jeudi 30 juin 2011

Etude

Une étude sur l'alimentation (vu par France Info) dont la conclusion m'a fait sauter au plafond. Je cite.
Mais pour une douzaine de substances ou familles de substances, le risque de dépassement des valeurs toxicologiques de référence "ne peut être exclu".
"L’étude fait ressortir certains risques à long terme pour les adolescents quand leur alimentation est focalisée de façon trop excessive sur des produits à base de céréales (dont les pâtes), de frites et de chips", souligne le directeur de l’Anses, Marc Mortureux.
Conclusion de cette étude : il faut diversifier son alimentation pour éviter les risques.
Traduction :

On vous empoisonne, nous le savons, mais pour qu'on arrive à éviter de vous empoisonner trop merci de faire l'effort de diversifier votre alimentation, ça nous dispensera d'éliminer la toxicité de notre production.

C'est bien ça ?

We exist to bear witness...

We exist to bear witness. [...] The infinite needs us to see it. Without the perceiver, the perceived does not exist. That gives us leverage : don't look until you get what you want.

J'aurais bien voulu écrire. J'ai commencé à le faire il y a une dizaine d'années.

Je sais plus où j'ai vu cette citation (question philosophique "le bruit existe-t-il s'il n'y a personne pour l'entendre", toussa) mais elle m'a bien plu. Parce que c'est un peu l'impression que j'ai avec mes histoires : elles s'imposent à moi, quand elles veulent, quand elles le décident, et alors je n'ai plus qu'à m'exécuter et les mettre sur papier. Je n'ai par contre pas de moyen de pression, au contraire : je ne peux pas m'empêcher de regarder et après ça m'embêtera jusqu'à ce que j'aie tout écrit.

C'est bizarre quand on y pense : je n'ai rien d'une artiste et n'ai pas beaucoup d'imagination par ailleurs.

Mais je n'y peux rien. Les personnages courent dans ma tête. Ils ont des noms, des âges, des caractères... Des expériences, aussi. 
Ils apparaissent dans ma tête et je compose avec eux. Pour beaucoup je ne distingue pas tout : je vois le personnage par exemple mais ne comprends pas quel lien l'unit aux autres. Alors je présuppose, et je fais des erreurs.

J'ai fini d'écrire l'histoire de l'un d'eux à quatorze ans, après des heures de travail et trois cent huit pages A4 en police 10 si je me souviens bien. Je l'ai donnée à quelques amis de mon âge, qui l'ont bien aimée, puis je l'ai un peu oubliée par la suite (je crois que mon ami K. m'a longtemps demandé de lui donner la dernière partie et que je ne l'ai jamais fait...)

Puis, il y a un an ou deux*, j'ai repris le résultat, et ça m'a fait mal : écriture d'une adolescente avec l'expérience d'une adolescente, et le style d'une adolescente qui avait lu un peu trop de clichés, ça se sentait. Ca ne sonnait pas juste**.

Et j'y ai à nouveau réfléchi, et j'ai "vu" de nouveaux personnages - mon personnage principal a connu un paquet de noms différents et je n'ai trouvé le bon qu'il y a un an environ. Il y en avait un très présent et très clair dans ma tête mais dont je n'arrivais pas à distinguer avec le personnage principal, ce qui a dû s'éclaircir à peu près au même moment que la question du nom.
Des nouveaux sont arrivés, même la carte du monde s'est un peu transformée pour arriver à une géopolitique un peu plus complexe.
D'anciens, souvent caricaturaux et grossièrement dessinés, ont disparu.
Je ne voyais pas pourquoi certains évènements devaient arriver, mais ils arrivaient, et je n'avais plus qu'à attendre de savoir comment.

Je pense que l'expérience m'aide à mieux les comprendre. C'est pour ça que je doute franchement d'écrire la version finale de la plupart de ces histoires avant d'atteindre un âge avancé.

Aujourd'hui, outre ce premier conte, je distingue deux histoires à raconter. En rien comparables. Et j'ai hâte d'arriver à toutes les comprendre et les écrire. Trois vies qui ne se mélangent pas. Jamais. Et qui m'apparaissent à tour de rôle, par périodes...

Et je ne parle jamais d'eux. C'est moi qui les perçois, pas les autres, et ils ne pourraient pas s'en empêcher. Et si il/elle faisait/disait ça plutôt que ci... C'est pas vous qui décidez, pas plus que moi. Eux agissent et je ne peux que les regarder.

Et en ce moment où je ne travaille pas, où mon esprit est pas complètement crevé tous les soirs, ils viennent souvent.
Plus pour longtemps, malheureusement.
Nouveau stage lundi.
(Et je suis totalement freaking out...)

