mercredi 2 juin 2010

Seer et la SNCF (énième édition)

Là aujourd’hui, je me demande bien sur qui cibler mes malédictions pour l’étrange concours de circonstances qui devrait coûter, si je compte bien, 81 euros dont 18 non remboursables.

Qui maudire, donc, entre moi-même, la SNCB, mon réveille-matin, la dernière prof de la journée du, précisons-le, mardi (st’important attention), les bus de la CTS ou encore et toujours moi-même ?

Reprenons.

29 avril 2010 : coup de téléphone d’un chef de laboratoire en Belgique pour un potentiel stage en janvier prochain. Il me propose de réfléchir au projet et de passer voir son entreprise quand j’en aurai la possibilité.

Du coup, 1er mai, je cherche des trajets sur le site de la SNCB, la SNCF n’ayant rien su me proposer de satisfaisant. J’avais lu une fois je sais plus où que je sais pas qui, pour faire un voyage France-Italie correct, est passé par… la Deutsche Bahn. En règle générale, entre départ et arrivée, si c’est pas dans le même pays, choisissez d’acheter dans le pays où se trouve la ville la moins importante, ça donne de meilleurs résultats. Enfin je trouve.

Bref. Ne trouvant que les horaires et curieuse – tout de même – du détail accessoire qu’est le prix du billet, je me retrouve sur un autre site qui, comme je prétends posséder une carte de réduction d’un autre pays, me demande son numéro, donc faut la ressortir des profondeurs du sac à main où elle est toujours, vu que c’est le seul endroit où elle est, à ma connaissance, utile.

26 mai : pétage de boulon et décision d’aller réviser chez ma maman pour être tranquille, du 1er au 9 juin donc, pour les partiels qui commencent le dix. Commande de billets : cent euros avec la fameuse carte 12/25. Vu le trajet, ça pouvait être pire. Le 1er juin donc, finissant les cours à une heure X et partant à X+1h36. Deux TGV, 1 Corail Intercités, cinq heures.

31 mai : journée ultra-pénible sur laquelle on ne s’étendra pas, c’est meilleur pour mon moral. Hors-service, Seer ne finit pas ses bagages. Pas bien.

1er juin, hier donc, X + 3mn : sortie du dernier cours, un peu à la bourre mais bon. Se dépêcher pour avoir son bus rare à cette heure-ci.

1er juin, X + 3mn30s : merde, les légumes du mardi. Si je les prends pas aujourd’hui ils seront perdus et mon mec va râler, en plus t’as zappé ton sac nunuche, c’est parti pour trimballer le cageot merdique.

1er juin, X + 7mn : arriver enfin à l’arrêt de bus, pour découvrir qu’il est passé il y a deux minutes. Maudire la conjugaison des légumes et de la sortie un tout petit peu tardive de cours, j’aurais pu l’avoir, en constatant le passage du suivant dans 15 autres minutes.

1er juin, X + 7mn15s : commencer la marche vers le chez soi.

1er juin, X + 16mn : ‘tin t’es lente ma vieille, avec ton sac pourtant pas lourd et ton cageot pas fermé pété d’un côté. Le bus passe plus que dans 8 mn, attends-le.

1er juin, X + 30mn : Enfin le bus arrive, 6 minutes de retard, je sais bien que c’est la fin de ligne mon ptit père, mais là t’es VIDE. Renverser ton cageot à cause du côté pété, avoir l’air ultra-con, du coup pour le réconfort, bouffer une fraise du petit pot. Ultra-mûre, pas acide du tout, mioume.

1er juin, X + 35mn : Descendre et, comme souvent, manquer de te faire tuer par un dingue qui tourne à droite sans regarder s’il y a des piétons pour aller à l’arrêt de l’autre bus.

1er juin, X + 45 mn : bus arrive, un de ces vieux bus mal foutus avec 2 poussettes dedans OMG (en passant, je m’élève contre la dictature des poussettes à l’heure de pointe, parce que la replier alors qu’elle prend une place dingue, ne serait-ce que pour éviter à un handicapé de foutre son fauteuil n'importe comment comme je l'ai déjà vu, ou plus simplement laisser de la place, parce que des fois ça m'agace vraiment vraiment, les poussettes (précisons quand même : pliables, sans bébé dedans, avec maman qui peut largement gérer ça vu qu'enfant pas toujours multiple ni pleurant) pas repliées. Surtout en période de pointe quand ça prend deux mètres carrés)

1er juin, X + 47 mn : ma station. Oui deux stations en ligne droite, ça va vite. Mais bon 44 mn pour un trajet en 25mn à pied, record depuis septembre, sans déconner. Evidemment le jour où j’ai un train à prendre.

