jeudi 13 janvier 2011

L.

Marrant, l'autre jour je postais un message sur un certain réseau social, avec les questions à propos de mes contacts avec mes amis restés sur place quand je déménageais.

Et là aujourd'hui, j'ai reçu un SMS de bonne année de L.

L. était une camarade de classe de seconde. Elle et moi, ainsi qu'une autre fille (D.) avec qui je Skype de temps en temps encore aujourd'hui, on formait une petite bande de trois copines proches. Mais tout est allé de travers quand mon ami d'enfance K. s'en est mêlé.

Je connaissais K. depuis deux ans, on s'était rencontrés au collège. Il adore encore raconter que la première fois qu'il m'avait parlé, un an avant qu'on devienne amis, il m'a demandé ce qu'avait ma mère (j'étais fille de prof, et elle est restée hospitalisée pour un certain temps à l'époque), et vu qu'il était environ le cinquantième en deux jours, j'ai pas été forcément la plus diplomate du monde.

Il se trouve que K. est un type hyper sympa et incroyablement attirant. Gay, aussi (bien qu'il ne m'ait fait son coming out que beaucoup plus tard, je le soupçonnais). Perso, il n'était pas mon style, et quand je l'ai connu il était assez volage, je préférais l'avoir comme ami que comme amoureux.

Le déclencheur, c'est que K. est parti en 1ere littéraire avec mes deux copines, et, jeu des amis d'amis, ils sont devenus amis justement. Moi j'étais en scientifique, un peu en retrait, avec d'autres de nos copains.

Et le vrai problème, c'est que D. s'est rapprochée de K. un peu trop au goût de L. qui en était tombée amoureuse. C'est affreux, on dirait que je raconte une série TV, mais je vous jure que c'est un instantané de lycée tout ce qu'il y a de plus réel... Je vous épargnerai les torsions psychologiques invraisemblables pour arriver à cette conclusion un peu inattendue : une fracture, au final, entre L. et D. d'une part, K. d'autre part. Et moi au milieu.

Pour D. et K., pas d'histoire amoureuse bien sûr. Ou si peu. Aujourd'hui, je crois que la véritable histoire, c'était que K. avait besoin de se confier et a fait son coming out à D. et qu'ils en sont devenus plus proches, l'effet des secrets partagés, et peut-être qu'il avait des doutes et que blablabla. Mais il ne m'a rien dit à ce moment à moi... il m'a dit une fois qu'il avait bien plus peur de me choquer moi que D., j'ignore si c'est vrai, mais si c'est le cas j'ignore si je dois être flattée ou froissée du manque d'ouverture d'esprit qu'il avait l'air de m'attribuer.

Mais ça n'a pas vraiment d'importance, et je ne lui poserais jamais la question. Je crois que c'est un moment de sa vie qu'il préfèrerait oublier.

Et là, en terminale, j'ai attendu avec impatience le bac que tout le monde fasse sa vie ailleurs et que j'arrête ce conflit permanent de "qui tu préfères ?". D'un seul côté la question... celui des deux filles.

Et là également, deux petites choses désagréables se sont passées à peu près en même temps, qui n'ont fait qu'accentuer mon malaise.

Événement 1. Moi, à l'extérieur, genre un an avant, j'avais rencontré V., qui était simplement un ami. Je l'aimais bien. Je leur en ai parlé quelquefois. Et là, j'apprends de je sais plus qui que faute de photo ou preuve de ce genre, les trois avaient pensé que j'avais affabulé à propos de son existence. Jusqu'à envoyer des faux SMS d'un numéro imaginaire aussi, bien sûr ? D'où c'est venu ? Je l'ignore. Chacun disait que c'était un autre. (Je ne dirai pas ce que je crois, vu que je ne sais pas...). En tout cas ça ne m'a pas plu du tout...

Événement 2. L. sortait - enfin, vivait une relation ambigue avec fort caractère "mon coeur balance entre lui et K." - avec un mec de son auto-école depuis un petit moment. Et un jour, elle m'a raconté qu'elle avait envoyé par erreur un texto à K. destiné à son mec en "ayant inversé les numéros dans son répertoire, chaque numéro au mauvais nom". Bien sûr pas de chance, pas innocent le texto, il parlait de son indécision entre les deux, blablabla. J'en reviens toujours pas aujourd'hui d'avoir été prise pour une telle idiote avec autant de calme. Aujourd'hui, je lui aurais ri au nez sans pouvoir me retenir ! Et K., évidemment, n'a pas été plus dupe que moi du message "mauvais numéro sorry" qui a immédiatement suivi.

Bref, je me suis demandé si la mythomanie était vraiment là où on disait qu'elle était !

Le bac est arrivé dans un climat tendu, on l'a tous eu, et on s'est séparés. J'ai toujours de très bonnes relations avec K., rien n'a changé, sauf qu'on ne se voyait plus tous les jours, ce qui n'était pas rien... et avec D. et L. j'ai réussi à maintenir une relation amicale.

On s'est revues en février de la première année après le bac, pour la première - et la dernière, au final - fois depuis la terminale. A cette époque, je sortais avec un Suisse, que je devais aller voir juste après cette journée ensemble, en Suisse donc. L'histoire s'annonçait magique, et elle a éclaté comme une jolie bulle de savon irisée, et j'en suis sortie brisée en deux.