*Entre temps je n'y ai plus jamais touché : au lycée j'ai eu une assez longue période "Paroles de chansons", où j'en ai écrit une dizaine puis plus rien, clac, plus d'inspiration, fini d'un coup. Et un ou deux ans après ma mère va sur mon PC de l'époque, y trouve un dossier de paroles, croit que c'est des paroles que j'ai piquées sur le Net et répertoriées, ouvre et tombe sur l'un de mes textes, écrit sur une drôle d'idée du moment, qui lui a apparemment pas mal plu et qui a souhaité que je le donne à des musiciens. Ce que je n'ai - vous me connaissez - jamais fait depuis 2007.

** J'ai à très peu de chose près le même âge que Flavia Bujor et j'ai lu son bouquin à sa sortie alors que le mien était en cours d'écriture. En le rouvrant à 20 ans, je me rappelle avoir pensé que je préférerais que mon histoire à moi soit un peu moins simple, et donc que je ne l'enviais pas d'avoir publié si tôt.

mercredi 29 juin 2011

Any questions ? (Edité)

Pour une fois qu'elles sont rigolotes mes Google Requests...
(J'ai une belle collection de cholermus et de cheesecakes mais c'est pas super drôle...)

J'en ai des (à peu près) sérieuses :

2011 mauvaise année pour les examens
Tu cherches une compil des ratages de l'année ou bien ? Le bac S, l'agreg d'histoire, l'ECN, PCEM1 Lille, un truc du CAPES dans la même région, le BTS jsaisplusquoi en région parisienne, école d'infirmiers à Nantes... J'en oublie... EDIT : voir par là pour quelques autres.
(Je sais pas si je suis corporatiste, mais je trouve que Centrale Supélec c'est pas encore trop trop grave comme ratage vu comme ça a été géré)

en suisse francophone, comment dit-on "quatre-vingts" ?
Huitante, d'après mon expérience, octante d'après d'autres ; perso jamais entendu...

cholermus (2 fois)
Encore ?

ufc eau
Précisions SVP ?

+exemple analyse document scientifique ads psi
ads analyse documents scientifiques
Désolée, je rends mon tablier (et j'étais même pas en PSI)

comment est prononcé quatre-vingt dix en france
Comme ça c'est parfait (Québecois ?)

conseil lecture anglais prepa scientifique
Des bouquins de grammaire. Plein. C'est là-dessus qu'on t'évalue en contrôle continu...
Et pour les colles, les journaux, c'est le mieux.
Et les classiques si tu y tiens vraiment.

lien causal entre la durée du sommeil et l'espérance de vie
Paraît qu'un bon sommeil est bon pour la santé, mais après... Je sèche. C'est pas trop mon domaine de compétence.

Et des un peu plus bizarres :

chiffres significatifs humour
Partage mon coco, que je trouve ça drôle aussi... Parce que c'est pas gagné !

comment passe un élève le dimanche
J'en sais carrément rien, mais tiens tu me donnes envie de réécouter Renaud. C'est chose immédiatement faite.

déjà 10 mois qu'on est loins l'un de l'autre
Je compatis, pour de vrai, je l'ai vécu. Tellement loin qu'on en est plusieurs fois loin, c'est dire.

quel est les fautes qui on trouver quand d applications des méthodes d analyses sur le lait
Pour une fois que ça pourrait être vaguement mon domaine... j'ai pas compris la question. (C'est une caricature orthographique cette requête, c'est toi Trys qui me fais une blague ? Parce que là j'ai honte que ça mène chez moi...)

remplacez le liu par le pronom. ne va pas trop tard au musèe d'orsay
Dis donc gamin j'ai passé l'âge de faire tes devoirs.

EDIT : MàJ des liens sur le côté et crise de nerfs de ne pas arriver à mettre mon deuxième sous-titre "Et des un peu plus bizarres" en rouge. Blogger nul.
(J'ai quand même toujours une section européenne et sud-américaine un peu pauvre, faut que je mette ça à jour également)
EDIT 2 : Ah c'est bon. Après sept essais.

mardi 28 juin 2011

Des os et des oeufs

Il y a une semaine à Paris Store (une chaîne de supermarchés d'importation de produits asiatiques), j'ai trouvé des os à moelle. Moi qui entends dire depuis des années que ça se trouve en supermarché, j'aimerais bien savoir dans lesquels parce que je trouve pas... J'adore ça, mon copain non, donc pour un petit plaisir à moi j'en ai pris plein que j'ai mis au congel.

L'autre jour j'en décongèle deux, et je les mets à cuire selon les recommandations de Caroline.