1er juin, X + 50 mn : Décider, vu ton état de crasse et celui de tes fringues, de ne pas zapper douche et change. Découvrir que t’es plus sûre de l’heure à laquelle part ton train (intéressant comme lapsus calami tyrain, tyrain des horaires oué !), et te rappeler qu’il faut que tu ouvres ta boîte mail dédiée au « commercials » pas accessible facile pour voir. Reporter après la douche. Ton mec, ô surprise, est pas encore parti. Il te propose de t’amener en bagnole avec lui qui va se poser sur le parking de la Laiterie (étrangement, en vrai, c’est une salle de concert). Bah tiens, en tram et à pied c’est super loin de la gare mon ptit cœur, alors non.

1er juin, X + 1h05 : sortir de la douche, hurler en voyant l’heure. Mais se sentir vachement mieux quand même. Balancer sa trousse de toilette et quelques bidules dans son sac de voyage, ouah c’est lourd les cours pour onze partiels.

1er juin, X + 1h10 : checker ta boîte mail, où plutôt te contenter d’essayer , ton PC a total freezé. Renoncer, et faire un adieu rapide à ton mec tout mouillé maintenant dans la douche. Ouin.

1er juin, X + 1h14 : Bon ça y est, t’es en bas de chez toi à attendre ton bus. Vérifie encore une fois que l’angoisse arrive toujours sur les moments d’attente, et te dire qu’il faudrait quand même checker l’heure exacte du départ. Portable pas équipé pour l’Internet (oui je fais partie des irréductibles qui trouvent ça gadget et qui ont un portable juste pour téléphoner avec un forfait minime que je recommande (c’est ni SFR ni Orange ni Bouygues, et beaucoup moins cher), par contre un jour je vais craquer pour un I-pod, je peux pas vivre sans musique et j’ai jamais réussi à tout rassembler pour un tas de raisons qui feront un jour l’objet d’un billet, donc ça serait l’occase) (quelle longue parenthèse) Portable pas équipé pour l’Internet donc + chéri sous la douche donc inopérant, appeler ta maman (qui répond du premier coup, miracle) pour lui demander l’heure exacte du train, en oubliant de préciser que, contrairement à l’habitude, tu ne passes pas par Paris Est.

1er juin, X + 1h16 : Le bus arrive, 2 mn d’avance c’est inespéré.

1er juin, X + 1h18 : Ta mère te rappelle en disant que le train ben tu l’as loupé, parti y a 2mn. Au lieu de désespérer, c’est mieux de tilter tout de suite le problème « Paris-Est » mentionné au-dessus, crois-moi.

1er juin, X + 1h21 : Rappel. Dans 15mn ton train. Ouais, t’es presque arrivé à ton arrêt, après faut marcher un peu et prendre ton billet à une borne, mais c’est faisable. Respire.

1er juin, X+1h23 : t’arrives à ton arrêt, et oué coup de pot, tu chopes un autre bus (pour une seule station…) qui va à la gare. Succès.

1er juin, X+1h31 : t’as composté ton billet (deux fois du coup, vu que t’as oublié qu’il sort déjà composté de la machine jaune, nunuche) et t’es monté dans ton train. En première SVP, vu qu’en tarif 12/25 au moment où j’ai acheté c’était à peine plus cher qu’en seconde, et plus confortable. Découvrir l’absence de prise électrique pour ton PC cependant, non sans râler.

1er juin, X+1h37 : train parti, avec toi dedans, c’était pas gagné d’avance.
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Merde on est arrivé à MLV gare numéro 1, on continue plus tard, parce que malheureusement ça s’arrête pas là...
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1er juin, X+1h45 : ranger tes billets dans ton sac, voir le contrôleur passer à vitesse grand V, chercher comme d’habitude ta carte 12-25 pour la mettre avec tes billets. Et pas comme d’habitude, ne pas la trouver. Nulle part dans ton barda.

AAAARGH.

