-être A.
- Pour 3 et 4, c'est un peu moins évident entre A, C et D.

Les trucs qui me fâchent, c'est que :
- On nous annonce début juin 2011 notre éventuelle sélection sur les notes. Sur des examens que la moitié d'entre nous ont passés en juin 2010 sans être au courant qu'il y aurait peut-être sélection dessus, moi y compris, et les autres en juin 2011, en sachant eux. Déjà ça s'annonce bien comme sélection. Surtout que clairement j'ai fait deux stages sur trois axés sur B en césure, et j'aimerais bien que ça soit pris en compte ça aussi !
- L'administration va nous tasser au nom de la pluralité des filières dans des trucs qui ne nous disent rien, alors que si on ne s'en mêlait pas je pense que ça se serait réparti assez naturellement sur les 4 transverses, avec peut-être un petit engorgement chez B.
- Les élèves dans la transverse X pourront être dispensés du ou des cours Y de leur filière pour éviter les doublons... Ca ça me fâche pas, j'attends de voir les exams mais je pense que ça va rigoler.

mercredi 14 septembre 2011

Colonel, colonel...

Juste pour publier un grand merci à Jeanne Cherhal pour sa réponse à la chanson Aurélie de Colonel Reyel.

Qui c'est Colonel Reyel déjà ?
Ben moi je le connaissais pas avant d'incidemment écouter la radio régulièrement au boulot en Belgique (donc de janvier à avril, z'avez bien suivi), donc sans choisir la station qui était en l'occurrence Fun Radio. J'aime pas forcément trop la radio à la base, mais celle-là encore moins. "Le son dancefloor" (dire ça joyeusement avec une voix bien niaise, comme leur slogan) ça me branche pas trop.

Colonel Reyel, c'est le dernier produit marketing pour adolescentes. Pas plus colonel que moi (j'avais toujours eu l'impression qu'on avait quand même un tabou en France sur la non-usurpation de grades, j'ai dû rêver), pas trop dégueu physiquement, paraîtrait qu'y en aurait pour le trouver beau (on prend jamais des laids même s'ils chantent bien, le phénomène Susan Boyle l'a bien assez démontré), antillais comme ça ça fait mec sorti de la diversité, style entre le rap fillette ou le RnB j'arrive pas à me prononcer, et surtout, surtout, sans talent musical et pas beaucoup plus en parolier*.

A l'époque il chantait "Celui" (je linke mais je décline toute responsabilité pour toute réaction épidermique consécutive au regardage). Celui qui est amoureux d'une fille, qui veut sortir avec même si elle est déjà prise, et qui au pire se contentera de coucher avec elle même si elle n'est pas libre. Au moins c'est elle qui choisit... (Et le vers "Celui qui brave les interdits" vers la fin me fait toujours rire... Heu, en quoi ?)

Colonel Reyel donc a sorti ces derniers temps une chanson appelée "Aurélie". Aurélie, c'est une gamine de 16 ans tombée enceinte par accident.
Cette chanson me dresse les cheveux sur la tête. Tous les malheurs possibles d'Aurélie sont décrits (et leur répercussion sur bébé, on fera par contre soigneusement l'impasse dessus), mais avec derrière un refrain qui a beaucoup plus un ton "je vous soutiens les filles, vous êtes des saintes et des merveilles" que "franchement réalisez un peu la galère que c'est, alors que ça pourrait être tellement plus simple en attendant un peu..." La liste des épreuves atroces que s'est imposée Saint-François d'Assise avec la description de la béatitude qui l'attendait à la fin n'avait pas non plus pour but de détourner les moines de cette voie. 

J'ai trop de respect pour l'intelligence des ados pour partager les critiques émises par certains sur l'influence de Colonel Reyel sur eux. L'expérience ne me prouve pas toujours que j'ai raison, mais pas toujours que j'ai tort non plus. Sans compter que François Fillon a utilisé le même argument concernant les manifs de la réforme des retraites et rien que ça suffirait pour me l'interdire à jamais.

Je ne serai pas celle qui se prononcera sur l'avortement, c'est bien ou c'est mal. Parce qu'on peut tous imaginer combien c'est difficile psychologiquement, donc la question se pose.
Je n'aurai pas cette prétention, contrairement au Colonel.
Car je trouve que cette chanson a vraiment des allures de croisade pro-vie bien plus que de débat ouvert. Et je n'aime pas les pro-vie qui préfèrent avoir deux existences condamnées au malheur plutôt qu'une seule heureuse, en attendant de rattraper la deuxième.

Merci encore à Jeanne Cherhal.

Et si vous devez écouter une Aurélie, préférez celle des Helden...
(En comprenant l'allemand, c'est mieux. Et elle est en train de disparaître des plates-formes vidéos, donc dépêchez-vous)

* Pour moi, le maître, c'est Renaud. Rien que la chute de Laisse Béton le démontre. Et Abba et les Wir sind Helden, aussi, très très bons. Pour moi dans la musique c'est super important, plus que pour la plupart des gens.