Là-dessus, alors qu'on arrivait sur l'heure du dîner (ou souper pour les suisses ou belges ou autres pinailleurs qui me liraient, le repas du soir quoi) le téléphone. Mon père.

Et je vous ai fait tout ce préambule juste pour la conversation qui m'a bien fait marrer (intérieurement seulement) :
- Je te dérange pas dans ton repas au moins ? qu'il me demande.
- Non non c'est pas encore prêt, je me fais cuire deux os à moelle...
- Ah t'aimes ça, ton oncle aussi il adore... mais tu sais que c'est bourré de cholestérol ça ????
- C'est pas comme si j'en mangeais tous les jours non plus, pour une fois que j'en trouve dans le commerce... Et t'as déjà dîné, toi ?
- Oui oui, je me suis fait trois oeufs au plat...
- ...
Ah oué c'est sûr, les trois oeufs au plat (que j'imagine aisément accompagnés de bon pain et de beurre salé bien breton) c'est super mieux :D

Après vous avoir écrit ça, j'ai un peu réfléchi à la question et je me suis dit que tout ça, ça relevait un peu de la croyance populaire et que ça serait pas mal avec quelques chiffres pour comparer les os et les oeufs.
J'étais partie pour trouver des chiffres sur la teneur en cholestérol des os, mais j'y arrive pas... Ceci dit le chiffre serait probablement sujet à caution selon la cuisson de la moelle : sachant que le cholestérol est liposoluble et que le gras fuit dans la casserole lors de la cuisson alors qu'au four il en garde davantage...
Voilà pour les oeufs.
(En passant, oh la belle bleue : 350 g de cholestérol dans 100 g de moelle ????? Pas facile !)
J'abandonne donc les chiffres pour l'instant.

Mais je trouve une grosse colonne dans mon livre Food Analysis (Suzanne Nielsen, ed. Springer) une colonne sur l'analyse quantitative du cholestérol dans les aliments qui dit que
GC quantitation of cholesterol is recommended since many spectrophotometric methods are not specific for cholesterol. In the past, samples such as eggs and shrimp have had their cholesterol overestimated by relying on less specific colorimetric procedures.

En français :
L'analyse du cholestérol par CPG [chromatographie en phase gazeuse] est recommandée parce que beaucoup de méthodes spectrophotométriques ne sont pas spécifiques pour le cholestérol. Des produits tels que les oeufs et les crevettes ont vu leur taux de cholestérol surestimé à cause de procédés colorimétriques moins spécifiques.
(On assimilera colorimétrie et spectrophotométrie dans ce cas sinon c'est incompréhensible. Même si c'est pas tout à fait pareil, c'est très proche.)

En français non-chimique :
On utilisait autrefois des méthodes qui donnaient des résultats plus élevés que la réalité car elle incluait dans la mesure d'autres substances que le cholestérol, ce que la méthode recommandée ne fait pas. Résultat, on surestimait la teneur en cholestérol des oeufs et des crevettes.
Du coup j'aurais tendance à rajouter :
La croyance populaire, encore aujourd'hui, surestime probablement le taux de cholestérol des oeufs et des crevettes. On n'élimine pas les présupposés une fois qu'ils sont installés : les gamins à qui on dit que les épinards sont les plus riches en fer peuvent en témoigner.
(Tout ça juste pour dire ça sur les présupposés...)

Au final, j'en sais fichtre rien de qui comporte le plus de cholestérol entre les os et les oeufs. Mais j'entends dire aussi que le cholestérol alimentaire n'a que peu de relations avec le nôtre (transformations chimiques, digestions, toussa).

Et tout ce que j'aurais réussi à démontrer, c'est que trouver des infos sur un thème pourtant connu de tous, c'est quand même la foire.

lundi 27 juin 2011

Award

J'ai reçu bien gentiment une mignonne récompense de E, et une chaîne de consignes au passage.


- remercier celui qui vous l’a décerné
Rho, c'était vraiment la peine de me le rappeler ? je suis polie quand même, hein... Merci mille fois à E. donc.

- mettre le logo sur le blog


There we go.

- dire 7 choses sur soi

- Je parle trop il paraît, donc ça va être facile. Trop vite aussi souvent, je pense très vite donc je parle très vite et j'écris très vite aussi... en oubliant des mots, des phrases complètes parfois. Je ne parlerai jamais le vieil entique.

- Je joue au Mahjong en club depuis peu, avec les règles officielles chinoises auxquelles je n'étais pas habituée du tout avant de les rejoindre le mois dernier. J'ai fait deux fois la boulette, deux jours différents, d'oublier de compenser un Kong et de tuer ma main. J'espère que c'est fini, là...