Oh p***** la vache, madame voyage en TGV, first class, sans carte de réduc OMG OMG OMG, ça va faire mal... Mais c’est pas possible ça, cette carte elle sort jamais jamais de ton sac, tout juste si tu checkes encore avant de partir, ce que t’as pas fait aujourd’hui d’ailleurs faute de temps.

Ben non, faut se rendre à l’évidence, pas là. Inexplicable. Disparue dans les coussins du canapé pour cause de renversage de sac ? Possible, mais improbable dans la mesure où lesdits coussins ont été retournés récemment pour cause de perdage de multiples bidules à toi (derniers au compteur, DD externe que je suis sûre qu’il est à la maison vu que j’ai le câble tout seul sur la table du salon, et stylo quatre couleurs, suis vraiment nunuche ces temps). Imaginer la réaction de ton mec quand tu l’auras au tel, ce qui ne tarde pas au final, alors que tu t’es bien foutue de lui l’an passé pour la prune maousse sur le trajet Strasbourg-Champagne Ardenne TGV pour cause de perte de carte pas tiltée.

1er juin, X+2h10 : après longue recherche, te souvenir de la recherche Charleroi plus haut. Ben oui, tu crois que t’aurais rangé ta carte après en avoir consulté le numéro, plutôt que la lâcher bêtement sur la table basse ? Bah non, hein. Se maudire silencieusement en mangeant ses ongles de rage contenue. S’interroger (étrangement, avouons-le) sur la symbolique du fait indubitable que l’ongle de ton annulaire gauche est de très loin le plus solide des dix.

1er juin, X+2h20 : se résigner à aller voir les contrôleurs. Les découvrir plutôt sympas, et apprendre que la régularisation de tarif que tu vas te bouffer est remboursable en guichet sauf 10 euros pour ta pomme. Respirer. Halluciner quand le plus jeune des 2 te dit que c’est quatre-vingt-douze pépettes européennes pour rien que ce bout de TGV (en gros, si tu fais pareil dans les 2 autres trains, prix du billet x3 voire x4, violent – je rappelle que c’est pas une prune, juste un tarif de bord). Voir que l’autre hallucine aussi, qu’il fait le calcul sur le trajet entier et arrive à 63 pépettes pour tout le trajet donc : c’est mieux (mais les mathématiques version SNCF restent une grande énigme). Découvrir que tu l’as pas fait exprès mais que t’as eu la super réduc de la first class à -60% avec la carte : donc pour info les gens, taper 6 jours avant le départ, sauf week-ends avec jours fériés et ponts, là ça marche pas. Du tout.

1er juin, X+2h40 : respirer avec ton billet régulier et commencer à bloguer (sur Word hein, parce que le Wifi dans les trains...). Ne pas avoir fini en arrivant à MLV à X+4h01, et te magner comme une folle pour sortir dudit TGV.

1er juin, X+4h05 : trouver MLV moche (bah je regrette, mais bon j’avais déjà pas craqué sur Massy TGV l’an dernier) et surtout s’interroger sur le dédale d’escalators à emprunter pour accéder à l’accueil que tu sais pas où il est mais loin loin loin plus haut.

1er juin, X+4h10 : faire la queue pour faire un duplicata de cette fichue carte, grrrr. 8 euros la copie, la plus chère du monde, mais moins que la prune du prochain train, juré ! (Enfin le retour en l’occurrence, l’aller c’est réglé). Entendre ton ventre grogner et tâtonner les deux pièces de 2 euros dans ta poche, mais t’as plus le temps en sortant de l’accueil à X+4h22, ton train repartant dans 11mn.