Et L. a insisté pour que je lui parle de la rupture, que je lui raconte. Je n'ai pas voulu le faire, pas envie de remuer le couteau dans la plaie alors que j'étais au bord de la dépression. Elle se rendait bien compte de ce que ça me faisait, j'en suis sûre.

Comme j'étais en prépa, avec elle comme avec les autres, les contacts se sont espacés. C'est sans doute pour ça que ce n'est qu'un an après encore, en emménageant à Strasbourg et en commençant à peine et avec circonspection une relation avec mon chéri actuel, que j'ai reçu sa carte postale. Une carte pleine de cœurs autour d'un endroit qui évoque très clairement le prénom de mon ex-amoureux. J'en aurais pleuré. Derrière le tangible d'une carte écrite d'un ton guilleret et sympa, c'était cruel !

Et là j'ai acquis beaucoup de circonspection.
D. et moi avons déménagé, changé de lieu, de vie. Je crois que L. est toujours chez ses parents, toujours là-bas.

Aujourd'hui, on en est là. Je discute avec D. de temps en temps sur Skype à propos de nos vies actuelles, en ne parlant que très peu du lycée, et de temps en temps, je reçois des SMS de L. me demandant des nouvelles, auxquels je réponds plus ou moins évasivement, sauf qu'elle ne reçoit que très mal ses SMS donc je les envoie plusieurs fois, et des fois j'oublie de les renvoyer alors la conversation s'arrête là et je me fais engueuler la fois d'après parce que je réponds pas, et des fois j'oublie pas et là elle finit invariablement par me demander des nouvelles de K., vu en quels termes ils se sont vus pour la dernière fois, ça devient malsain...

Et à un moment le texto passe pas, ou j'oublie carrément de répondre, et on recommence... J'ai essayé son adresse mail, elle ne fonctionne plus, et je n'ai pas envie de la confronter au téléphone directement... La dernière fois, elle m'a fait un questionnaire super précis pour savoir si le numéro de téléphone était toujours le mien, en me demandant par exemple le nom de code de K. qu'on utilisait en parlant de lui de ce qu'elle ne voulait pas qu'il sache, et je me suis trompée, j'ai confondu avec le diminutif qu'elle utilise dans les SMS, et elle m'a répondu un truc du genre "je doute que c'est vraiment toi là !".

Et là aujourd'hui ça va recommencer.

... Je lui dis quoi ?


(Je sais déjà que la réponse est RIEN étant donné que ce sale con de Proximus Belgique m'interdit d'envoyer des SMS de mon téléphone français. Mais bon, c'est un entraînement pour le prochain. Et faudrait que je demande à D. si elle reçoit des SMS, elle aussi, même si c'est peu probable du grand Nord où elle est en Erasmus maintenant !)

2 commentaires:

  1. Tu oublies un élément dans le coup de l'erreur de texto : dans le répertoire, les numéros de K. et celui de son copain ne pouvaient être à côté. Un point en moins pour le coup de l'inversion...

    Pour la carte, je rajoute aussi que non contente d'avoir le design de la carte, elle a bien enfoncé le clou de l'allusion dans son texte. Gn.

    Au final, je te conseillerais bien de lui dire de soigner sa paranoïa prononcée, que si tu ne réponds pas ce n'est pas parce que tu n'as pas envie mais que c'est de plus en plus le cas au fil de ses reproches, que tu as autre chose à faire que lui envoyer un bilan ADN pour prouver ton identité, et de couper vraiment les ponts avec une personne avec qui tu n'as manifestement plus de lien, sinon tu serais bien plus heureuse que ça à l'idée d'avoir de ses nouvelles et de lui en donner, alors que là ça a l'air d'une corvée redoutée...

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  2. Je crois (mais là j'ai un léger doute, ma mémoire me lâche), qu'elle m'avait dit que c'était pas une erreur de manip de numéros voisins mais son répertoire qui était faux, à savoir K. associé au numéro de son mec et le numéro de son mec associé à K. Encore plus bizarre ! Et ça rend le point que tu soulignes assez inutile.
    Ceci dit, il est parfaitement possible de confondre deux numéros pas voisins alphabétiquement : mon portable actuel, par exemple, m'amène par défaut sur un menu anti-chronologique des destinataires des messages (le plus récent destinataire en premier, pratique pour les conersations ça), pas sur le répertoire alphabétique... T'avais pas reçu un texto de moi destiné à K. justement y a pas si longtemps à cause de ça ?
    (Y a qu'avec toi que j'ai des discussions pareilles sur des points de détail)

    Pour le reste, j'aimerais bien avoir des nouvelles, le problème c'est qu'elles sont souvent un peu monoplaintives ces temps. J'aimerais juste qu'elle arrête de me demander de lui parler de K., c'est le pire de tout. J'aimerais bien qu'on passe à autre chose : même D. passe parfois après K. J'ai pas la moindre envie de lui parler du coming out de K., mais j'ai l'impression que ça serait le seul moyen pour lui faire tourner la page.

    Puis ça m'embête, j'ai pas envie de la rendre encore plus solitaire qu'elle ne l'est déjà. Et plus de lien, c'est peut-être réparable, c'est l'éloignement qui veut ça aussi. Corvée non, pas à la base, mais à la fin... parfois.

    Et en plus j'aime pas le support sms pour des longues conversations. Pénible.

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