- Je n'aime vraiment pas le go, en contrepartie. Je me rappelle que mon copain avait essayé de me l'apprendre et avait gagné cette première partie grâce à une faille dans ses explications, alors que j'étais si sûre d'avoir compris, que je l'ai mal digéré sur le coup. Et je vous jure qu'assister à une partie de go me met gravement sur les nerfs tellement je ne comprends pas ce qui se passe. (En contrepartie je lui ai appris le Mahjong : il est totalement accro maintenant)

- J'ai quatre destinations privilégiées pour une éventuelle expatriation : la Suisse, le Canada, les Etats-Unis et le Brésil. J'ai vraiment envie de retourner en Suisse en particulier, une attraction pas vraiment explicable par des arguments raisonnables... J'y suis bien, voilà.

- J'ai eu un amoureux suisse il y a quatre ans. La semaine en amoureux qu'on a passée ensemble à Zurich à l'époque m'a marquée à vie. Depuis notre rupture - très difficile pour moi qui ai fait pas mal de conneries par la suite - je ne l'ai plus revu et n'ose plus retourner à Zurich. Mais la Suisse a imprimé sa marque sur moi.

- Je pratique la musique de façon erratique ; j'avais tellement pas l'oreille musicale de naissance que mes parents ont toujours cru que j'étais une cause perdue, mais je suis sûre que ça se serait acquis très vite avec un bon entraînement... mais on m'a laissé un peu seule. Choriste alto depuis des années (la toute première, en soprano, a été douloureuse), j'ai un souvenir douloureux en seconde quand juste avant un concert, ma voix, pour une raison très mystérieuse, s'est complètement cassée alors que j'avais un truc à chanter en duo. Résultat assez humiliant on va dire. Je n'ai plus eu l'occasion de chanter pendant trois ans après ça, puis j'en ai refait pendant trois ans depuis, avant une dernière interruption cette année... Résultat, un de mes (rares, je le souligne) objets de jalousie ce sont tous ces amis à moi qui ont eu la chance d'avoir des parents qui les mettent tôt dans ce milieu, et qui ont une maîtrise vraiment supérieure...

- J'ai fait de la voile il y a quelques années. J'aime beaucoup ça, même si je n'ai pas un niveau de pro, loin de là. J'ai souvenir d'un stage en Bretagne où on est sortis par équipes de trois sur des dériveurs un jour de grand vent, force 6 dans la baie, 7 en mer. Notre équipe a gagné le concours du plus long temps de navigation sans chavirer, quinze minutes si ma mémoire est bonne. Y en avait même un de dériveur qui avait dessalé alors qu'on était toujours tous accrochés à la queue leu leu au bateau à moteur qui nous emmenait au large, ça avait été la lutte pour ne pas tous faire pareil. Je souris encore en y repensant.

Ca fait bien sept là ?

- nommer 7 autres blogs qui vont devoir jouer le jeu.

Oh non ils ne doivent pas, c'est s'ils veulent... Même pas sûre qu'ils liront tous cette note, mais moi je trouve qu'ils méritent cette award donc voilà :
(Et j'aurais bien décerné les deux dernières à Véronique et JvH mais elles l'ont déjà eu par d'autres... mais tant pis, j'y ajoute ma voix en bonus)

dimanche 26 juin 2011

Wirtschaft

Une discussion sur Skype menée tout à l'heure m'a fait réaliser que je serais peut-être bien inspirée de parler d'une petite combine commerciale dont tout le monde n'est pas forcément conscient.

Je voudrais citer en préambule comme règle universelle :
Aucun commerce n'est philanthrope. Et si le vendeur a l'air de faire une concession sur sa vente, il a de bonnes chances de retrouver ses billes autre part.
Donc, en cas de réduction apparemment superavantageuse pour le client uniquement, il faut toujours se demander ce que le vendeur y gagne. Et moins c'est évident, plus l'arnaque est probable.
Pendant les soldes bisannuelles, c'est facile : une fréquentation largement accrue et en plus un écoulement aisé de collections périmées selon les diktats de la mode.

Des fois c'est pas plus mal pour le client.

Free par exemple, qui fourguait ses Freebox V5 - maintenant le dernier modèle c'est la V6 ou Freebox Revolution, qui a visiblement un certain succès, et la V5 ne s'écoulait plus très bien.
Mercredi et jeudi, donc, Free a organisé une vente flash fourguer ses Freebox V5 et proposait 2 euros par mois pour ADSL+Tel+TV pendant un an, puis plus tard 30 euros/mois pour le forfait ADSL+Tel, plus 2 euros optionnels pour la TV.
Je trouve que le commercial qui a pensé à ça a bien géré le problème. Moi ça m'a bien plu : ça correspond à ma dernière année d'étudiante, par la suite avec un peu de chance je travaillerai et payer l'abonnement ne sera pas trop problématique : sans compter que je pourrai résilier à ce moment-là si ça le devient.
J'ai donc pris un abonnement, parfaitement consciente de tout cela. Et il m'en fallait un en plus...