1er juin, X+4h29 : rester songeuse en considérant que le train censé partir dans 4mn n’est pas annoncé... Regarder le tableau, voir « destination Bordeaux » partir de la voie 4 et décider d’attendre que celui-ci soit parti afin de voir si l’autre le suit voie 4, et s’ils n’osent juste pas l’afficher alors qu’il y en a un autre dessus. C’est finalement le cas, et le train sera retardé de quelques minutes. Pour arriver finalement... dans notre dos, voie 5 en face. Bon. Se souvenir avec émotion de la gare de Metz qui n’avait pas la même politique et de ses trois trains annoncés (30 mn avant le départ, eux s’y prennent tôt) alignés sur la même voie : directions Luxembourg, Verdun et Reims. LES TROIS ALIGNES, je vous JURE ils ont osé, j’en ai encore mal pour les gens paumés entre le train pour Reims au milieu qui partait un peu plus tard, celui pour Lux côté nord et celui pour Verdun côté Sud, géographiquement cohérent ; Metz étant ce qu’elle est, de nuit, la boussole est nécessaire (de jour aussi si tu confonds ouest et est, ça existe, j’ai un spécimen). Pas d’annonces sonores pour expliquer, et ce phénomène je l’ai vu plusieurs fois à Metz et Nancy, et une seule fois j’ai vu un panneau indiquant les trains en haut de l’escalier. Très efficace pour nous paumer, le mec assis en face de moi ce jour-là est parti pour Reims au lieu de Verdun, et une autre fois avant, de Nancy même région même politique faut croire, tiltant à 17h17 le problème, j’ai loupé mon train pour Stras à 17h15 et ai évité de très peu de partir à Luxembourg à 17h19.

1er juin X+5h24 : avoir enfin fini de bloguer, espérer que du coup t’auras plus d’emm***** à raconter, te dire qu’il te reste encore une heure vingt de trajet, et crever de faim. Regretter le sandwich délicieux que t’as pas eu le temps de te préparer à la maison, ainsi que les fraises trop bonnes laissées à ton gouffre de chéri (trop la haine, j’espère qu’il y en aura d’autres la semaine prochaine) Hésiter à acheter un bidule au prix du caviar plaqué or à la voiture-bar. 22mn de trajet pour en profiter, ça suffit ou pas ? Y renoncer finalement et écouter son ventre grogner.

Finir la mise en forme deux minutes avant l’arrivée du 2e train en gare des Aubrais Orléans. Va tout refermer vitesse TGV (trop facile).
Ben c’est pas encore très probant, hein.

[*]C’est pas fini !

9 minutes de retard d’un TGV, avec seulement 7 minutes de correspondance pour choper le Corail après ? Boarf, 2 minutes, il va nous attendre, que je pense. Mais quand la seule correspondance annoncée est la navette vers la gare centrale d’Orléans, là tu commences à te demander.

Eh bah la réponse est nan. Le type uniformé vu sur le quai, j’ai même pas eu l’impression qu’il comprenait de quoi je parlais quand je lui ai demandé si le Corail vers Bidule était encore là ou pas. Avant de se rappeler qu’il l’a effectivement vu rentrer, mais que euh je le vois plus, il doit être déjà reparti. Nan mais les gens, deux minutes quoi, vous pouviez pas attendre la correspondance, vu qu’à cette heure-ci les trains y en a quand même pas bézef ?*

T’as loupé ton train pour deux minutes. C’est la première fois qu’on me la fait celle-là.

Mufles.

Ah mais en fait tu peux le rattraper : il vient de Paris, est passé par cette gare, puis vers la gare centrale, où, vu la particularité morphologique** de ladite gare, il va rester un quart d’heure. Donc tu chopes la navette qui refait un trajet qu’un Corail a fait trois minutes plus tôt, mouarf. Et finalement tu rattrapes ton train justos, en traversant la gare en courant sous une averse monstrueuse. La première fois de ma vie que j’ai apprécié l’attente à Orléans, dis donc.

*Finalement seulement trois personnes concernées par la correspondance si j’en juge par le nombre de coureurs en gare d’Orléans. Tu m’étonnes qu’ils l’aient pas fait, mettre en retard pour trois personnes...

** Orléans et Tours sont les seules gares de centre-ville que je connaisse qui soient fermées (y en a des ouvertes en périphérie en plus, je crois que ces villes au départ ne voulaient pas de gare centrale, et que ces gares ont été construites tardivement) à savoir que dès qu’un train y passe, faut lui virer la lococo et en refixer une autre de l’autre côté, afin qu’il puisse repartir, et rapido si la ville n’est qu’une étape. 10-15 minutes d’arrêt l’étape en général, long donc, mais là tout pile le temps qu’il te fallait pour rattraper le train en navette.

2 commentaires:

  1. Le coup des trajets à calculer sur la DB, ça pourrait bien avoir été chez moi...
    Tu parles d'un périple!

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  2. Un grand classique chez moi... A classer avec le train qui prend feu on sait pas comment, la vente de billet pour train inexistant ou l'accident de personne un jour d'oral de concours.
    Je crois que je vais prendre plus souvent l'avion, moi.

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