D'autres fois, c'est moins arrangeant pour le client, et ça serait pas mal qu'ils soient au courant dès le début, et qu'ils n'oublient pas.

Par exemple les téléphones portables, et plus précisément ces opérations pratiquées par tous les opérateurs de France et de Navarre consistant à attirer les nouveaux clients ou garder les leurs chez eux en leur proposant des téléphones high-tech à prix réduit en y accrochant un engagement pour 12 ou 24 mois (supplémentaires pour ceux qui y étaient déjà) chez ledit opérateur.

Je croyais la combine connue du public, je viens de découvrir que ce n'était pas toujours le cas.

Personnellement, en 2009, à l'époque chez SFR, j'ai justement évité de changer mon téléphone cliniquement mort pour un de SFR précisément pour cette raison** : je m'apprêtais à me casser.
Le téléphone, assez neutre, vu que je ne voulais pas de smartphone***, m'a coûté 140 euros chez Amazon (si je me souviens bien). Largement amorti aujourd'hui par les moins de 20 euros par mois en moyenne que me coûte mon opérateur "à la carte", contre les 38 que coûtait SFR auparavant.

Et tout à l'heure, discussion sur Skype avec celui qui veut quitter son opérateur, Orange, pour rejoindre le mien. J'objecte en lui rappelant qu'il a acheté un téléphone moins d'un an auparavant et se trouve probablement encore sous le coup d'un engagement.
Il me répond qu'il ne sait pas, mais que si c'est le cas il va râler, parce qu'il considère ça comme de l'escroquerie, espoir qu'à mon grand regret je me suis vue obligée de démonter...
Et après vérification il a effectivement réalisé qu'après 6 ans chez son opérateur et 8 mois de nouveau portable il ne pouvait pas se dégager des griffes de son opérateur avant octobre 2012.

Donc voilà, j'ai pensé que ça serait utile de poster cette petite note.

* Surtout des gens qui ont suivi des cours d'éco généralistes alors que je n'ai jamais foutu les pieds dans ce genre de classe. Faut vraiment que quelqu'un me donne le programme de ces cours, je pense que j'aurai des surprises.
** Y avait aussi le désimlockage du téléphone, mais c'était moins problématique.
*** Mais visiblement, on va vers l'usage exclusif des smartphones, à en juger par la Commission Européenne et ses négociations. Ils m'agacent, eux.

samedi 25 juin 2011

Magic


J'aime bien jouer à Magic sur la XBox 360 de mon copain.
Pas en vrai par contre, où c'est le plus riche qui gagne parce qu'il peut acheter des tonnes de cartes pour en avoir des rares. Dans le jeu virtuel il faut gagner des matchs pour avoir ces cartes surpuissantes, ainsi que le choix des jeux de cartes ou decks (très varié).
Mais la couleur bleue est celle qui me convient le mieux, de très loin ! Quasiment tous mes decks préférés contiennent cette couleur. J'aime bien la jouer ; une couleur basée sur "j'emmerde mon adversaire le plus possible en l'empêchant de jouer ce qu'il veut et en le privant de ressources", ça me va très bien :)

mercredi 22 juin 2011

Vraiment une mauvaise année

Ca commençait fort pour les examens nationaux cette année...
Et ça continue apparemment de même.

EDIT :
Bon sang, y avait aussi Centrale Supélec !
(Souvenirs souvenirs tiens... Je l'avais passé mais dans une autre filière.)
Mais eux gèrent nettement mieux le problème, d'où sûrement le peu de médiatisation.
(Et ils s'excusent, eux.)

Proofiness

Je ne connaissais pas le mot en anglais, et après recherche je ne le trouve dans aucun dictionnaire.

Proofiness est un livre en anglais de Charles Seife, sous-titré The dark arts of mathematical deception. (Petite précision immédiate pour les non-anglophones : le mot deception en anglais signifie tromperie. Pour les francophones, rien que le mot en constitue donc déjà une*).

Je vous traduis un petit passage d'une Book Review pour expliquer le titre :
Bien que Seife ne le dise jamais aussi explicitement, le titre du livre fait allusion à "truthiness" - mot de l'année en 2005 [probablement aux Etats-Unis], selon l'American Dialect Society, qui l'a défini comme "l'attitude consistant à préférer des concepts ou des faits qu'on aimerait être vrais à ceux qui sont connus comme étant vrais". [...] Le cousin mathématique de "truthiness" est "proofiness" : l'art d'utiliser des arguments mathématiques bidon pour prouver quelque chose dont on sait au fond de son coeur que c'est vrai - même si ça ne l'est pas.
Le livre est composé de huit chapitres. Pour chacun d'eux j'évoquerai ici une partie du contenu, mais le reste appartiendra aux lecteurs.

1. Phony Facts, Phony Figures (Faits Bidon, Chiffres Bidon**)

- L'idée reçue : Si la raison est Dieu les nombres sont les saints
If you want people to believe something really, really stupid, just stick a number on it.
S'ils sont argumentés par des nombres, les gens ne se demanderont même pas comment on peut savoir que 58% des abdos aux US sont faits devant un programme d'exercice à la TV.

Ce chapitre constitue une accumulation d'exemples de mathématiques employés à mauvais escient dans la vie courante.

Et pourtant parfois le nombre mériterait un peu plus de prudence dans son interprétation.
A number without a unit is ethereal and abstract. With a unit it acquires a meaning, but at the same time, it loses its purity [...] It becomes tainted with the incertainties and the imperfections of the real world. [...] It's true ; all measurements are imperfect.
- Les chiffres significatifs

En physique-chimie on parle de chiffres significatifs pour illustrer ce phénomène. Un exemple simple : je mesure le pied de ma table avec un double décimètre gradué au millimètre. je trouve 47,2 cm.
Ca ne veut pas dire que le pied de la table mesure 47,2 cm exactement, ça veut dire qu'il mesure 47,2 cm plus ou moins une fraction de millimètre ; dans ce cas-là, un demi-millimètre, vu qu'on arrive à dire si on est plus près de 47,2 que de son voisin 47,1 ou 47,3. Rajoute à ceci l'incertitude lors de la fabrication, il y en a toujours une que les contrôles qualité servent à rendre minime mais qui rendent tout de même la vie infernale en chimie analytique.
On peut faire ce genre d'opération avec une balance, un thermomètre...
Mais une mauvaise compréhension de cette notion peut faire dire des bêtises : comme la personne à qui on dira qu'une étoile a 100 millions d'années (sous-entendu environ) comprendra 100 000 000 exactement et dira elle-même un an plus tard que l'étoile a 100 000 001 ans, ce qui paraît absurde.

- Les nombres Potemkine
Et encore, ce mesurage*** n'est pas le pire, car à peu près tous les opérateurs sont d'accord sur la définition de la longueur et du mètre, ou d'une durée et d'un an. Le pire comme dit Seife, c'est quand on cherche à mesurer des grandeurs mal définies : l'intelligence, la douleur, le sens de l'humour (comme aurait dit Sheldon), ou même un impact... quand on dit que ce test augmente l'intelligence de 40% ou donneront 3 fois plus d'impact à vos cils, on tombe dans le parfait Proofiness. Ces chiffres sont phony. L'auteur les appelle des nombres Potemkine.


2. Rorschach's Demon

Ben voilà tiens, en voilà un exemple directement appliqué en France (et avec circonstances aggravantes) de ce concept.
On prend un résultat non significatif et on lui donne l'air significatif.

L'exemple qui suit est totalement issu de mon imagination et de la fonction d'Excel générant des nombres aléatoires. Mais y a vraiment des études qui ressemblent à ça (celles du bouquin sont réelles, par exemple)
Imaginons donc une compagnie qui veut prouver que la consommation régulière du yaourt qu'elle commercialise augmente l'espérance de vie. Les données récoltées seraient les suivantes :

Je peux décider d'interpréter que l'espérance de vie augmente de 15 ans si tu manges un yaourt tous les jours. C'est probablement ce qu'un bon commercial fera : eh oui, les chiffres sont vraiment obtenus selon les règles mais l'interprétation est d'eux...


Je peux aussi utiliser le modèle donné par Excel et dessiner une variation si peu "statistiquement significative" comme dit le jargon que ça ne veut rien dire du tout.


(Et encore là je ne compte pas les facteurs de confusion, ni la taille et la représentativité de l'échantillon... j'y viendrai)
Quant à la vérité de l'assertion "consommer ce yaourt augmente l'espérance de vie" ? Deux hypothèses :
- Il n'y a aucun lien entre ces deux variables
- Il y en a bien un, que cette étude ne dégage pas car elle est mal menée (possible aussi, le lien fourni en début de cette partie le montre)
Dans ce deuxième cas on dégage deux possibilités non exclusives :
- Le yaourt augmente bien l'espérance de vie de ses consommateurs
- Ou, comme rappelons-le, c'est une marque de luxe, ceux qui le consommeront seront sans doute de classes plus aisées en moyenne que les autres, ce qui introduit un biais, ou plus exactement une corrélation entre les deux faits sans lien de causalité ; un comportement que Seife appelle causuistry.
Casuistry - without the extra "u" - is the art of making a misleading argument through seemingly sound principles. Causuistry is a specialized for of casuistry where the fault of the argument comes from implying that there is a causal relationship between two things where in fact there isn't any such linkage.
(C'est trop génial la langue anglaise qui permet de former des mots comme proofiness et causuistry quand même... imaginez en français ?)
Ci-dessus la version un peu plus développée de ce que je viens de dire : cela consiste à conclure que lorsque deux choses sont présentes simultanément l'une a causé l'autre. Le livre prend comme exemple le parallèle qui fut fait un peu rapidement par la communauté médicale entre un nouveau produit alimentaire mis sur le marché et la recrudescence d'une maladie, oubliant de prendre en compte le simple fait qu'à cette même époque le dépistage de cette maladie avait pris beaucoup d'ampleur.

A ranger dans la causuistry : les "regressions to the moon" consistant à mettre des modèles en équation et les imaginer universels ; un de ces modèles affirme que les femmes courront le cent mètres à Mach 1 au XXIIIe siècle ; un autre a fait accuser la Russie de violer les traités internationaux sur le nucléaire, plus précisément le point concernant la puissance maximale autorisée des essais, en interprétant des mesures sismiques selon une équation valable pour le Nevada (USA).

3. Risky Business

De l'évaluation, la communication et la conception du risque par les sociétés et les populations.

Des histoires des chances de crash notamment d'appareils volants ou spatiaux complètement phony pour raisons politiques, et le fait qu'un scénario présentant une alternative entre deux possibilités, présenté avec les mêmes arguments mathématiques mais présentés de manières différente - l'une évoquant indirectement les avantages de la première alternative et l'autre ses inconvénients - génèrera un choix fait selon la rhétorique et non les arguments mathématiques.

On peut faire la même expérience en France avec le nucléaire, en présentant d'un côté l'augmentation du prix que génèrera l'abandon du nucléaire et de l'autre "s'il se passe quelque chose nous et nos territoires sommes morts". C'est à peu près l'exercice constant auquel on se livre depuis Fukushima (et si encore les chiffres étaient les mêmes comme dans l'expérience précédente, ça serait un progrès).

La sous-estimation commune du risque à pourcentage faible.
La finance et les placements sont naturellement également évoqués, ainsi que le risque qu'un assureur encourt dans son business et comment il peut faire pour le contourner... très claire illustration des causes au moins partielles de Notre Crise des Subprimes.

4. Poll Cats

Oh comme je l'attendais la question des sondages !

Il y a tout :

- l'anecdote du rédacteur en chef d'un journal américain mis à imprimer trop tôt après une élection pas encore comptée et qui avait fait sa une en se fiant aux résultats partiels qui confirmaient les sondages... erreur ! et qui aurait dit, attention les yeux :
"I think the 1948 polls were more accurate than the 1948 election."
Mon grand fou rire du livre !

Et les problèmes du sondage un par un :

En premier, la supposition que le sondage auprès de l'échantillon représente exactement l'opinion de la population entière. Ca c'est un problème que je connais bien, en analyse quand on travaille sur des sols ou du sable.
Solution évidente : tenter de réduire la marge d'erreur (concept que la plupart des journalistes maîtrisent à peu près aussi bien que moi un semi-remorque).

La marge d'erreur est l'intervalle entourant la réponse donnée dans lequel la réponse réelle a X% de chances de se trouver (ce X chiffre l'effet du hasard qui peut être un sacré couillon parfois et avoir complètement faussé ton échantillon même si t'as bien bossé : on veut le hasard minime, donc X important). Oui c'est compliqué.
Disons par exemple que si des études permettent de dire que ma plantation de choux va générer cette année 56 choux avec une marge d'erreur :
- de 5 choux à X=95% de certitude : J'ai 95% de chances d'obtenir entre 51 et 61 choux,
- de 8 choux à X=99% de certitude : J'ai 99% de chances d'obtenir entre 48 et 64 choux.
(Si si ces deux affirmations sont parfaitement compatibles)
Concrètement, ça veut dire que je suis sûr à 95% seulement de pouvoir livrer les 50 choux que je dois à mon client après la récolte. Pas à 99% par contre.
Donc la marge d'erreur change selon le degré de certitude que tu veux apporter à ce résultat.
Quoi migraine ? Ah c'est compliqué la science des statistiques et des sondages, hein ?
Ben les journalistes aussi sont dans les choux pour le coup, hein.

Plus simplement, la marge d'erreur (qu'on dit erreur aléatoire) change également avec la taille de l'échantillon : plus il est grand, plus l'erreur aléatoire est petite.

C'est ce qu'a voulu faire un magazine pour l'élection Roosevelt-Landon de 1936, en sélectionnant un échantillon énorme composé de près du quart des votants de l'époque... et l'erreur équivalut à 250 fois la marge d'erreur calculée.

Pourquoi ? Parce que l'échantillon comportait ce qu'on appelle une erreur systématique : un énorme biais qui lui ne diminue pas avec la taille de l'échantillon... les sondés l'étaient par téléphone, rares à l'époque et réservés aux riches, ce qui donnait un échantillon très nettement surreprésenté en votes républicains par rapport à la population...

D'autres énormes biais des sondages sont abordés que je ne détaillerai pas non plus.

5. Electile Dysfunction
6. An Unfair Vote

Je rassemble ces deux-là sous forme de problématiques :
- Y a-t-il un dénommé 'Lizard People' dans l'Etat du Minnesota ? Ce vote pour Lizard People est-il valide ou blanc ?
- Parlons des erreurs de comptage... Bush v. Gore ? Impossible de connaître le nombre de voix exact pour chaque candidat ?
- Ne serait-il pas plus démocratique d'établir un système de classement des candidats par chaque votant plutôt que juste un nom afin de choisir le gagnant ?

7. Alternate Realities

Des cas de tribunal pour lesquels les arguments mathématiques bidon utilisés ont pu participer à la condamnation ou l'acquittement d'accusés, et aussi un cas médiatique sur la question du caractère dissuasif de la peine de mort.
Permettez-moi d'utiliser l'exemple théorique**** de l'annexe liée à ce chapitre car je considère qu'il a vraiment une valeur pédagogique.
Il utilise l'exemple d'une maladie rare et incurable qui peut être
fait n°1 : dépistée par un test qui dans 0,00001% des cas (une fois sur un million) seulement détecte un "faux positif" .
Vous subissez le test. Vous êtes positif. Vous êtes effondré. En effet, si un seul test sur un million donne un faux positif il est très improbable que vous soyez concerné par ce faux positif donc vous êtes sûrement vraiment positif.
Quoique ?
Il ne faut sans doute pas ignorer le
fait n°2 : la maladie, comme on l'a dit, est rare. En fait, elle touche une personne sur un milliard.
Ce qui voudrait dire que si on testait la planète entière, dont on estimera la population à sept milliards alors
fait n°3 : on aurait des résultats très voisins de
- sept vrais malades
- et sept mille faux positifs...
Soit une probabilité d'être vraiment malade de 0,1% seulement et non de 99,99999% comme on le croyait au départ.
Vous pouvez être un peu rassuré quand même.
(Tiens c'est marrant ça, y a un exo qui illustre pile ce genre de confusion dans le bac de maths d'hier. Pas besoin de savoir le faire il suffit de lire l'énoncé de la partie A de l'exo 1.)

Beaucoup de cas en justice donnent un fait numéro 1 sans le pondérer avec un fait numéro 2 et en n'en déduisant donc pas le fait n°3 qui donnerait une interprétation très différente du fait n°1. C'est un exemple de proofiness.

En remplaçant maladie par meurtre et en adaptant les phrases, on peut avoir une idée des arguments bidon avancés par certains procureurs et avocats.
C'est ainsi qu'un avocat a intentionnellement trompé le jury en lui faisant confondre "probabilité qu'une femme battue soit assassinée par son mari" (0,1%) et "probabilité que cette femme battue dont on sait qu'elle a été tuée l'ait été par son mari" (supérieure à 50%).
Par exemple.

8. Propaganda By The Numbers

Comment les gouvernements utilisent à mauvais escient les nombres pour tromper l'opinion, en particulier lors de la guerre du Vietnam.

Voilà. Pour des raisons éditoriales, cet article n'est qu'une overview***** partielle et pas un résumé exhaustif. Ca se voit d'ailleurs en le lisant, j'empiète un peu sur le droit classique de citation mais c'est pour faire de la pub.

Bref, si vous lisez la langue de Shakespeare dans le texte, c'est vraiment super instructif.

*Oui c'est nul.
** Orthographe à vérifier.
*** Le mot existe. Inventé par des techniciens qualité qui trouvaient le mot mesure trop polysémique. Le mesurage désigne l'action de mesurer, la mesurande est la grandeur mesurée.
**** Que j'ai dû réécrire plusieurs fois et relire une dizaine parce qu'avec les probas il faut faire super attention à ce dont on parle.
***** Comment ça se dit en français bon sang ?